J'en voudrais longtemps à HERMH d'avoir décidé de se refaire un lifting avec cette image orthodoxe ésotérique et de faire ses choeurs en vieux-slave d'église mon cul là, tout ça pour sortir un album avec plein de tics modernes (rarement entendu autant de chugs dans un album de Black), juste assez bon pour être remarqué et juste assez mauvais pour être ultimement oubliable et se faisant gâcher une idée incroyable en la transformant par à peu près tous les moyens possibles sauf le porno en un mème débile et ridicule pour pas tout à fait toujours mais quand même assez longtemps.

Plutôt que d'avoir des chœurs de finlandais qui font du LARP de vikings alors qu'ils ne sont même pas scandinaves, chœurs auxquels on a quand même fini par s'habituer, on aurait pu avoir toute la magie des polyphonies slaves et orthodoxes, c'est-à-dire quand même je le rappelle, l'apogée objective de la musique humaine pour toute l'éternité. Et c'était même pas nécessairement une fusion foireuse !

Alors forcément il fallait faire des décisions intelligentes, sacrifier une partie du chromatisme du Black Metal, pas trop tirer sur la production nécro, se rapprocher un peu des œuvres du XIX/XXème pour s'autoriser un peu plus de piquant harmonique et trouver un compromis entre une certaine fluidité rythmique de la musique chorale et la rigidité du Metal, mais c'était faisable. On pouvait arriver à une fusion raisonnable de deux genres qui ont plus en commun spirituellement dans le mysticisme, le rapport au sacré, à l'Histoire, à la tradition, dans la dualité entre l'affirmation du désir d'exister et la certitude de la mort, dans l'expression la plus intime et la plus profonde de la souffrance physique et spirituelle et-

Ah non le disque est terminé ça a fait blast et c'était ok.

Donc voilà écoutez SCHNITTKE, RACHMANINOV, CHESNOKOV, RIMSKY-KORSAKOV, PASYUKOV, et plein de noms en "-ov" regardez l'intégralité de the oktavism channel (deux fois), branlez-vous sur les chœurs de l'armée rouge s'il le faut, mais laissez tranquille ce groupe qui a d'ailleurs l'air d'avoir décidé de commettre un long et douloureux suicide rituel médiatique pour tenter de se purifier de ses fautes. Intention louable mais malheureusement le mal est déjà fait.