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2015 Night Viper
2017 Exterminator
 

- Style : Angel Witch, Enforcer, Iron Maiden, Metallica
- Membre : The Order Of Israfel , Horisont

NIGHT VIPER - Night Viper (2015)
Par DARK BEAGLE le 14 Février 2019          Consultée 1803 fois

Tom Sutton est quelqu’un qui ne tient pas en place. Qui ne peut pas se contenter que d’un groupe. Après avoir fait les beaux jours de CHURCH OF MISERY, il a fait le bonheur de HORISONT, aura tenu la basse au sein de FIREWIND avant de fonder The ORDER OF ISRAFEL puis NIGHT VIPER. La particularité de tous ces groupes, c’est qu’ils regardent tous vers le passé, la plupart vers les années 70, entre le Doom des origines (comprenez : hérité de BLACK SABBATH) et des choses plus mélodiques, qui rappellent l’élégance de THIN LIZZY. Aussi, NIGHT VIPER va surprendre, mais de façon très agréable : le groupe tape en effet dans le Metal du début des années 80.

Si vous aimez ce que produisait la NWOBHM à ses débuts, ou si vous appréciez cette période où le Heavy Metal s’acoquinait avec les arts occultes jusqu’à dériver vers le Thrash, alors NIGHT VIPER est fait pour vous. Sous cette pochette bien laide se cache un album d’une efficacité redoutable. Ici, Sutton ne chante pas, il se contente de tenir la guitare. À dire vrai, ce n’est pas un très bon chanteur et c’est tant mieux qu’il ne prenne pas le micro ici. Surtout que le coup de génie a été de le confier à Sofie Lee Johansson. Cette dernière s’avère en effet remarquable à son poste, avec sa voix chaude, que l’on devine riche.

Elle s’adapte très bien aux différentes compositions, sachant se faire tigresse quand il le faut ("The Hammer", "The Wolverine") ou plus nuancée ("Curse Of A Thousand Deaths", peut-être bien le meilleur titre de la galette, mais on y reviendra). Derrière elle, ça joue simple, mêlant riffs Thrash et rythmiques typiques du Heavy Metal pour le plus grand bonheur de nos oreilles. C’est plutôt crû, sans être forcément mal produit et les Suédois en imposent. C’est totalement rétro, mais NIGHT VIPER possède une espèce de fraîcheur qui les distingue de la concurrence.

D’autant plus que le groupe sait grandement varier le propos et étoffer ses morceaux de façon parfois complètement inattendue. On l’a vu, Sutton est ce que l’on pourrait appeler un enfant du Doom. Et cela se ressent rapidement au milieu des déluges de décibels de cet album. Le rythme lent, écrasant de "Warrior Woman" nous prend directement à la gorge et nous emmène ailleurs le long de ses sept minutes. Mais c’est bien sûr "Curse Of A Thousand Deaths" qui éblouit réellement. Le riff est cinglant, mais il faut s’en méfier comme de la peste. Ici, le groupe va tenter de nous endormir avec cette entrée en la matière très Doom, lourde, sur laquelle Sofie Lee se montre impériale. Sa voix chaude fait des merveilles, on y retrouve quelques atours plus Soul, même si elle va beaucoup se retenir sur cet opus. Puis, passé les deux tiers du morceau, les guitares retrouvent toute leur virulence, nous proposant un finish au grand galop absolument remarquable.

La force de cet album, c’est de nous emmener dans une direction bien définie pour mieux nous surprendre avec d’autres influences, voire références. C’est ce qui fait le véritable point fort de cette formation. Outre une chanteuse de talent, il y a aussi cette capacité à rebondir pour nous amener ailleurs. Parce qu’il y a également un défaut qui revient assez souvent et qui concerne les riffs, assez similaires les uns aux autres quand la machine s’emballe. Ce n’est pas du note pour note, bien sûr, mais il y a un style peut-être un peu trop affirmé, qui remplit un peu trop son office et qui ne permet pas un renouvellement entier et sain des idées. C’est dommage parce que l’on entend clairement que la formation est capable de faire le grand écart, qu’elle sait amener des ambiances plus sombres qui se marient avec bonheur à cette déferlante de Heavy/Thrash.

Après, ce défaut est loin d’être rédhibitoire. Cela crée également une unité, qui régit l’ensemble et qui donne un fil conducteur, interrompu par ces incartades dans le domaine du Doom, pour mieux filer par la suite vers des terrains plus arides, pour notre plus grand plaisir. Bien sûr, l’expérience et le professionnalisme de Tom Sutton transpirent tout du long et son apport a sans aucun doute été des plus appréciables, ainsi que celui de Ruben Åhlander Persson, le bassiste, pour les autres musiciens dont le parcours se voulait moindre (Jonna Karlsson, qui manie les baguettes), voire inexistant (Sofie Lee et Emil Ridderstolpe). Et l’essentiel est là : ce premier opus fonctionne parfaitement tel qu’il est.

NIGHT VIPER signe un album solide, bien que regardant désespérément derrière lui si la musique n’était pas mieux avant. La formule peut paraître éculée, voire sans intérêt, mais le groupe brouille suffisamment les pistes pour tirer une belle épingle de son jeu. En allant là où nous ne l’attendons pas forcément, il s’assure d’attirer notre attention et nous invite à reconsidérer son ouvrage avec une oreille nouvelle. Le côté défouloir épouse le spleen du Doom avec une jolie réussite et si l’ambiance est belle et bien ancrée au début des eighties, les relents ’70 sont bels et bien présents et viennent apporter du corps à un ensemble qui aurait de toute manière été bon sans, mais qui n’aurait peut-être pas eu ce goût de reviens-y absolument délectable. Une des surprises de 2015.

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- Sofie Lee Johansson (chant)
- Tom Sutton (guitare)
- Emil Riddlerstople (guitare)
- Ruben Åhlander Persson (basse)
- Jonna Karlsson (batterie)


1. Night Viper
2. The Hammer
3. Curse Of A Thousand Deaths
4. Run For Cover
5. Warrior Woman
6. Faces In The Mirror
7. Never Be Enslaved
8. Dagger In Hand
9. The Wolverine



             



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