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TECHNO THRASH  |  STUDIO

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MEKONG DELTA - Wanderer On The Edge Of Time (2010)
Par CANARD WC le 24 Novembre 2010          Consultée 5803 fois

Pour moi, le génie a quelque chose d’évident. Il ne peut pas être en tout cas complètement abscons. Même dans les œuvres les plus complexes, les plus riches ; même si on capte pas tout : on « sent » bien qu’on est en face de quelque chose de grand, qui - quand bien même il nous dépasse - nous envoie son souffle dans la gueule, sa force irrépressible. A contrario, si on est obligé pour capter un tant soit peu la chose de se concentrer à donf’ avec un bol d’Aspégic à côté et trois tasses de café, j’ai tendance à penser que l’artiste est un peu passé à côté de son message.

Sauf si on fait de la complexité, un critère du génie comme l’ont érigé tout un tas de fans de Prog. Et je ne pense pas qu’une œuvre géniale doive forcément être complexe (subjonctif présent), la simplicité a aussi ses vertus. Je dirais même plus : la vulgarisation est bien souvent un exercice plus difficile et qui demande bien plus d’efforts que d’user de la profusion, de la surenchère, de technicité pour faire passer ses grands messages. Ce qui m’amène en conclusion à dire que KANT et HEGEL avec leurs phrases imbitables sont de pauvres cons.

Excusez-moi, en fait, c’est de MEKONG DELTA dont je dois vous causer. Je vais aller prendre mes cachets.



Car - figurez-vous - justement que MEKONG DELTA joue cette carte de la complexité soi-disant géniale pour du Thrash qui se croirait élite de quelque chose. Alors on se nappe de technique musicale, de sophistication en tout genre. Une touche de grandiloquence, une louche de particularisme pour masquer les carences et faire croire au génie sauf qu’on n’est pas dupes. On n’est pas des lapereaux de trois semaines, en tout cas moi je me méfie de Ralph HUBERT et ses zigouigouis. On me l’a fait pas. Je suppose que les progueux nuls (pléonasme) penseront tenir une Œuvre magistrale (avec un « Œ » majuscule) et se laisseront aller à tout un tas de superlatifs décalés.

Aussi vous pose-je la question : « Que reste t’il de l’écoute approfondie de "Wanderer on the Edge of Time" ? ». En vérité je vous le dis : pas grand-chose. Avec ses lignes de chant ratées, son homogénéité effrayante et son sens mélodique aléatoire ; MEKONG DELTA passe le plus clair de son temps à se tirer une balle dans le pied qu’à vous scotcher au plafond. Émerge alors un sentiment partagé, entre gêne et incompréhension. Normal venant de la part d’un groupe qui alterne les fulgurances les plus remarquables, qui affiche une telle volonté de transcendance à côté de résultats aussi patauds, foncièrement a-mélodiques. Si on ajoute à ce cahier des charges, le « concept » de l’album (parler plutôt de « pari » serait plus juste à mon sens), celui de dérouler une sorte d’opéra abâtardi « classico-thrash » à travers une ossature et des thèmes musicaux communs, il y a de quoi en rester pantois.

Et le pire, c’est que MEKONG DELTA semble savoir de quoi il parle, donne l’impression de suivre un chemin ; malgré le fait que "Wanderer" soit aussi casse-couilles et horripilant que complètement fascinant (comme cette intro tout en arpège acoustique absolument magnifique et inquiétante). Ce qui fait que quand on commence à en avoir ras-le-derche, qu’on commence à envisager de « deleter » les MP3s…. BAM !!! On se prend une rafale qui tue. BOOM !!! Déboule alors un Thrash inédit qui bouscule tous vos repères et relance de deux votre intérêt pour la chose.

Un poil plus ambitieux que "Lurking Fear" mais pas forcément plus réussi, "Wanderer" est cependant en mesure de séduire un spectre de public plus large pour deux raisons : la forte cohérence musicale de la chose qui donne l’impression de suivre un tracé bien balisé et cette alternance de fulgurances qui permet aux gratteux (et pas uniquement Ralph) de briller. Même le nouveau chanteur là – Martin LEMAR – s’en sort pas trop mal, presque réussi tout en ayant le bon goût de rester dans la lignée des précédents, tout en adoucissant avec sa voix claire ce Thrash hors normes.

En clair, c’est pas tout noir, tout blanc (ah ah) comme souvent avec MEKONG DELTA. Plutôt intéressant, complètement original pour un résultat qui donne pas forcément envie de se fader un "Wanderer" tous les jours non plus. Précisément ce point qui a tendance à minorer mon avis sur la question. Car autant on peut légitimement avoir envie de se foutre un "Night On A Bare Mountain", de se laisser aller sur un "Dances of Death" ; autant faut vraiment être fan de MEKONG DELTA pour se repaître extatiquement de cet œuvre, juste pour le plaisir pour le plaisir on peut aussi tout foutre en l'air faire souffrir comme on a souffert et revenir pour le plaisir oublier qu'on a dit un jour ça sert à rien les mots d'amour et te les dire pour le plaisir .

Oui, le plaisir, c’est encore ce qui manque chez ce MEKONG DELTA « new look ». Preuve, s’il en est, que la technicité sans la force composition a tendance à vite gonfler. Et je vous renvoie à l’intégralité de la discographie de CORONER pour vous permettre de recadrer un peu les choses, preuve s’il en est, que la technicité sans la force composition a tendance à vite gonfler.

Merde, y a de l’écho, il était temps que j’arrête là les frais.

Note : 2,5/5.

Passage préféré : "Affection" (movement 6). Ce petit morceau (avec l’intro en acoustique) me fait quelque chose.

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   CANARD WC

 
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- Martin Lemar (chant)
- Ralph Hubert (basse)
- Erik Adam H. Grösch (guitare)
- Benedikt Zimniak (guitare)
- Alex Landenburg (batterie)


1. Intro - Concert Guitar
2. Ouverture
3. A Certain Fool (le Fou)/movement 1
4. Interlude 1 - Group
5. The 5th Element (le Bateleur) / Movement 2
6. Interlude 2 - Group
7. The Apocalypt - World In Shards (la Maison Dieu)/m
8. Interlude 3 - Concert Guitar
9. King With Broken Crown (le Diable)/movement 4
10. Intermezzo /movement 5
11. Interlude 4 - Group
12. Affection (l'amoureux)/movement 6
13. Interlude 5 - Group
14. Mistaken Truth (l'hérétique)/movement 7
15. Finale



             



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