Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par POSSOPO

Les années 80 voient l'éclosion d'une multitude de sous-genres au heavy metal: si certains accèlèrent le tempo (thrash et death), d'autres au contraire décident de le ralentir fortement, et ainsi donner une cure de jouvence au style qu'a imposé Black Sabbath quinze ans plus tôt. Les Suédois de Candlemass associent la lourdeur des rythmiques écrasantes aux soli les plus fluides sur fond d'ambiances occultes. Ainsi naitra le Doom Metal Epique (ou lyrique, ça dépend si le chanteur est bon :-)), grâce au bien nommé "Epicus, Doomicus, Metallicus".

Dès le premier titre, on est dans l'ambiance avec une voix plaintive se lamentant de la laisser mourir dans la solitude. "Solitude" est sans doute l'un des titres les plus connus composés par Leif Eiling (bassiste et fondateur du groupe), c'est aussi l'un des plus accrocheurs grâce à son superbe refrain soutenu par un riff pachydermique proche d'Iron man (de Black sabbath pour ceux qui suivent pas !!). Le chanteur charismatique Messiah Marcolin n'est pas encore de la partie (à partir de "Nightfall") mais son prédecesseur Johan Langquist, musicien de session, assure ma foi plus que bien avec une puissance et une expressivité à faire pâlir pas mal de confrères. L'autre grand titre de cet album est "Crystal ball", avec un refrain très travaillé et surtout un solo de guitare vraiment magnifique.

Ces deux titres sont les plus courts (quand même 5 minutes), il reste donc 4 autres morceaux, sorte de longues fresques épiques et inquiétantes reprenant le meilleur des ambiances de Mercyful Fate ou du Sab' des années 70's, dont l'intro terrible de "Black stone wielder" ou "Under the oak" dans sa version initiale que l'on retrouvera dans le quatrième album des Suédois "Tales of creation". Signalons également les voix féminines sur la fin de "A Sorcerer's Pledge", peu fréquentes pour l'époque.

En tout cas, en 6 titres, la barre a été placée très haut et les ambiances sont fantastiques. "Epicus Doomicus Metallicus" est le passage obligé et sans doute le meilleur moyen de s'initier au style. Personnellement, si je trouve ce disque très bon, je n'en suis pas non plus LE fan absolu. Ce qui explique que je n'ai pas qualifié ce disque de culte même si pour être complet sur le sujet, une majorité considère cet album comme un chef-d'oeuvre ultime. Vous voilà prévenus!