La Scandinavie est un endroit magique, qu’on se le dise ! Pour sa localisation, déjà, logée au Nord/Est de l’Europe, lui octroyant un statut à part sur le continent avec plusieurs centaines de kilomètres de frontière avec la Russie. Les habitants, taiseux bien qu’ouverts, humbles et accueillants, en sont les dignes représentants, fiers de leurs cultures riches et fantasmagoriques. La Suède partage, notamment avec la Norvège et la Finlande, la région informellement qualifiée de Laponie, au-delà du cercle arctique. C’est également l’emplacement sur le globe qui compte le plus de groupes de Metal par habitant, tout sauf un hasard quand on sait que les journées d’hiver ne comptent guère plus de quelques heures de soleil. Je souhaite à quiconque d’en découvrir un jour les richesses variées et naturelles.

Tout ça, c’est bien beau, mais nous ne sommes pas sur Trip Advisor ici, mais bien sur Nightfall In Metal Earth. Si vous me permettez cette longue introduction, c’est bien pour vous décrire les conditions dans lesquelles a pu grandir ORBIT CULTURE, nouvel astre flamboyant au milieu des aurores boréales de leur mère patrie. Auteurs d’une discographie jusqu’ici irréprochable, quoique légèrement irrégulière, "The Forgotten" est un bel E.P. issu des sessions studios de "Descent", le dernier album en date sorti un peu plus tôt en fin d’année dernière. Il semblerait que cela devienne une habitude scandinave, après INSOMNIUM et son somptueux "Songs Of The Dusk".

Plus expérimentaux, les titres ont été écartés de la tracklist originale, ce qui peut se comprendre à l’écoute de l’opus. Si "While We Serve" lance les hostilités sur des bases élevées, emballant les riffs comme les lutins du père Noël un 24 décembre, à la fois hachés et groovy, la suite n’est à mon sens pas totalement au niveau de ce morceau introductif, efficace comme un CRS au milieu d’une troupe de Black Blocks (dédicace à Isaacruder). Blague à part, cette chanson défonce tellement que la suite paraît quelque peu fade. Même si rien n’est à jeter sur "The Upheaval" ou sur "Sound Of The Bell", aucun de ces deux titres n’arrive à la cheville de leur prédécesseur.

Ce n’est aucunement une raison pour bouder son plaisir d’écouter un Metal extrême moderne, gavé d’influences diverses et variées. Il me manque en revanche ce souffle épique présent dans les premiers disques d’ORBIT CULTURE, ce petit plus qui faisait la différence, que l’on perçoit par légères touches sur la dernière piste de ce petit plaisir coupable, celui qui donne envie d’aller toucher les couleurs irréelles des "Northern Lights", mettant en off son cerveau pour quelques minutes, à trembler devant l’expérience surréaliste de l’adéquation d’un art avec sa profonde nature.

Note réelle : 3,5/5.