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STRANGE THRASH XP  |  STUDIO

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MEKONG DELTA - The Principle Of Doubt (1989)
Par CANARD WC le 23 Octobre 2007          Consultée 6754 fois

L’une des premières qualités du philosophe tient dans sa propension à douter. Ne jamais prendre les choses pour acquises. Remettre continuellement en cause l’ordre établi. Le philosophe essaie de tout repenser comme un enfant qui découvrirait le monde de ses yeux innocents. Ce procédé – cet « étonnement philosophique » - lui permet de se poser les bonnes questions, de prendre la réflexion sous un angle différent et donc d’échapper à tout raisonnement intellectuel pré-maché.

Si on part du principe que les mecs de MEKONG DELTA ont faits leurs le postulat qui sert de titre à cet album, on en déduira aisément que le « Thrash philosophique » n’est pas près de voir le jour.

MEKONG DELTA s’est sans doute posé trop de questions, au point de rendre leur musique absolument imbitable. Complexifiant la complexité, le résultat – pire que conceptuel – nous rappelle les pires travers du groupe. Soit un Thrash décousu, sans unité et d’une terrible mocheté.

« Principle of Doubt » témoigne d’un certain manque de confiance du groupe. Il est peut être trop difficile de faire du MEKONG DELTA. D’où cette perte de sens qui frappe l’album de plein fouet. Dans ce style si particulier qui a fait de la technicité un apanage élitiste, tout écart est tragique. La moindre erreur de composition et d’inspiration se paie au prix fort. MEKONG DELTA devient la caricature d’un Thrash qui se croirait « Techno », mais qui finalement tient davantage du mauvais Prog Expérimental.

Comme d’habitude avec MEKONG DELTA, tout est question de point de vue. On peut tenter de remettre tout ce fatras dans le bon ordre et prendre cet album paradoxal comme un « Puzzle Thrash » pour public averti. Mais par delà l’aspect fastidieux de la tâche, la récompense reste maigre pour tout archéologue du concept musical abscond.
Seuls les amoureux de la « technique avancée » trouveront de quoi se pâmer en décortiquant l’hallucinant jeu basse / batterie. Il est à mon sens plus simple de laisser tomber, pour mieux se pencher sur un album plus abouti du groupe.

Le Metal quand il confine à l’exercice de style intellectuel a le terrible handicap de devenir bien souvent plus horripilant qu’autre chose. MEKONG DELTA vient de toucher les limites de leur genre. Si cet amoncellement d’éléments sans lien de cause à effet était pardonnable sur le premier opus du groupe et contenait les germes d’un sous-genre prometteur, Principle of Doubt affiche plutôt une insolente régression (ne serait-ce qu’en comparaison avec le précédent album). Finalement seule la production ouvertement catastrophique ne tente pas de cacher ni de faire croire à quoique ce soit.

Alors on croit tenir un morceau valable qui au bout de quelques minutes, en l’espace d’une transition ou d’un changement de rythme, passe du prometteur au désastreux. C’est fatiguant. Reste les titres plus symphoniques que Metal (« Twilight Zone », « El Colibri ») qui pourront servir d’excuse aux fans du groupe pour se procurer l’album. Ce sont les mêmes qui vous vendront du « concept » et de la « déstructuration » au kilomètre. Ceci dit, en se placant du coté du jusqu’auboutisme et de l’originalité artistique, il y a sûrement moyen de vendre la chose.

Inutile donc de procéder plus avant à la dissection du contenu, MEKONG DELTA est devenu au bout du troisième album la caricature de lui même. Une vague sensation de regret flotte lors de l’écoute de cette « oeuvre », car il y avait manifestement de bonnes idées et des passages emballants (sur « Jester » ou « No Friend of mine » par exemples). Ce qui est au final « statistiquement » logique, vues la vitesse d’exécution et la montagne d’éléments que le groupe brasse en à peine 40 minutes.


Le doute n’est donc pas permis. On va dire sobrement que MEKONG DELTA a raté son album. Point à la ligne.

Note : 2/5

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1. A Question Of Trust
2. The Principle Of Doubt (
3. Once I Believed
4. Ever Since Time Began
5. Curse Of Reality
6. Twilight Zone
7. Shades Of Doom
8. The Jester
9. El Colibri
10. No Friend Of Mine



             



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