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BLACK METAL ATMOSPHERIQUE  |  STUDIO

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2012 Al Azif
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- Membre : Gorod, Jeff Grimal
 

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The GREAT OLD ONES - Al Azif (2012)
Par ENENRA le 24 Avril 2012          Consultée 6424 fois

Allez savoir pourquoi mais je sens que le (Post) Black Atmosphérique se porte bien de nos jours. Enfin, la réponse est dans l'affirmation, et puis il n'y a qu'à voir le nombre de groupes qui fleurissent chaque année dans ce style. Toujours plus prometteurs, toujours plus portés sur les émotions, ils nous promettent du voyage et de l'imprévu à grand coup d'artwork le plus souvent pas moches du tout. Ici nous sommes en présence d'un des rejetons de cette vague de colonisation intensive des terres brumeuses, et pas des moindres j'ai envie de dire, les petits français (de Bordeaux) de THE GREAT OLD ONES (TGOO).

A l'origine, en 2009, le projet n'était qu'au stade de one-man band où B. Guerry était seul contre tous. Grand amoureux de Lovecraft devant l'éternel il souhaitait l'injecter dans un Black Atmosphérique imagé et ambiancé. Ses rencontres avec d'autres musiciens lui donne envie de donner plus d'ampleur à son projet et ainsi a commencé l'aventure "Al Azif". Signé tout d'abord chez le label indépendant montant et déjà assez respecté Antithetic Records, ils furent par la suite contactés par le label français "Les Acteurs de l'Ombre" afin de les épauler au mieux.

Une chose est sûre, et ce dès les premières écoutes, TGOO n'est pas comme ses voisins de palier. Les premières secondes sont là pour en témoigner, les petits français pratiquent un Black Metal Atmosphérique bien plus menaçant que leur congénères trop rêveurs et distraits. TGOO soigne ses ambiances et nous donne à voir beaucoup de choses, des choses aquatiques, des raies de lumières qui percent les abimes et des gouffres sans fond. Une plongée dans le livret ne fera que renforcer l'impact du disque et des atmosphères dégagées. TGOO est hostile, sombre mais aussi désespéré. Rien de nouveau sous les tropiques me diriez-vous et pourtant...

TGOO a plus d'un tour dans son sac. Arrivant à manier un genre déjà pas mal éculé, des riffs et une construction des morceaux pas franchement révolutionnaires afin d'en extraire le jus, le concentré de vitamine nécessaire à l'accroche de l'auditeur. Les notes flamboyantes fusent à travers le mur des guitares, certaines scintillent le temps d'une brève accalmie avant de se faire dévorer par le flux constant, l'océan déchainé, de ses semblables. Au dessus de tout ce vacarme qui ne laisse que très peu de répit à l'attention de l'auditeur (ce disque en demande beaucoup) vient se poser une voix mixée (quasi) au même niveau que les instruments, littéralement entourée par eux et qui les dévore autant qu'ils ne la consument.

Pour six pièces et un peu plus de cinquante minutes au compteur, TGOO nous propose une musique relativement variée. L'album nous fait voyager, entre tempêtes, calmes plats et rêveries, les titres s'enchainent proposant chacun une facette un peu différentes de son prédécesseur. Ainsi le plus rapide voire monolithique "Vision Of R'lyeh" côtoie un "Jonas" aux accents épiques et à la profondeur de champ assez impressionnante. Une foultitude de détails se présentent à notre oreille, chacun plus discret que son voisin mais tous formant un magma délicieux où viennent se greffer quelques riffs bien marqués et autres plans de batterie ravageurs (elle peut vraiment être scotchante parfois). Écoutez aussi les tumultueux "Rue d'Auseil" et "The Truth" et vous comprendrez que TGOO ne joue pas dans la même cour qu'un ALTAR OF PLAGUES ou WITTR bien qu'il en partage les principales caractéristiques. A l'opposé les émotions sont le fer de lance du dernier titre "My Love For The Stars (Cthulhu Fhtagn)", beau et profond qui clôt l'album d'une très belle manière, presque jolie si on ne lisait pas les paroles crues et tristes.

Notons également en bas à gauche de notre post-it une petit curiosité qui frappera dès la première écoute et qui m'a convaincu de jeter une oreille à ce premier opus des Français : les introductions des morceaux "Jonas" et "The Truth" sont dans la pure veine de... ISIS période "Oceanic" ! Pour un groupe de Black Atmosphérique avouez que ça classe déjà non ?! Et ça ne fait que rajouter à l'ambiance très axée "remous" de la galette.

Avec son premier opus TGOO surprend un peu tout le monde, et moi le premier ! Tant de richesse, de profondeur et d'ambiance avec, pourtant, au départ, pas grand chose et dans un genre qui a déjà subi toutes les hypes de la Terre lors des derniers mois voire années. Je suis moi-même abasourdi qu'une nouveauté m'ait autant demandé d'efforts pour pouvoir y pénétrer, y plonger littéralement, y dénicher le cœur tendre et palpitant... que je ne pense pas avoir encore trouvé, du haut de mes dizaines d'écoutes, on dirait qu'il me reste encore du chemin à faire. Et ça mesdames et messieurs, c'est le signe des grands.


I swear never to love, I swear to never look to the sky.

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   ENENRA

 
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- Benjamin Guerry (chant, guitare)
- Jeff Grimal (guitare, chant)
- Xavier Godart (guitare)
- Sebastien Lalanne (basse)
- Léo Isnard (batterie)


1. Al Azif
2. Visions Of R'lyeh
3. Jonas
4. Rue D'auseil
5. The Truth
6. My Love For The Stars (cthulhu Fhtagn)



             



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