Ce skeud est une merveille du Doom !

Combien de fois j'ai pu me passer en boucle l'intro de "Solitude" juste pour entendre et réentendre ces arpèges à la guitare acoustique, ce clavier un peu kitsch mais qui apporte quelque chose de terriblement liturgique et qui sait très bien se faire discret par la suite, et surtout ces couplets chantés de façon poignante, avec douleur, par ce cher Johan Lanquist.

Je n'ai absolument rien contre Messiah Marcolin mais honnêtement je préfère Johan et son timbre de baryton bien Heavy. Oui son chant est plaintif à souhait, mais qu'est-ce que ça colle bien avec l'ambiance et les paroles, ça donne le cafard et personnellement j'en redemande. Cette voix ! Cette voix magistrale en chant clair, ces montées dans les aigus qui donnent des frissons ("Demons Gate" ou "Solitude"), rien que pour tout ça j'érige cet album de CANDLEMASS à la première place dans mon top 10 des albums cultes du Doom !

Mais n'oublions pas de remercier également ce génie des compos qu'est Leif Eidling ! Tout ici est extrêmement bien dosé. Les riffs sont mélancoliques et entêtant à souhait mais savent se faire plus agressifs comme sur "Crystal Ball" ou "A Sorcerer's Pledge", les soli sont brillants (mention spéciale pour celui de "Under The Oak") et le batteur fait très bien son taf, se permettant parfois si on tend l'oreille quelques petits breaks bien sentis ou des coups de double pédale bien placés. Et ces chœurs féminins en guise de conclusion de l'album (un peu trop courte à mon goût) qui emportent avec eux les restes fantomatiques de tous les morceaux précédents… C'est l'apothéose !

A la fin de cette galette j'ai juste envie de m'enfermer chez moi dans le noir, en violant la touche play de ma chaîne hifi, et en criant à tout le monde "Please let me die in solitude !".