L’entrée en matière du titre introductif est l’une des plus belles entrées musicales qui soit dans le domaine de Doom atmosphérique de nos tristes sires britanniques. Elle nous intime l’ordre de fouiller d’emblée nos blessures et de les mettre à nu. J’irai même jusqu’à dire que c’est instantanément émouvant comme entrée musicale. C’est aussi une manière originale de présenter - dans cet ordre - un album. Bravo les gars ! Le morceau en lui-même est suffisamment décousu pour nous bousculer les méninges mais franchement, quel talent que celui de composer des titres comme celui-ci.

Par contre, le morceau suivant va aller jusqu’à lorgner vers les CRADLE OF FILTH le temps d’un passage boosté : très surprenant et la mise en place de cette voix agressive nous met en joie (euh, pardon, en état extatique et prostré dans l’abnégation du moi profond… Nan ! J’déconne). Pourquoi en joie ? Parce que MY DYING BRIDE va renouer avec les ambiances qui les ont fait connaître : dépouillées, tristes - voire dépressives - et ô combien lourdes de circonstance en fond sonore. C’est ce qu’il y a de plus jubilatoire pour les amateurs du genre. Ce "Goodbye my lover" du morceau "My Hope, My Destroyer" nous donne la chair de poule instantanément. Enfin, "The Deepest Of All Hearts" annonce la couleur des deux albums qui le suivront dans la discographie des maîtres du style référencé, je trouve.

MDB reste une thérapie pour une immense partie des métalleux plus fragiles que la moyenne… Aaron en mode clair, nous hypnotise à l’ancienne, à l‘instar d’un "The Angel And The Dark River". Cependant, le violon nous manque… tellement que nos Anglais se sont surpassés pour nous régaler d’un album puissant, pas essentiel non plus mais qui relance notre dévotion fusionnelle au psychiatre le plus puissant sur Terre : Dame Zique ! Évidemment, nous savons que notre corps n’est que poussière en devenir mais la Musique va nous maintenir hors des flots un instant encore, nous l'en remercions…

P.S. : le remix de "The Return Of The Beautiful" n’est pas des plus intéressants. Il gâche un peu la superbe de cet album, m’est avis.

Aparté : Sèvisdeth, demeure éternellement… MY DYING BRIDE telle la défunte fiancé de Victor Van Durt ("Noces Funèbres" de Tim Burton).