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- Style : Sorrow Plagues, Black Rebel Motorcycle Club
 

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DEAFHEAVEN - Roads To Judah (2011)
Par ENENRA le 26 Décembre 2011          Consultée 3235 fois

Aujourd'hui, il est de plus en plus compliqué de différencier un groupe de Rock Indé et un groupe de Black Metal. Vous ne me croyez pas ? Tenez, prenez mon tonton René, y'a pas plus d'un mois, allez deux grand max, il croisait dans le métro londonien des gars en chemise, pépères, qui causaient musique et qui portaient des instruments, genre basse et gratte électrique. Tonton René c'est un peu un amoureux fou des PIXIES, ou plus récemment de THE NATIONAL et tout ce genre de groupe. Il aime bien encourager des jeunes groupes également, donc il s'avance vers les cinq gus qui parlaient gaiement et leur demande ce qu'ils jouent comme musique. Dommage pour lui, c'était les p'tits gars de DEAFHEAVEN, et manque de bol c'est pas non plus un groupe de Dream Pop... non non, c'est bien du Black Metal.

Arrêtons de parler de tonton René, de toute manière il m'a passé le mot les jours qui ont suivi, encore en état de choc afin que je me penche sur la bête. C'est pourquoi je suis là, modeste auditeur que je suis, à vous parler de la dernière "hype trendy" Black Metal, comme on pourrait l'appeler. Car, oui, quand tu vois ça(*), tu te dis que le BM a fait quand même un petit bout de chemin en 30 ans. Fini le genre rempli de haine et de hargne qui vous explose à la face avec la dose de postillons et de raclement de gorge qui va avec, et place au désespoir bobo des campagnes et des jonquilles.
DEAFHEAVEN, ou "Le Paradis Sourd", n'est pas un groupe violent, vous l'aurez compris. Basé sur une atmosphère brumeuse, sur des accords tendant vers le Post-Rock et sur une sorte de nostalgie, le groupe nous invite à nous reposer, allongé sur notre transat' la nuit. Suspendu au-dessus de nous, les notes vrillent et tentent de communiquer quelque chose à l'auditeur. Rhha ça y est ça commence. Oui vous avez bien lu, le groupe, dans tout ce qu'il entreprend, ne fait que "tenter". Livrant une musique voulant tout faire à la fois, en même temps nous faire voyager tout en nous blastant la tronche, le groupe ne remplit pas un seul de ses contrats à fond. Le voyage interstellaire promis n'est rien d'autre qu'une sorte de redite de ce que déjà beaucoup de groupes de Post-Rock ou de BM Atmosphérique lambda peuvent proposer, tout en restant un minimum agréable ceci dit. Niveau agressivité, l'auditeur n'a rien à craindre, la voix, mixée en retrait, étant elle aussi dans un entre deux, une envie de délivrer un message (de désespoir ou que sais-je, de toute manière ça reste classique) mais aussi de se faire discrète comme retenue par le mur du son créé par les grattes. Technique pas vraiment nouvelle aujourd'hui et déjà maintes fois usitée dans d'autres genres musicaux.

Après un début d'album en demi-teinte, DEAFHEAVEN nous montre vraiment ce dont il est capable sur la magnifique "Unrequited". Petit vibrato et ambiance Post-Rock qui rappellera un certain GY!BE avant que les blast ne viennent nous molester sur place et que le vocaliste fasse des siennes. Mais là où la donne change, c'est bien dans la variation des rythmiques, perçant le bloc pourtant impénétrable de guitares, avant que tout soit chamboulé et qu'un nouveau rythme prenne la place du précédent, plus beau, plus "aérien" (aussi bizarre que cela puisse paraître) ou qu'un autre riff entraînant aux relents OPETHien (pas commun pour du Black quand même) ne prenne plus d'ampleur. Le titre s'achevant sur une furie finale saupoudrée de tremolos furtifs.

En réalité, le plus gros défaut du groupe est de ne pas laisser assez respirer sa musique. Comme une envie de débiter au plus vite les paroles, la voix se fait donc de plus en plus présente tout au long de la piste et les rares moments de pause sont en grande majorité de "pauvres" passages aériens trop "gros", trop prévisibles, pour être vraiment appréciés. Bien que tout cela soit (très) bien imbriqué, construit, la sauce a du mal à prendre.

Les amateurs de WITTR, FEN, ALCEST, cet album est bien entendu fait pour vous, mais n'espérez pas trouver quelque chose d'aussi fort, d'aussi poignant, prenant, envahissant. DEAFHEAVEN propose avec son premier full lenght une musique peut-être un peu "trop" propre, presque onirique et qui se veut tireuse de larmichettes. Si sa musique n'avait pas cet aspect "déjà entendu" trop présent, le voyage vaudrait sûrement plus le coup. A suivre, du coin de l’œil.


Waiting in the cold, where we hide behind.

(*)http://www.metal-archives.com/images/3/5/4/0/3540315870_photo.jpg

Je vous recommande également de jeter un œil à la pochette en très grand, ici : http://cpc.cx/3Au

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- George Clarke (chant)
- Kerry Mccoy (guitare)
- Nick Bassett (guitare)
- Trevor Deschryver (batterie)
- Derek Prine (basse)


1. Violet
2. Language Games
3. Unrequited
4. Tunnel Of Trees



             



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