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2018 The Colony Slain
 

- Style : Black Sabbath, Candlemass, Motorowl, The Order Of Israfel , Saint Vitus, Trouble
- Style + Membre : Cathedral, With The Dead
 

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AGE OF TAURUS - The Colony Slain (2018)
Par DARK BEAGLE le 8 Juillet 2018          Consultée 2680 fois

Il aura fallu cinq ans à AGE OF TAURUS pour donner un successeur à "Desperates Souls Of Tortured Times", son premier album, qui lui-même s’était fait attendre trois longues années après l’éclatante démo "In The Days Of Taurean Empire". Un rythme au final assez Doom pour ce combo britannique que Lee Dorian (CATHEDRAL) s’était empressé de signer sur son label Rise Above tant ils offrent une vitrine parfaite pour le genre que l’ancien hurleur de NAPALM DEATH cherche à mettre en valeur. Et pourtant, ce premier album, malgré ses qualités, a été une petite déception dans le sens où il ne tenait pas toutes les promesses faites sur la démo.

Et en cinq ans, il se passe beaucoup de choses. Tout d’abord, c’est le bassiste Richard Bruce qui décide de quitter le groupe, suivi deux ans plus tard par Alastair Riddell, l’ancien MOURN (et autres, ce guitariste a un CV long comme le bras mais semble avoir du mal à tenir en place bien longtemps), remplacés respectivement par Leo Smee (ancien CATHEDRAL) et par Daniel Knight (quant à lui un inconnu). Et ce sang neuf va apporter un souffle nouveau au groupe et donner l’occasion à Toby Wright (chant et guitare) de redéfinir les contours de ce projet pour le moins étonnant.

"The Colony Slain" est un disque qui ne se digère pas en une écoute. Il est assez particulier dans sa construction, il demande un certain effort de la part de l’auditeur pour être pleinement apprécié comme il se doit. Parce que "The Colony Slain" est un très bon album pour qui aime le Doom traditionnel, aux forts relents ’70. Ici, AGE OF TAURUS le marie à des influences plus Heavy Metal afin de lui donner une dimension épique qui correspond parfaitement au concept développé par le groupe, qui nous raconte les chroniques de l’Empire Tauréen. Ici, Thrull, le narrateur, nous raconte comment Blackwynn Chaise se soulève pour abattre l’empereur et tyran Tauron, tout en incluant les points de vue de différents personnages.

De ce fait, AGE OF TAURUS casse le côté conventionnel des chansons telles que nous le concevons habituellement. En effet, ici, il n’y a pas de ponts, pas de refrains, les soli n’arrivent qu’à la fin des titres, sans que le chant ne reprenne forcément derrière, laissant la composition suivante enchaîner sans temps mort. La formule peut faire peur, mais les Londoniens jouent sans arrêt sur les changements de mélodies, avec des accélérations ponctuées par une rythmique énorme et groovy à la fois, ou au contraire avec des ralentissements qui dégagent quelque chose de plus solennel, de plus mélancolique également. Mais le tout s’inscrit dans une dimension épique et étrangement intemporelle, sentant aussi bien les années 70 que 80 dans les intentions.

Mais cela s’avère toutefois un brin déstabilisant aux premières écoutes, surtout que la voix de Toby Wright est assez particulière. Il la module selon les personnages qu’il joue et elle est souvent très claire, un peu maniérée mais c’est le côté narratif qui veut cela. En fonction des personnages joués, le chant peut devenir très agressif, comme lorsque Wright incarne Brigg The Gaoler par exemple, sur le passage ultra Heavy de "The Lost Garrison". De ce fait, "The Colony Slain" n’est absolument pas linéaire, il nous transporte au gré de l’évolution de l’histoire, épique et sombre à la fois. Nous nous laissons bercer par le flot de Wright, souvent saccadé de façon à bien exprimer la théâtralité du drame en train de se jouer dans cette province de l’Empire Tauréen.

Et AGE OF THE TAURUS se fait intense dans l’exacerbation des sentiments, entre la gloire et la chute des différents protagonistes, la guerre dans tout ce qu’elle a de plus sale. Bien sûr, nous sommes loin d’un RHAPSODY OF FIRE, ici point de contrepoids symphonique pour sonner plus pimpant, façon BO de film d’Heroic Fantasy. AGE OF THE TAURUS n’a pas cette prétention et pourtant il rend son concept très visuel, son univers est plus dark, moins peuplé par les habitants de Faëry même s’il y en a et que la magie est présente. Si l’on devait rapprocher le sujet du groupe à une œuvre littéraire, nous serions plus proches d’un Game Of Thrones que d’un Seigneur des Anneaux par exemple. Ici, nous sommes dans un univers d’intrigues qui sont réprimées dans la violence la plus froide, où la trahison est monnaie courante.

Forcément, le concept ne parlera pas à tout le monde et peut même gâcher une partie de la musique vu qu’elle est intimement liée, à travers le découpage des morceaux en odes ou en chants de scaldes (en même temps, le Doom sur une histoire de science-fiction, j’avoue que je ne sais pas trop si cela fonctionnerait bien). Les puristes du genre regretteront peut-être également le fait que l’aspect Heavy Épique semble parfois prendre le dessus, d’autres regretteront les deux courts instrumentaux qui n’apportent pas grand-chose en tant que tels et qui aurait pu être raccourcis et intégrés directement à des morceaux. Et, sur la longueur, difficile de ne pas tomber dans le piège d’une certaine redondance à travers des riffs qui donnent l’impression d’avoir été déjà entendus un peu plus tôt sur l’album sans que cela ne soit trop gênant.

Qu’il est difficile de noter ce genre d’album, atypique et dont le concept est lié avec l’opus précédent et la démo originelle. AGE OF TAURUS a son propre univers, les portes d’entrée sont nombreuses, mais est-il forcément passionnant ? Là, chacun se fera son avis, chacun est libre d’apprécier et de juger le sujet traité, presque trop classique dans l’univers du Metal et pourtant très différent dans le fond et la forme de ce qui est fait d’habitude autour. Et il y a aussi la possibilité de passer outre le thème, le concept et vivre simplement la musique et le chant, sans prendre garde aux paroles (qui pour le coup ne voudraient de toute manière plus dire grand-chose) et apprécier cet album pour ce qu’il est, à savoir un bon disque de Doom Épique, aussi poignant qu’héroïque.

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- Toby Wright (chant, guitare)
- Daniel Knight (guitare)
- Leo Smee (basse, claviers)
- Darius Claydon (batterie)


1. From The Hills To The Halls
2. Taken To The Tower
3. The Trial Of Blackwynn Chaise
4. In Dreams We Die
5. The Lost Garrison
6. Beyond The Westward Path
7. For Treason We Rise
8. The Walls Have Ears
9. To Seal A Mountain
10. As Ice, Into Blood
11. The Colony Slain



             



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