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DOOM METAL  |  STUDIO

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CANDLEMASS - Ancient Dreams (1988)
Par POSSOPO le 1er Juillet 2007          Consultée 9554 fois

Il n'y a pas à tortiller du cul, "Epicus, Doomicus, Metallicus" et "Nightfall" sont les deux meilleurs albums de CANDLEMASS. Le premier bénéficie d'une aura particulière, fruit de mélodies pleureuses, d'une odeur de cercueil et d'un goût immodéré pour l'apitoiement sur soi-même ("Please, let me die in solitude !" dit la chanson) et une envie profonde de catalepsie morbide. Le second, c'est tout simplement Messiah Marcolin, qui fait passer le groupe dans le monde de l'épique et du grandiloquent. Le nouveau chanteur, immédiatement devenu figure de proue de l'orchestre, rend le doom hyperbolique et précieux.

"Ancient Dreams" fait ainsi suite à deux monuments à la couleur différente, l'un gris pierre, l'autre pourpre profond, tous deux indispensables et enracinés à jamais dans l'histoire du metal. Et que faire après ? Changer de ton ? Le challenge paraît impossible tant on se demande quelle autre couleur pourrait représenter le doom, sinon le noir copyrighté par BLACK SABBATH. CANDLEMASS ne s'est pas posé cette question, il y a pourtant répondu. Et ce troisième album sera gris métallisé. Dommage, ce nouveau changement de costume semble s'être cette fois-ci effectué sans que le groupe ne s'en aperçoive et n'est du qu'à un terrible ensemble de handicaps.

Le premier tient aux guitares, au son propret et manquant d'un certain poids. Conséquence fâcheuse de cette texture insuffisamment sombre, une impression de riffitude très heavy metal. Comme si le génie de l'emphase qui avait atteint la formation l'année précédente avait déjà repris la route pour semer ses graines dans d'autres contrées. Constat sévère pour un album qui, à la première écoute, semble pourtant exempt de véritables défauts. Cela roule droit (en fait beaucoup trop droit). Qui aima "Nightfall" aimera "Ancient Dreams".

Mais il suffit d'un minimum d'attention pour se rendre compte de deux difficultés qui pouvaient (et qui ont) posé problème.
Culture éléphantesque ou fine observation, la pochette signée Thomas Cole, peintre naturaliste américain de la première partie du 19ème siècle et la même utilisation de sa série de quatre tableaux sur l'évolution de la vie. "Nightfall", The Voyage Of Life : Old Age". Les derniers jours, doom donc, pas besoin d'en pondre tout un paragraphe. "Ancient Dreams", The Voyage Of Life : Youth". Et pourquoi la jeunesse ? Retour au berceau, crise d'infantilisme ? Le tableau en lui-même est d'ailleurs magnifique, onirique, enchanteur et terriblement lumineux. Mais le doom aurait-il muté ? Ils sont nombreux à avoir pioché dans la peinture pour illustrer leur art sonore. MORBID ANGEL et Les Trésors De Satan du belge Jean Delville. BOLT-THROWER et Delacroix, L'entrée Des Croisés A Constantinople. Pour ABIGOR, c'était Dürer et la germanité. Là, on peut naturellement se poser des questions. Sans logique et mal à-propos.

Autre détail embarrassant, le fameux medley. Ou que faire quand on n'a plus d'idées ? D'accord, il ne s'agit là que d'un bonus track propre à l'édition CD mais étant donné que tout le monde n'achète plus aujourd'hui que des rondelles de plastique…Et évidemment, lorsqu'on s'attaque à BLACK SABBATH et qu'on propose soi-même sur ses morceaux originaux une autre définition du doom, on en vient à nier sa propre identité. CANDLEMASS n'est pas sorti du ventre de BLACK SABBATH, quand bien même il chercherait ici à nous le signifier. Dommage, dommageable.

Avec tous ses arguments, il suffit de continuer de faire couler l'encre quelques secondes sans avoir à plonger plus loin dans l'analyse. Toujours impeccable mais finalement fauché, CANDLEMASS. Une inspiration éteinte et quelques morceaux bien moyens, c'est moins lourd, moins solennel. Sans le messie toujours fidèle à son image, cela serait devenu un album de heavy metal quasi quelconque. Et l'orchestre sauve les meubles de justesse, talent oblige. Mais tout de même, quelle déception.

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   (2 chroniques)



- Messiah Marcolin (chant)
- Leif Edling (basse)
- Mats 'mappe' Björkman (guitare rythmique)
- Lars Johansson (guitare solo)
- Jan Lindh (batterie)


1. Mirror Mirror
2. A Cry From The Crypt
3. Darkness In Paradise
4. Incarnation Of Evil
5. Bearer Of Pain
6. Ancient Dreams
7. The Bells Of Acheron
8. Epistle No. 81
9. Black Sabbath Medley



             



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