Troisième effort du groupe certes, cependant "Purification Through Violence" est considéré comme le véritable premier album de DYING FETUS ! Sans compromis, pamphlétaires acides des sociétés occidentales et leur milliard de travers, les Américains ne concèdent que le partage de leurs idées pessimistes et de la pourriture ambiante de notre planète chérie... Et tout ça en 28 minutes et des poussières !

Les musiciens sont bien plus aguérris dans leurs compositions (par rapport à leurs deux précédentes démos réunies sur "Infatuation With Malevolence", 1995) et, du coup, aussi bien l'impact sonore que la qualité de précision des riffs tranchés sont tout de suite reconnaissables pour les amateurs. Direct, pointilleux - mais avec un gros son - principalement en alternance de rapidité et de lourdeur. D'ailleurs, la voix en rajoute une couche de gras avec ses "growls" pesants, écrasants, étouffants. Quelques cris porcins de rigueur mais le "chanteur" n'en abuse pas tant que ça.

Même si nous écoutons du Brutal Death/Grind, les soubresauts du Hardcore sont bien présents. Au final ? De la brutalité détonante au Groove certain. Les structures sont complexes, saccadées pour la plupart et, bien que les soli soient rares (voire absents) avec, par exemple, un super break (de 5 secondes !) tout en arpèges délicats sur "Skull Fucked" !!! Tout est millimétré. Mais leur musique apparaît comme vivante (entendez par là non aseptisée) et les voir en live doit certainement être un plus.

Huit titres - la marque de fabrique dans le concept de tous leurs albums - qui définissent un groupe sortant du lot, de par sa personnalité bien trempée (ravagée ?) et de ses textes vindicatifs qui visent pile poil ce qui fait le plus mal et qu'on n'aimerait pas entendre d'habitude. Mais voilà, DYING FETUS (rien que le nom encourage leur renommée) sait comment nous le dire. Hors, dans ses 8 titres, il y a une reprise "audible" de "Scum" et là, ça fait du bien aussi ! Bah, ils n'avaient que 7 morceaux en rentrant en studio, alors...

Les chansons s'enchaînent d'un seul tenant. Il n'y en a pas une qui ressorte véritablement du lot, la force de cet album est d'avoir un impact auditif massif en un court laps de temps. Les changements de tempo pleuvent à foison et leur écoute n'en est que renforcée. Après, il est vrai que l'écouter plusieurs fois ne nuira pas... à tout le moins, si le groupe a sa propre identité (tendance Hardcore, j'insiste) en regard des autres combos de Grind/Death mais, en son sein, la variation n'évoluera que d'album en album. Aussi, sachez apprécier ce "Purification Through Violence" comme un bon coup d'adrénaline stimulant et de qualité. Par exemple, je vous recommanderais directement après - par soucis de chronologie - l'album qui suivra et qui est un vrai bijou de rouleau compresseur qui adore... compresser ses auditeurs avec une pincée d'originalité qui en fait un opus mieux ficelé que celui-ci (équilibrage quasi parfait dans les deux styles) : j'ai nommé le terrifiant "Killing On Adrenaline" (1998). Effectivement, le changement de plus en plus affiché de DYING FETUS à lorgner vers BIOHAZARD et consorts (en plus lourd, bien sûr) se fait bien sentir, mais, une dernière fois, les proportions donneront encore un peu plus de Death/Grind gagnant. Oh, et pour la suite, le groupe évoluera encore plus ouvertement vers le Hardcore, ce qui fait que j'ose vous avouer ma préférence pour leur première époque... ça n'engage que moi !

C'est aussi grâce à cet enregistrement que le groupe est repéré par des grands groupes - que sont KATAKLYSM et DESTRUCTION - qui leur permettront d'entamer leur première réelle tournée d'envergure aux U.S.A.


P.S. : une réédition en 2001 bénéficia d'une nouvelle "laide" pochette (mais avec des archives très intéressantes pour les passionnés) et de 2 boni :
- La démo de "Beaten Into Submission"
- "Raped On The Altar" (en concert).