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POST-BLACK/SHOEGAZE  |  STUDIO

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DEAFHEAVEN - Sunbather (2013)
Par LYRR le 6 Novembre 2015          Consultée 2642 fois

DEAFHEAVEN est de loin l’un des groupes de Post-Black/Shoegaze à avoir gagné le plus de visibilité depuis sa création. Entre le look hipster de ses deux membres fondateurs et le fait qu’ils osent jouer d’un style de Metal facilement conspué par les puristes, avec en sus une large couverture médiatique allant au-delà de la presse spécialisée dans ce type de musique, il n’en fallait pas plus pour diviser les auditeurs entre aficionados et détracteurs aux avis acerbes et tranchés.

Cette notoriété est des plus surprenantes, étant donné que la recette du groupe ne se différencie que bien peu de celles des autres formations officiant dans ce genre (AN AUTUMN FOR CRIPPLED CHILDREN, LANTLÔS, ou encore ALTAR OF PLAGUES, pour ne citer qu’eux), formations qui pour la plupart n’auraient jamais pu rêver d’obtenir une telle reconnaissance. Alors, à quoi tient l'exceptionnalité de DEAFHEAVEN, qui lui a valu d’obtenir pour son disque "Sunbather" ici chroniqué le titre de meilleur album Metal de l’année 2013 du magazine Rolling Stone ?

Eh bien, après un certain nombre d’écoutes de ce disque, j’en viens à la conclusion que ce n’est pas grâce à l’inventivité de leur musique. Si "Roads To Judah" pouvait encore être considéré comme intéressant, "Sunbather" ne surprend aucunement ni ne subjugue de par son approche innovante du Post-Black. La musique est ici bien plate, à l'image de l'immonde pochette de l'album, digne des plus grands chefs-d'œuvre de WordArt : il y avait certainement une volonté artistique derrière ce choix des plus douteux, mais celle-ci reste à ce jour bien obscure, tout comme le sont certaines décisions de composition musicale. Chant hurlé brouillon mixé en retrait, guitares au son si distordu qu'elles en deviennent une masse goudronneuse indiscernable, du blast en continu à la batterie : rien de nouveau sous le soleil du Post-Black Metal. Il y a bien quelques mélodies qui viennent rehausser parfois le goût de l'œuvre, comme sur "The Pecan Tree", mais elles sont si simplistes qu'elles ne suscitent que difficilement l'engouement de l'auditeur.

Le groupe s'essaie aussi à la création d'atmosphères avec des passages instrumentaux, bruitistes, voire même Drone ("Please Remember"). Bien essayé, vraiment. "Irresistible" porte très mal son nom, à moins que l'on ne parle d'une irrésistible envie de s'ennuyer ; "Windows" aurait pu provoquer un certain malaise s'il n'avait pas été aussi longuet, au point de perdre tout son effet ; "The Pecan Tree" s'étire en longueurs interminables lorsqu'il se veut plus calme. Bref, à ce point de l'analyse, cet album ne semble pas avoir grand-chose pour lui.

Il y a pourtant quelques moments agréables : "Dream House" est bien construite, les riffs sont bons et évocateurs, rien à redire à ce titre qui augurait un disque plus réussi qu'il ne l'est. "Vertigo" a aussi de bons arguments, il est puissant et mélancolique, comme auraient dû l'être toutes les autres pistes de l'album, en particulier "Sunbather", trop mou pour tenir sur toute sa durée, malgré quelques instants prenants au début de la seconde moitié du titre.

Inconstance, manque d'inspiration, ambitions artistiques maladroitement réalisées, mais également moments de puissance et d'intensité mélancolique : difficile d'être totalement convaincu par cet opus, mais il serait injuste de tout jeter en bloc. Sa longueur excessive est peut-être son plus grand point faible : il veut tellement durer qu'il ennuie, alors qu'une amputation d'un quart d'heure de passages instrumentaux vides aurait certainement redynamisé la musique. DEAFHEAVEN est donc bien en deçà de ce qu'il promettait, et sa notoriété semble bien indue lorsque l'on entend ce qu'il fait.

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- George Clarke (chant)
- Kerry Mccoy (guitare, basse, piano)


1. Dream House
2. Irresistible
3. Sunbather
4. Please Remember
5. Vertigo
6. Windows
7. The Pecan Tree



             



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