Si certains se demandent encore quelle est l’utilité d’un E.P dans une discographie, il suffit de se pencher sur le cas d’école des Suédois d’ORBIT CULTURE pour le comprendre : fort du succès totalement mérité obtenu par "Redfog" en 2018 que le label Seek & Strike Reocrds décide de les signer à la fin de cette même année !
Mais comme tout est toujours compliqué ou que rien n’est simple (choisissez votre camp), Markus Bladh quitte le navire le 11 mars 2019, estimant que l’investissement devenait trop lourd à porter au sein du groupe. Le groupe recrute Christopher Wallerstedt à sa place, constituant ainsi l’unique évolution du line-up.
Niklas Karlsson est une fois encore au four et au moulin : il a composé les titres, écrit les textes, produit et mixé ce "Nija" ! C’est une fois de plus l’artiste Bahrull Marta qui depuis "Rasen" signe les sublimes artworks qui illustrent la discographie du combo. Une fois encore, il s’agit d’une petite pépite dans le genre. Il faut noter que le groupe achète une œuvre à ce dernier et débute ensuite son processus de création autour de celle-ci ! Il s’agit ainsi en quelque sorte de l’initiation du processus de composition !

"Nija" est un album gavé d’influences… Vous noterez que je n’indique pas "teinté"… Et pour cause ! Avec ce troisième L.P, ORBIT CULTURE assume totalement son influence Groove Metal avec LAMB OF GOD ("Mirrorslave", "Open Eye" qui lui s’oriente même parfois vers un FEAR FACTORY). À partir de cette base, il faut maintenir le duo METALLICA/GOJIRA totalement assumé, auquel j’ajouterai désormais un FIT FOR AN AUTOPSY ("Nensha", avec des aspects de DARKANE), des petits morceaux de PARADISE LOST façon Nick Holmes.

Niklas conforte à ce titre son talent remarquable au chant : son growl death est caverneux à souhait et vient s’enchainer, s’articuler, compléter parfaitement sa prestation chant clair, toujours proche d’un Papa Het (aka James Hetfield de METALLICA).

Les orchestrations donnent à ce Death Mélodique cet aspect tant apprécié sur "Redfog" avec par exemple "Rebirth" ou "The Shadowing" qui semblent assurer le lien entre les deux opus. Très mélodieux ici, l’ensemble n’en demeure par moins globalement puissant et martial dans ses riffs. Gros sons et murs de grattes à gogo pour un Metal Extrême moderne et bien troussé. Quel dommage d’avoir ici poussé l’ensemble vers un dernier titre final instrumental en guise d’outro devant aussi vite l’intro d’une écoute complète engagée à nouveau ("Set Us Free").

Toutefois, si on connaît la discographie d’ORBIT CULTURE, il faut bien reconnaître que le combo n’arrive pas à transformer l’essai une fois encore : c’est bien joli de proposer des E.P aguicheurs au possible pour ne pas ensuite nous pondre un L.P digne de ce nom.
En 45 minutes et dix titres trop homogènes, les Suédois diluent leur talent dans un océan de titres qui ont une caractéristique commune : celle de ne pas avoir de franche et totale personnalité originale, pour mon plus grand regret, ou de manière trop sporadique. Il est regrettable de ne pas réussir sur un tel enjeu majeur à proposer davantage de personnalité quand on est groupe avec autant de potentiel. À trop vouloir répondre à des attentes et à des codes, Niklas et sa bande ont sans doute laissé au vestiaire une partie de leur personnalité.

Toutefois, si vous découvrez le groupe avec ce "Nija" (ce qui est souvent le cas), vous apprécierez davantage la découverte, poussant une note note vers le 3/5. Les connaisseurs resteront de leur côté sur leur faim, assoiffés et privés de ce divin nectar mélangeant Death Mélodique/Groove Metal aux influences Post Hardcore.

Note réelle : 2,5/5.

Top : rien de particulier. Aucun titre ne sort du lot à mon grand regret, même si "North Star Of Nija" et The Shadowing" ont su titiller ma nostalgie des précédents E.P du groupe.