MÖTLEY CRÜE remet le couvert en 1983 avec "Shout At The Devil". Fini l’entrejambe de Vince Neil sur la pochette, on sort le satanisme de pacotille. Ça va faire peur aux parents, c’est bien, une raison de plus pour être détestés par cette frange de la population qui a oublié qu’elle a été jeune elle aussi à une époque. Et les mecs, ils ont les crocs. Pas les parents, les musicos. Le groupe montre en effet une facette plus dure et fort séduisante.

"Shout At The Devil", c’est une collection de classiques instantanés. Outre la chanson-titre, difficile de rester de marbre face à l’excellent "Looks That Kill", de ne pas taper du pied sur le plus mid tempo "Ten Seconds To Love" ou de ne pas accompagner Vince Neil sur le "Helter Skelter" des BEATLES. C’est instantané, direct, ça ne s’emmerde pas avec les fioritures. La guitare de Mars n’est pas technique, mais elle est agressive à souhait. Neil miaule moins, et se veut plus méchant également, la section rythmique devient plus Heavy.

Et ça fait du bien. Ce disque est toujours très agréable à écouter, encore aujourd’hui. Pour beaucoup, il sera ce que MÖTLEY CRÜE aura fait de mieux durant sa carrière et il est difficile de leur donner tort. Ici, le Hard des Américains sonne franchement Heavy, sale et méchant et il n’est pas étonnant qu’ils aient fini par ouvrir pour IRON MAIDEN. Il y a tous les ingrédients pour faire hurler l’Amérique puritaine, pour satisfaire les Metalheads, et pour offrir au genre un grand disque qui allait encore créer bien des vocations.

"Shout At The Devil", c’est le symbole d’une époque, qui annonce l’arrivée sur le marché de combos bien sales, à l’image de WASP. Il sera également la fin d’une époque pour MÖTLEY CRÜE vu que dès l’album suivant, le groupe va calmer le jeu et se montrer plus abordable.