Le concept du SPLIT est parfois glissant ou nauséabond…
Il peut même souvent être associé à l’amateurisme pour beaucoup.

Mais quand Nuclear Blast prend en charge le concept, le label se la pète littéralement en nous proposant un line-up de cinglés pour une petite dinguerie en forme de sucrerie. Jugez plutôt :
- les Américains de FIT FOR AN AUTOPSY, assurément l’un des combos les plus émoustillants de mon côté sur les dernières années.
- les Anglais de MALEVOLENCE.
- les Australiens de THY ART IS MURDER.

En toute transparence, je ne connaissais pas vraiment MALEVOLENCE, en comparaison des deux autres… Quoi de mieux donc que de les découvrir par le prisme de ce projet intéressant : chaque combo propose un titre inédit et un cover de son choix.

À ce petit jeu, à mon goût, THY ART IS MURDER (que T-Ray vous présentera) fait étalage de son talent de Brutal Deathcore avec "Until There Is No Longer", sans concession. Rien à redire. C’est carré, dense et porté par un chant purement habité, d’une sacré bestialité, proche des premiers opus de FFAO, pour ne citer qu’eux ! Je vais donc me pencher encore davantage sur la discographie du combo.
Par contre, s’attaquer au monument "Hammer Smashed Face" semble ici une erreur stratégique à mon sens. S’attaquer au titre le plus célèbre du combo américain CANNIBAL CORPSE est une entreprise risquée car le monument repose sur une vétusté et une histoire liée à 1993. Trente ans plus tard, cette reprise est dépoussiérée et s’en retrouve trop clean pour ne pas "heurter" au final. Dommage.

FIT FOR AN AUTOPSY et MALEVOLENCE se partagent donc le gros du magot ici. Clairement.

Les Anglais de MALEVOLENCE proposent sans doute ici le titre inédit le plus "intéressant". FIT FOR AN AUTOPSY avec son "Hellion" fait du FFAO : Joe est au firmament comme depuis toujours, la composition du morceau navigue entre "The Sea Of Tragic Beasts" et "Oh What The Future Holds". La férocité chirurgicale de Putney suppure de chaque pore du morceau : Heavy à s’en damner (attention à vos cervicales), lourd et puissant, le groupe ne fait pas de cadeau et fait la part belle à chaque membre, notamment le trop mesestimé Josean Orta, octopus des fûts absolument époustouflant.

MALEVOLENCE semble lorgner davantage vers un LAMB OF GOD (le chant ne laisse pas beaucoup planer le doute, ce Groove Metal fait mouche). Son "Waste Of Myself" est sans doute le morceau ici le plus "soft" et abordable, toutes proportions gardées évidemment !
Une jolie égalité donc entre ces deux-là avant de vous parler des deux folies à venir.

Car oui, on touche clairement au divin pour les deux covers :
- dès les premières secondes de l’intro mythique de "Under A Serpent Sun" des mes idoles de AT THE GATES, FIT FOR AN AUTOPSY a fini de me convaincre qu’ils étaient juste parfaits pour moi ! En s’attaquant à ce monument, eux, font un sans-faute : même si le respect est (beaucoup) trop audible ici – on peut vite comprendre que le respect est immense et que personne n’a voulu déflorer la pureté de cette œuvre – inutile de vous dire que les lascars vont vous retourner de suite avec chaque note, chaque riff et bien évidemment chaque parole vociférée par un fantastique Joe Badolato qui fait plus qu’honneur à l’immense référence du genre Tomas Lindberg.
Une claque.

- Une madeleine de Proust absolue en présence d’une reprise d’une artiste que j’adore depuis très longtemps, à savoir ANASTACIA ! Oui, vous avez bien lu : "Left Outside Alone" par l’artiste Pop Rock américaine dont la voix m’a immédiatement envouté par son énergie et sa puissance à l’époque (toute une époque) et dont la personnalité a forcé mon respect, notamment face à son combat contre ses deux cancers du sein.
Et si j’ajoute que Kol au cours d’une de nos échanges m’a avoué le même ressenti sur l’artiste, pour les mêmes raisons, inutile de vous écrire que sous cela a donc chaviré dans l’irréel. C’est sans doute la plus grande prise de risque que réalise ici MALEVOLENCE, avec un brio certain : lent, lourd, heavy, puissant et dense, sans pour autant dénaturer le titre original, notamment grâce à une guitare lead intelligente et maline sur le refrain, en parfaite adéquation avec le chant remarquable de Alex Taylor. Chapeaux bas !

"The Agression Sessions" réunit trois groupes enthousiasmants de la scène/planète Deathcore. Ce split ne pourra que ravir les amateurs du genre et devra susciter la curiosité de tous les autres.
Un excellent moment qui doit nécessairement en appeler d’autres de la part de ces artistes.

Note réelle : 3,5/5, arrondie à la supérieure pour le line-up et la tracklist audacieuse.

Top : Tout est dans la chronique, j’espère avoir été clair ?!