Bon, on peut le dire, il y a prescription maintenant : "Helldorado" était sacrément décevant. Un disque qui sentait mauvais, comme un vieux oublié dans un hospice. Alors que certains prédisaient que l’heure de la retraite avait sonné pour Blackie et ses sbires, c’est mal connaître Lawless qui a plus d’un mauvais tour dans son sac. Ce dernier est de retour, en 2001, avec une envie d’en découdre qui fait plaisir à entendre. "Unholy Terror", c’est un bon coup de pied là où ça fait mal, sur une bonne partie des titres en tout cas.

Plus de la moitié du disque est de très bonne facture. Jusqu’à "Who Slayed Baby Jane" sûr, avec de jolis pics bien explosifs comme il faut. "Let It Roar", "Hate To Love Her", "Loco-Motive Man"… Autant de brûlots qui ne laissent pas indifférents et qui tabassent plutôt bien. On retrouve le Blackie que l’on aime, celui qui a de la gouaille, qui dégage un charisme monstrueux et qui chante… La voix de ce type a quelque chose de magique. Elle est à se damner, identifiable entre mille, capable de nous caresser dans le sens du poil ou nous l’arracher sans le moindre scrupule.

Et il s’avère efficace sur le très bien nommé "Charisma", lourd et inquiétant, qui fonctionne à merveille : c’est froid, inquiétant, malsain. Quelque part, cela fait penser aux morceaux les plus sombres de "The Headless Children" et de "The Crimson Idol". Bref, tout ce qu’il faut pour passer une très bonne journée. Du grand WASP, comme on l’aime. Et il est fort dommage que tout ne soit pas de cet acabit sur l’album.

Les quatre derniers morceaux ressemblent plus ou moins à du remplissage. Cela commence avec un "Euphoria" léthargique et il n’y a rien après qui rattrape vraiment le coup. C’est moins inspiré, plus convenu, il manque cette petite étincelle capable de mettre le feu aux poudres. En tout cas, là, j’ai l’impression d’être en terrain archi balisé, une autoroute en ligne droite sans limitation de vitesse, mais sur laquelle on ne prend que peu de plaisir à rouler.

"Unholy Terror" est sorti en avril 2001. Un tout petit peu plus de cinq mois plus tard avaient lieu les attentats du World Trade Center, un événement qui va marquer Lawless au fer rouge, comme beaucoup d’Américains.