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HEAVY METAL  |  STUDIO

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Lexique heavy metal
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ALBUMS STUDIO

1982 1 Under The Blade
1983 2 You Can't Stop Rock N'Roll
1984 2 Stay Hungry
1985 2 Come Out And Play
1987 Love Is For Suckers
2006 A Twisted Christmas

REMIX/ARRANG.

2004 Still Hungry

COMPILATIONS

1992 Big Hits And Nasty Cuts

VHS/DVD/BLURAYS

2005 Live At Wacken - The Reunion
 

1982 Under The Blade
1983 You Can't Stop Rock'n...
1984 Stay Hungry
1985 Come Out And Play
1987 Love Is For Suckers
 

- Style : Tigertailz, Desperado, Steel Panther, Traumatisme
- Membre : Adrenaline Mob
- Style + Membre : Dee Snider

TWISTED SISTER - Stay Hungry (1984)
Par DARK BEAGLE le 3 Mars 2021          Consultée 5453 fois

Il faut savoir faire montre de second degré. C’est important. Savoir ne pas se prendre au sérieux et y aller bille en tête. Dee Snider n’a pas peur de grand-chose et le prouve admirablement ici en se mettant en scène dans ce qui ressemble à un taudis à ronger un os qu’un chien lui piquerait volontiers. Effectivement, ce n’est pas avec cela qu’il va se nourrir (et vu la bête, je pense qu’un triple cheese suffirait à peine à lui remplir sa dent creuse). Alors oui, cette pochette est particulièrement moche, pour ne pas dire totalement laide (en même temps, Snider, avec son maquillage, il se ferait remarquer chez RuPaul). Mais n’est-elle pas devenue par la force des choses culte, sinon pas iconique ? N’est-ce pas la première image qui nous traverse l’esprit quand on entend parler de TWISTED SISTER ?

Mais attention, encore faut-il pouvoir assurer derrière, pour que l’imagerie ne soit pas un simple coup d’épée dans l’eau. Il faut que la musique suive, qu’elle devienne le contraire de la laideur d’une jaquette qui ne laisse pas indifférent (je me souviens encore des cris de ma tante quand elle rentrait dans la chambre de mon cousin pour y déposer du linge ou un truc du genre. Elle avait beau la connaître, elle lâchait toujours une bordée de jurons que je n’aurais pas dû comprendre. Elle préférait encore Eddie manipulant le Diable). Et pour le coup, les musiciens livrent une prestation très correcte pour un disque qui restera certainement leur album le plus connu. Celui des deux grands hits du groupe.

Si vous avez été ado au début des années 80 aux USA (en France, je n’ai pas trop souvenir d’avoir vu les vidéos, mais j’étais encore tout gamino), difficile de ne pas échapper aux clips de "We’re Not Gonna Take It" et de "I Wanna Rock" qui ne manquèrent pas d’attirer l’attention de Tipper Gore. Le fond est très humoristique, avec toujours un adulte péteux qui veut imposer sa vision des choses de façon très désagréable à un gamin. Les personnages, à chaque fois joués par Mark Metcalf (connu pour son rôle de Douglas Neidermeyer dans "American College" et des apparitions dans "Buffy". Mais regardez "American College"), sont autoritaires et mesquins et forcément, le message de TWISTED SISTER parait clair : les jeunes, rebellez-vous ! Tout pour plaire à Tipper dont le balai dans le cul est réputé insortable.

Deux singles qui fonctionnent bien donc, deux mid-tempos dont les intentions ne sont pas les mêmes. "We’re Not Gonna Take It" se veut plus sautillant, avec un refrain à reprendre en chœur et possède un petit côté radio-friendly pas désagréable. "I Wanna Rock" se veut plus directe, plus agressive, elle reflète déjà un peu plus ce qu’est l’album, même si elle semble avoir ce petit côté facile et mordant qui fait qu’on chantonne ce titre sous la douche sans même s’en rendre compte. Des singles calibrés en quelque sorte pour un opus qui lui l’est bien moins. TWISTED SISTER va en effet retrouver une variété de ton qui lui faisait plus ou moins défaut sur "You Can’t Stop Rock'N'Roll".

Les trois premiers morceaux donnent le ton déroulent façon montagnes russes. Le title track joue sur la vitesse avec un refrain balancé façon mandale par un Dee Snider très en forme, "We’re Not Gonna Take It" vient faire une petite pause un peu plus Glam dans l’idée avant que TWISTED SISTER ne balance un de ses morceaux parmi les plus ambitieux. "Burn In Hell" est un petit chef d’œuvre de savoir-faire tout en agressivité et en ambiances. Elle a ce je-ne-sais-quoi de théâtrale qui marque les esprits. Il n’est de fait pas étonnant que DIMMU BORGIR ait craqué sur ce titre et l’ait repris de façon très respectueuse au début des années 2000.

Et cette variété sera le mot d’ordre tout du long. Les musiciens n’hésitent pas à alterner des mid-tempos qui oscillent entre Hard Rock et Heavy Metal des familles, avec une qualité au niveau des chœurs qui deviennent de plus en plus présents chez TWISTED SISTER sans que cela n’impacte la force de frappe du groupe. La ballade "The Price" est très réussie, avec un Snider qui se l’approprie totalement et prouve qu’il n’est pas que là pour « faire le bonhomme », qu’il sait se montrer plus nuancé quand il le faut, une teigne à écraser à coup de spatules parce que son look ou ses propos dérangent.

Aussi "Stay Hungry" est un disque malin, qui se veut très vivifiant, entraînant, mais qui a également ses parts d’ombre. Difficile de rester insensible à la pesanteur de "The Beast", qui nous écrase littéralement avant d’être délivré par un "S.M.F." qui prend des allures d’hymne avec là encore des chœurs bien amenés. "Stay Hungry" est le genre d’album qui commence et se termine bien et qui jouit d’une durée assez courte pour être pleinement assimilé. En moins de quarante minutes, la messe est dite et Snider, du haut de sa chaire, assène ses quatre vérités, avec un bagou bien à lui.

Le bémol, parce qu’il y en a un, outre le fait que les années n’ont pas toujours été tendres avec ce disque, réside dans "Horror-Teria", un concept découpé en deux parties que Dee Snider recyclera bien des années plus tard en slasher pour le cinéma (et c’est pas terrible), "Strangeland". Il nous parle pour la première fois de "Captain Howdy" et ce segment justement est long. Enfin, il parait long parce que ça se traîne et l’ambiance horrifique n’est pas franchement réussie. Heureusement que "Street Justice" apporte la bonne impulsion derrière pour relever le niveau et terminer la première moitié du disque sur une bonne note. Peut-être que le concept était un brin ambitieux pour TWISTED SISTER qui ici se montre tout de même plus à laisse sur un format court et direct.

Après, c’est dans le domaine du détail. Quand ce disque est sorti, c’était une bouffée d’air frais, un disque qui semblait fait par une bande de pétasses qui ne savaient pas s’habiller, mais qui avait une force bien à lui. Sans parler de Punk, il en partage quelques traits de caractère et cela lui confère son charme, qui ne s’étiole pas avec les années. Il s’agit de l’album le plus connu de TWISTED SISTER et peut-être bien son meilleur. Celui qui leur assure une place dans le panthéon du Hard Rock, débordant encore d’une sincérité non feinte et d’une envie d’en découdre typiquement Rock’N’Roll. Oh, lisez bien tous les crédits, les musiciens se sont vraiment bien amusés à les remplir.

Note réelle : 4,5/5.

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   (3 chroniques)



- Dee Snider (chant)
- Jay Jay French (guitare, chœurs)
- Eddie Ojeda (guitare, chœurs)
- Mark Mendoza (basse, chœurs)
- A.j. Pero (batterie, chœurs)


1. Stay Hungry
2. We're Not Gonna Take It
3. Burn In Hell
4. Horror-terria (captain Howdy/street Justice)
5. I Wanna Rock
6. The Price
7. Don't Let Me Down
8. The Beast
9. S.m.f.



             



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