ORBIT CULTURE, jeune combo suédois, semble ne pas vouloir se reposer sur ses lauriers et c'est donc bien en 2016 que débarque "Rasen", soit trois années seulement après sa création !

Si certains pourront y trouver une forme d'hyperactivité d'un groupe qui avance vite et bien, il faudra toutefois comprendre rapidement que OC est bel et bien rattrapé par les classiques du genre : en effet, Maximilian Zinsmeister quitte le navire à l'issue de la première grosse tournée ayant permis de défendre le précédent opus "In Media Res" (le bougre préférant se concentrer sur d'autres projets), bientôt suivi par le bassiste Christoffer qui retourne à ses études universitaires.
Niklas et Markus, restés seuls à bord du navire qui semblait tanguer fortement, décident de mettre leur sincère amitié au service de l'album. Niklas s'engage à terminer ce second effort, coûte que coûte.

C'est donc un duo qui donne naissance à "Rasen"… Et c'est un clip avec pourtant quatre personnes qui vient terminer d’asseoir une véritable réputation naissante dans le milieu de l'Extrême. "Sun Of All", car il s'agit de ce morceau, s'offre un clip magnifique et simple, en noir et blanc, qui dépeint à merveille toute la beauté orchestrée par ORBIT CULTURE : un Death légèrement coré qui en outre laisse débarquer un chant clair en plus des sublimes growls de Karlsson. Vous ne manquerez pas ce break "final" à 2 minutes 20 qui aborde un riff mélodieux entêtant, entre GOJIRA et FIT FOR AN AUTOPSY.
Il s'agit de la première grosse évolution donc : le chant clair et bien évidemment maîtrisé par l'homme à tout faire du combo est elle aussi terriblement complémentaire dans l’œuvre d'ORBIT CULTURE. "Svarport" gagne ainsi un aspect plus mélodieux et moins extrême, "Obsession" semble tout droit sorti d'un album d'IN FLAMES (période Death Mélo évidemment type "Clayman") avec son refrain "I can't feel any pain" et sur "I, The Wolf". Attention toutefois, même si le chant clair est agréable et maitrisé, il n'en demeure pas moins qu'il est terriblement "classique" et que ce n'est pas ce que j'attends en priorité du côté de Nikklas dont les growls sont juste sublimes depuis ses débuts.

Soyez tout de même rassurés, le morceau "Rasen" permet de retrouver des murs féroces de grattes typées Deathcore à base de riffs de mammouths : le growl copule avec FFAA qui aurait lui même forniqué avec GOJIRA… encore une fois ! Le combo français apparaît même uniquement en référence de base pour un "The Haste To The Pyre".

"Rasen" offre donc une évolution notée et notable de la musique proposée par ORBIT CULTURE : le Death Mélo semble avoir davantage pris le pouvoir, dans sa forme la plus "féroce", notamment côté son. Il n'est donc pas surprenant d'y découvrir de fortes influences de la scène nationale et/ou globalement scandinave : je vous ai déjà parlé d'IN FLAMES mais il me faut vous citer AMON AMARTH désormais ("Sun Of All", "The Umbilical Cord" même si la seconde partie planante et mélodieuse pourrait vous surprendre).

Après 48 minutes d'écoute, le constat est troublant : "Rasen" est indubitablement un bon album, réussi et plaisant. Il affiche encore une fois toute la maîtrise de production de Niklas qui chapeaute toutes les étapes à ce niveau pour un rendu de belle qualité. Il en résulte néanmoins un léger sentiment de manque, d'un "je ne sais quoi" qui se refuse à nous. ORBIT CULTURE a eu la "mauvaise" idée d'afficher tellement de qualités et de potentiel dans son domaine que ce n'est pas forcément dans la case "Death Mélo coré" que nous les attendions.
Cet opus est donc un excellent exercice pour assurer un auditeur voulant tenter l'aventure de l'Extrême moderne à partir du Death Mélodique genre Göteborg : rassurant et accessible, "Rasen" est un fil d'Arianne réussi.
Néanmoins, il laisse vraiment le fan que je suis dans l'expectative, fort du monstrueux potentiel que les Suédois ont su nous proposer quand ils sont à quatre ou plus à la création peut-être.
Alors, oui, je mesure parfaitement que je suis terriblement dur, je dirais surtout exigeant mais c'est pour mieux me dire que la suite sera indubitablement à suivre avec toujours autant d'attention.

Note : 3,5/5, arrondie à l'inférieure pour ce qui s'apparente à un "retour dans le rang du classique" trop brutal.

Top : "Sun Of All", "Svarport", "The Umbilical Cord", "Wings Of Dragons", "Obsession".