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DEATH MELOCORE  |  STUDIO

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2024 Downfall
 

- Style : Trivium

LAST ADDICTION - Downfall (2024)
Par KOL le 9 Septembre 2024          Consultée 822 fois

« Rhaaaaaaaaa, allez me chercher ce con de Kol, et fissa ! », hurla le Grand Maître du Metal, visiblement hors de lui, depuis sa salle de relaxation. Même les succubes qui l’accompagnaient à moitié nues dans sa pause « méditation » esquissèrent un mouvement de stupéfaction devant le râle puissant du Boss, s’inquiétant de la raison de son courroux. Nostrum, le gobelin en chef, pris la missive griffonnée à la hâte tendue par le Saigneur des lieux et fonça dans les cachots à la recherche du minable scribouillard incriminé. Il détala les 666 marches du donjon pour atterrir dans une salle où le misérable était en train de recevoir des mains de Grogro la médaille d’argent de la productivité des jeux diaboliques d’Hadès 2024, l’or étant évidemment réservé au stakhanoviste de la rédaction, Storm le ténébreux. Plutôt satisfait de sa petite performance – il avait coiffé sur le poteau le légendaire mais vieillissant Mefisto, ainsi que la superstar des jeux, le célèbre Dark Beagle – il affichait un sourire radieux, ne sachant pas encore ce qui se tramait quelques centaines de mètres plus haut.

En attendant que cet abruti de Nostrum ne ramène le pauvre Kol, le taulier faisait les trois cent tours dans sa salle du trône, relisant encore et encore la lettre anonyme que le gobelin avait jetée en détalant tel un lapinou sauvage : « se Kol é ain tricheur, ile ne kornike même pas du Metôl, zavé ka voir les derniais écris publiais sure le cite de naïlletfhôl ». La délation est un vilain défaut, même le Patron en convenait. Mais peu importe l’auteur de la lettre, compte-tenu du pêché commis. Car il avait vérifié les dires, et le résultat était sans conteste : les dernières publications du pauvre être étaient soit de l’Électro Rock, sous couvert de « Gothique », soit de la Country, habilement dissimulée sous l’appellation de Rock Sudiste. Le gamin allait prendre cher, pour sûr.

Le procès fut expédié en deux-temps-trois-mouvements, et la sanction fut double. Après avoir gagné un peu de confort en s’extirpant des geôles des rookies à l’aide de ses deux cent et quelques écrits, Kol serait rétrogradé et retournerait éplucher les patates en compagnie de Rémissa et Miss Of Puppets d’une part, et il devait également pondre, sous douze heures maximum, une revue d’un véritable disque de Metal d’une formation inconnue des lecteurs, afin de purger son manque de discernement quant à la ligne éditoriale du glorieux Webzine aux sombres pages, qui orne l’étendard du château depuis tant d’années. Onze heures et cinquante-neuf minutes plus tard, Le Grand Maître du Metal saisit de la main verdâtre et décharnée de nostrum un long torchon et le lit à voix haute :

« Issu des terres hostiles situées entre la capitale des Gaules et Grenoble, LAST ADDICTION voit le jour en l’an de grâce 2013 sous l’impulsion d’un quartette mené autour de Gael Augier, guitariste-fondateur de la formation. » La cape pourpre du souverain tressauta devant cette introduction wikipediesque. Quel boulet, pensa-t-il… « Après un EP séminal et un premier LP par bien des aspects intéressant, le groupe remet ainsi le couvert en 2024 avec cet essai sophomore, justement intitulé "Downfall". Et autant dire qu’il n’est pas bien loin de toucher le jackpot, tant les différents curseurs (agressivité, mélodies) sont ici poussés au maximum, pour le plus grand plaisir de votre serviteur.

Le Metalcore incisif des débuts se pare ici de multiples teintes plus nuancées, à commencer par le Melodeath. Il faut avouer que la frontière entre les deux genres est parfois tenue, nombre de formations ayant allègrement mélangé les deux courants, à commencer par TRIVIUM, auquel il est difficile de ne pas penser dès les premières pistes, "The Awakening" et notamment ce "The Pretty Witch", qui réunit les ingrédients favoris des Floridiens. Riffs thrashy à souhait, chorus ultra-catchy en chant clair, passages limite blackisants, petits ponts bien sentis, sans oublier des leads entêtants : tout est là. Étant particulièrement client de Matt Heafy et sa bande de garnements, je ne peux que savourer.

Venons-en directement à ce qui pourra faire débat : les voix. Si les growls sont partagés entre Gael et Dylan, frontman officiel, dans une belle efficacité (à l’instar de ce que peuvent faire Corey Beaulieu et Heafy d’ailleurs), le chant clair reste le terrain de jeu de Dylan. Empreint d’un certain lyrisme, le vocaliste possède une certaine emphase dans son style qui me rappelle parfois Phil Romeo de COUNTLESS SKIES. J’ai longtemps un peu bloqué sur le sujet, essayant de m’imaginer ce que donnerait la formule avec une autre approche mélodique, avant de me laisser emporter au fur et à mesure des écoutes par la qualité des compositions et de l’interprétation. J’avoue tout de même avoir un léger doute quant au rendu de la chose en live, tant le résultat me semble à la limite de la justesse en studio, mais j’espère bien avoir un jour l’occasion de me faire un avis sur la question.

Dans l’ensemble, pour le reste, c’est du tout bon. Les thèmes abordés (l’humanité qui se tire une balle dans le pied) n’ont rien d’originaux, mais font plutôt bien le boulot, tout comme l’artwork élégant. Les titres s’enchaînent parfaitement, extrêmement variées, possédant chacun sa petite identité, rendant l’écoute super agréable. La tracklist s’avère à ce titre plus qu’impeccable, d’une justesse rare de nos jours. La plus lente et touchante "Until The Night Takes Us" est à ce titre idéalement placée, d’autant qu’elle laisse place à "Terror", sans doute la piste la plus énervée de la galette (avec les touches Deathcore du conclusif "Life Row"). LAST ADDICTION y démontre ici une capacité à casser des bouches que l’on ne lui soupçonnait pas nécessairement, la basse qui cogne directement au niveau de la gencive, dans un style qui pourra m’évoquer un croisement entre MALEVOLENCE et MACHINE HEAD, mêlant Groove et Metalcore.

La production est bien branlée, même si j’aurais souhaité des riffs un brin plus en avant dans le mix mais je chipote sans doute. Ceci-dit, le son s’avère massif, et les arrangements des morceaux intelligents. Les leads de grattes sont particulièrement bien restitués, ce qui tombe plutôt bien car ils sont généralement inspirés, comme sur "Ghost", dont le chant de Dylan m’évoque autant Chester Bennington que la chanson que fait penser à un LINKIN PARK sous stéroïdes sur certains passages, breakdown inclus comme à la plus belle heure des Californiens (dommage qu’ils n’aient pas d’ailleurs suivi cette voie).

"Downfall" est un bon disque, solide et efficace, d’une durée idéale d’une petite quarantaine de minutes et officiant dans un genre qui me séduit particulièrement qui plus est. Il lui manque un brin d’émotions et de frissons pour lui coller un quatre directement, aussi je me contenterai d’arrondir ce 3,5/5 à la hausse.

Bien cordialement, ô tout puissant chancelier. Je suis ta bitch.

Kol. »

Le Boss fila écouter le disque en question, pour constater que ce petit guignol n’avait pas totalement tort et avait fait sa part du boulot (sous réserve des 700 kg de pommes de terre à se fader). Il s’en sortirait donc pour cette fois avec cette punition.

Dans sa cellule cinq étoiles de Baron, Dark Beagle pesta silencieusement devant le manque de discernement du Grand Maître du Metal, même s’il avait malgré tout atteint sa cible en jetant le doute sur l’intégrité de la jeune pousse. Il retourna à sa Remington afin de rédiger un nouveau courrier, qu’il trufferait à nouveau de fautes pour éviter toute suspicion. Cette fois, c’est Storm qui prendrait. Son retour à la première place au rang des plus grands contributeurs de NIME était à ce prix.

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- Dylan Fournet (chant)
- Gael Augier (guitares, chant)
- Thomas Chaverondier (batterie)
- William Guinet (basse)
- Vincent Delphin (guitare)


1. Burn The Shell
2. The Awakening
3. The Pretty Witch
4. Dead Soul Sisters
5. Until The Night Takes Us
6. Terror
7. Ghost
8. Trauma Trigger
9. Last Sunset
10. Life Row



             



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