Je ne vais pas vous mentir, PARKWAY DRIVE n’est pas ma tasse de thé. Il m’arrive d’écouter un morceau de-ci, de-là, mais un album en entier, non. La formule est pour moi trop fatigante, trop éreintante, alors que j’aime pourtant des trucs bien brutaux du genre « là où ça passe, les poils d’oreilles ne repoussent plus ». Mais pourtant, "Darker Still" tourne en boucle en ce moment chez moi. Et le plus drôle, c’est qu’il me donnerait presque envie de creuser au final la discographie, pour essayer de comprendre comment on en est arrivé là.

Ce « là », c’est un disque qui se démarque de ses grands frères par un travail très poussé sur les mélodies. L’abrasivité reste présente, mais elle est bien plus diluée, le côté Hardcore n’est plus aussi mis en avant et le groupe signe des compositions que l’on pourrait juger audacieuses quant au style pratiqué à l’origine. Un brin désarçonné par "Ground Zero" qui aura mis du temps à s’imposer comme un opener efficace pour moi, le reste du voyage s’est voulu tout aussi déconcertant, mais également plus motivant.

Premier coup de cœur, ce "Glitch" qui possède un groove qui vient faire la différence et qui est à lui seul la promesse de quelques pogos bien sentis dans la fosse. Un morceau assez simple, mais d’une efficacité redoutable. Second coup de cœur ? Le title-track. Le truc que je n’avais pas vu venir de la part de PARKWAY DRIVE. Les Australiens ne sont pas foncièrement originaux sur cet exercice, mais on devine qu’ils n’ont pas écouté que BIOHAZARD et consorts dans leur jeunesse. Il y a une certaine sensibilité dans la démarche et moi qui me méfie souvent des groupes qui se rompent à l’exercice alors qu’on ne les y attend pas (non, "Nothing Else Matters" ne m’a jamais vraiment plu), je dois avouer avoir été séduit.

Après, il y a de bons trucs, d’autres qui fonctionnent moins (les touches Indus de "If A God Can Bleed" qui manquent de puissance et qui font pâle figure face au reste). J’apprécie certaines harmonies qui m’évoquent plus facilement le MAIDEN des années 90, je me laisse prendre par la hargne qui découle de plusieurs morceaux ("Land Of The Lost" au refrain bien rentre-dedans). Mais ce qui est agréable, finalement, réside dans la diversité affichée. PARKWAY DRIVE explore, cherche, fouille, peaufine et surtout, évite l’écueil de se répéter de morceau en morceau. Ce n’est pas une formule trouvée qui est appliquée systématiquement. Il y a toujours les racines, mais elles plongent plus profondément, descendent plus loin dans les goûts des musiciens.

"Darker Still" est un disque remarquable de diversité et d’envie de la part du groupe. Et l’efficacité de cet opus ne réside clairement pas dans une quelconque brutalité déjà maintes fois entendue de leur part. Non, elle vient de cette volonté de faire évoluer le son, de se faire plaisir au risque de perdre les fans de la première heure, quitte à en séduire de nouveaux. En tout cas, le contrat est rempli de mon côté.