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BRUTAL DEATH / GRINDCORE  |  STUDIO

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DYING FETUS - Make Them Beg For Death (2023)
Par REMISSA le 21 Septembre 2023          Consultée 2528 fois

On prend les mêmes et on recommence.

J’ai souvent comme première intention, lorsque je me lance dans l’exercice d’écriture, de vouloir créer du mystère et de construire une atmosphère en décrétant ce qui relève du bon et du mauvais dans tel ou tel album (dans une subjectivité insolente), dans le seul but de faire monter la tension, avant d’arriver au climax de la sanction finale : savoir si finalement, l’album est respectable ou bon à foutre aux chiottes. Mais je n’y arrive jamais, la tentation du spoiler est trop forte. Et aujourd’hui ne fera point exception, la preuve : DYING FETUS, fait du DYING FETUS, une nouvelle fois, et il le fait bien. À dans deux jours pour la prochaine chro !

Trêve de plaisanterie, tentons plutôt de décortiquer au mieux ce neuvième album des Baltimoriens : il serait dommage de conclure prématurément sur une boutade (naze de surcroît), car depuis "Reign Supreme", le fameux trio a la fâcheuse tendance de nous faire toujours davantage poireauter… Cinq ans pour "Wrong One To Fuck With", six ans pour "Make Them Beg for Death"... L’attente est longue, et les attentes également !

Il faut dire que la vie n’a pas toujours un long fleuve tranquille pour DYING FETUS jusqu’en 2007 où le turnover à rebondissements arrive enfin à son terme, et lorsque le trio Gallagher/Beasley/Williams se suffit pour produire un Death Hardcore efficace, point barre (et non pas un Deathcore, soyons pointilleux sur les termes). Pour rappel, Gallagher, présent depuis la genèse du fœtus, en était arrivé à s’encombrer de quatre autres membres sur "Stop At Nothing", soit quasi le double d’aujourd’hui ! Mais à quoi bon ?

Car comme dit dans ma laconique phrase introductive, point de chamboulement de repères : dès les premières notes, l’ambiance malsaine propre à DYING FETUS est palpable, et les pattes de composition toujours présentes. L’expression a été élimée jusqu’à la corde, mais il faut reconnaître que l’album tout entier fait l’effet d’un bulldozer et ne laisse pas une seconde à un quelconque répit. Même les quelques titres plus lents comme "When The Trend Ends", frisant le Grindcore à la CATTLE DECAPITATION, n’en demeurent pas moins redoutables d’intensité avec quelques power-chords bien sentis, appuyant une ambiance décidément pas à la fête.

En parlant de festivités, les paroles, sempiternellement glauques, se concentrent uniquement sur des descriptions de tableaux macabres (quelle surprise !). Ayant abandonné la thématique de la rébellion contre une société corrompue et despotique, DYING FETUS se concentre désormais sur des scènes violence pure, et les textes sont assez surprenamment imagés de manière habile. Ils auraient pu aisément se contenter d’être survolés, l’ensemble ne racontant au final pas grand-chose de concret, et la brutalité étant un faux-fuyant idéal. Il faut donc souligner ce bel effort de linguistique.

Et c’est peut-être ce genre de légères subtilités qui démontrent la progression, certes discrète de DYING FETUS, qui parviennent à offrir une énième galette de bourrinage, mais avec des ajustements astucieux qui (re)viennent séduire nos esgourdes. Les quelques fautes de goût de "Wrong One To Fuck With" ont été manifestement comprises et effacées pour coller davantage à un "Reign Supreme" quasi sans reproches : plus de musicalité, et surtout moins d’oblitération d’un manque d’inspiration via un martelage écervelé de technique rébarbative. Pour les nostalgiques de "Kill Your Mother/Rape Your Dog", vous pourrez même vous ravir avec "Throw Then In The Van" qui vous propulsera dans un revival des chansons d’une minute comme savait déjà les faire DYING FETUS il y a vingt ans !

Les soli et les licks sont encore plus clean et complexes qu’auparavant, leur répétition sur des tronçons précis à l’instar la toute fin de l’album sur "Subterfuge" (s’assimilant à un "Hester Prynne" d’AS BLOOD RUNS BLACK) ou encore en pré-solo et solo de "Unbridled Fury" (aux relents très NECROPHAGIST) sont d’une efficacité redoutable. Ajoutez à cela des harmoniques artificielles bendées hyper pernicieuses placées elles aussi stratégiquement, du tremolo picking à outrance, du dive-bombing… et vous l’aurez compris, la panoplie technique de DYING FETUS est plus que fournie pour ravir toutes les sensibilités durant la traditionnelle petite quarantaine de minutes offerte.

En résulte malgré tout un ensemble monolithique, ces petits enjolivements restant furtifs à la première écoute et nous évoquant "encore" un autre skeud des Américains à ranger religieusement et indifféremment à côté de leur discographie qui commence à bien se remplir, mais dont les suivantes sauront révéler le piquant nécessaire à cet album pour se distinguer des autres. Leur musique mute, s’hybride lentement, farfouille dans les recoins de bon nombre de genres de la musique extrême (Grind, Metalcore, Brutal Death), et tel ce qui fait le propre de l’humanité, elle s’adapte, et par sélection naturelle, survit parmi les dominateurs.

Note réelle : si "Reign Supreme" est un 5 incontestable et "Wrong One To Fuck With" un 3, je ne me "ferai pas supplier" par le combo pour leur attribuer un 4/5 bien mérité.

Morceaux préférés : "Unbridled Fury", "Feast Of Ashes", "Compulsion For Cruelty".

Point pochette : bon là en revanche, il n’y a pas eu de compromis fait par rapport au précédent opus, dans la suggestivité (sans le pissage de sang !) on est tout de même à un sacré niveau d’inconfort !

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   REMISSA

 
  N/A



- John Gallagher (guitare, chant)
- Sean Beasley (basse, chant)
- Trey Williams (batterie)


1. Enlighten Through Agony
2. Compulsion For Cruelty
3. Feast Of Ashes
4. Throw Them In The Van
5. Unbridled Fury
6. When The Trend Ends
7. Undulating Carnage
8. Raised In Victory / Razed In Defeat
9. Hero's Grave
10. Subterfuge



             



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