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THRASH METAL  |  STUDIO

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SADUS - Illusions (1988)
Par CANARD WC le 9 Novembre 2009          Consultée 4866 fois

SADUS fait partie de ces groupes que bizarrement tout le monde connaît sans connaître. Vaguement de nom, vaguement culte, vaguement intéressant. Je suis sûr que si je fais une interro surprise, là tout de suite, maintenant, je vais vite me rendre compte que personne est foutu de me citer le titre des trois premiers albums ou pire que personne n’a jamais écouté un seul album en entier. Pourtant, y'a une rumeur qui court comme quoi SADUS serait un groupe « important ». Certains vont même jusqu’à dire que c’est un « bon » groupe et quelques téméraires ont osé émettre des avis positifs par ci par là sur le Net (lorsqu’une population donnée s’accorde à dire qu’un groupe est bien sans trop savoir de quoi on cause, c’est le « syndrome OVERKILL »).

La raison de ce phénomène est simple : SADUS est un groupe un peu intéressant. Du bon Thrash pas génial, un style à eux et un positionnement inédit : de quoi faire lever la tête au Thrasheur lambda mais pas beaucoup plus. D’ailleurs, c’est bien simple, si je devais faire un Top 50 des albums de Thrash, je ne suis pas sûr d’y faire figurer un album de SADUS. Peut être dans un Top 100 et encore. Suffit de comparer SADUS aux standards du Thrash pour se rendre compte qu’on a bel et bien à faire de la grosse D2.

Reste cette paradoxale notoriété. Sont connus les mecs de SADUS. Pourquoi ? Parce que rétrospectivement, (1988) SADUS tapait fort. A cette époque où le Thrash était en pleine bourre, SADUS y allait aussi délicatement qu’une rafale de napalm. Riffs arrêtés façon « tranchoirs », tempo ultra rapide, solos épileptiques pour un Metal bourrin, linéaire, sauvage. SADUS jouait la carte du Thrash à la SLAYER, tout en dégageant (grâce à Darren Travis) un regain de violence infernale. Avec son timbre à la Dani Filth, le père Travis donne au Thrash de SADUS une coloration presque Black, tandis que le rendu global (de par son côté homogène et bourrin) tendrait plutôt vers les prémices d’un Death old school.

Un peu Death, un peu Black. En 1988. SADUS gratte dans des directions nouvelles et rebondit avant l’heure sur des orientations d’un Metal encore en gestation. Alors, véritable temps d’avance ou coup de pot conjoncturel, telle est la question de fond qu’il convient de se poser lors de l’écoute de cet "Illusions" (qui porte bien son nom pour le coup). Une analyse froide et clinique de l’œuvre nous ferait plutôt arriver à la conclusion que SADUS était là où on ne s’y attendait pas, sans vraiment le vouloir. Car peu importe le décorum, les compos restent moyennes et l’album d’une homogénéité bourrative. "Illusions" est la déclinaison en 10 exemplaires d’une même recette qu’on vous balance en travers de la tronche à grands renforts de double, de coups de basse démoniaques (*) et bien entendu, sans aucune délicatesse. De ce charnier opaque, on ressort groggy, sonné tandis que les quelques passages particulièrement bien sentis (les décélérations sur "Fight Or Die" ou "Illusions", par exemple) peinent à émerger de ce chaos.

SADUS oppresse et vous accule dans un coin. Pris dans cette tornade où l’agression constante côtoie le bourrinage le plus crade, l’auditeur suffoque et prend difficilement ses repères. Si le style de SADUS accuse un peu le coup de nos jours (tant le Metal est allé plus loin dans le bruitiste et l’inutile), il est évident qu’en 1988, "Illusions" avait de quoi interloquer, ou pire, effrayer le Metalhead lambda qui ne savait pas encore que des hordes de groupes comme IMMORTAL ou DARKTHRONE allaient débarquer du Mordor.

La débauche d’énergie ne suffisant pas, il aura peut être manqué à SADUS un brin de grâce, de talent, de subtilité ou de force d’accroche pour dépasser le cadre du simple succès d’estime. Les carences évoquées rendent manifestement l’écoute de SADUS un rien pénible et oblige l’auditeur à puiser dans ses réserves de patience et d’entêtement pour percer l’épaisse couche de violence primaire qui entoure cet album.


Note : 3/5 (avec l’indulgence du jury et en valorisant le contexte historique)


Morceaux préférés du Canard : "Undead", "Sadus Attack" et "Fight Or Die".



(*)DI GIORGIO est un assassin. Il fallait que je le précise. Tout l’intérêt musical de SADUS réside dans cette articulation entre la basse infernale du sieur et la vélocité du tempo.

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   CANARD WC

 
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- Darren Travis (guitare, chant)
- Rob Moore (guitare)
- Steve Digiorgio (basse)
- Jon Allen (batterie)


1. Certain Death
2. Undead
3. Sadus Attack
4. Torture
5. And Then You Die
6. Hands Of Fate
7. Twisted Face
8. Fight Or Die
9. Illusions
10. Chemical Exposure



             



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