Passée l'expression de dégoût provoquée par la laideur de la pochette, l'écoute de cet ultime album de PANTERA (personne ne le savait encore) laisse un goût moins dégueulasse que les infâmes bières américaines que les Texans ont floutées sur les photos de l'artwork. Il faut s'être envoyé une bonne dizaine d'écoutes pour s'en rendre compte. Car ce qui l'emporte d'abord, c'est l'impression de lourdeur, voire d'obésité des riffs. Mais comme un sumo bien entraîné, on prend vite la mesure des quintaux de gras que l'on doit affronter.

Finalement, le contenu de ce disque est plus fin que prévu, même si le groupe a tenu à renouer avec l'agressivité qui était la leur au début des 90's. Si la puissance est moindre qu'à l'époque, le groove est toujours présent. Il apparaît derrière les riffs « bourrins », tels qu'on les aurait qualifiés à la première écoute. On le sait sur "Goddamn Electric", "Yesterday Don't Mean Shit", "You've Got To Belong To It" ou "We'll Grind That Axe For A Long Time", qui se révèlent progressivement accrocheuses. Comme la plupart des morceaux de l'album, au bout du compte.

Les Texans n'ont pas oublié leur capacité à pondre du bon Heavy, comme "Revolution Is My Name" ou l'entraînant "I'll Cast A Shadow", grâce à un Anselmo efficace. Certes, le tonnage excessif de "Hellbound", "Death Rattle" ou "Uplift" offre un visage plus ou moins caricatural de PANTERA. Peut-être était-ce l'effet recherché, mais cela obscurcit le tableau.