Danko Jones, le chanteur qui porte le nom de son groupe (ou l’inverse ?!!) ne correspond à priori pas aux codes en vigueur dans le monde du punk ou du hard rock. En effet, on se serait attendu à voir un chevelu ou un crêtteux, blanc comme un cul. Et bien, non !! Notre Canadien est noir, vêtu de noir et porte la boulle à « Z ». Il n’est effectivement pas le seul dans le circuit et n’a pas ouvert la brèche non plus. Ceci étant beaucoup trop rare, méritait d’être souligné. A l’inverse, nous constaterons qu’il y a EMINEM dans le Hip hop !!! Nous ne somme pas là pour promouvoir l’absurde parité que nous sert nos politiques mais pour insister sur le fait que culturellement, le brassage des genres et des personnes, comme la déconstruction des codes nourrit la musique.

Pour citer une des grandes influences « black » de Danko ; Phil Lynott (THIN LIZZY) fût un visionnaire qui œuvra dans les 70’s à la fusion des genres. En effet, il intégra des mélodies « pop » à ses joyaux de hard rock alors que ses contemporains misaient sur le « toujours plus ». Depuis, (malheureusement à titre posthume), il est devenu une référence ultime et incontournable de ses pairs, toutes chapelles musicales confondues. Danko, dans la ligné de son idole est un personnage à surveiller et son parcours jusqu’à présent ne fais pas mentir.
Avec les 13 titres de « I’m Alive And On Fire », Danko compile les titres de ses deux maxis précédents : un, de l’éponyme, cinq du « My Bold Is Love » et sept enregistrés entre 1998 et 2001 mais pas nécessairement des inédits. Le pire à craindre dans ce genre d’initiative c’est le manque d’unité entre les morceaux. Ici, rien ne cause préjudice à l’intégrité du disque qui soulignons le, reste perçu comme étant le premier du trio.

Tout est en place. Le disque est entraînant et même si les compos restent binaires, elles sont jouées avec intelligences et privilégient le groove à la surenchère. La production est succincte, la basse grésille comme sur les vieux disques de punk et la passion qui anime le groupe vaut 1000 fois les travaux d’orfèvres opérés par les cadors de la prod aujourd’hui en studio. Danko Jones prouve ici qu’ils sont un groupe qui s’est fait au poignet. Le disque commence pied au plancher avec « Rock Shit Hot » et un « Samuel Sin » plutôt moyen. En parfait coordinateur d’ambiance, deux hits suivent : le bluesy « Bounce » et « Sugar Chocolate », on en oublie vite le titre de remplissage.

Sur le punkisant « I’m Alive and On Fire », la rythmique d’intro rappelle les courses poursuites de « Bullitt » et de « Dirty Harry ». En 1’16, Danko met les points sur les « i », n’omettant pas non plus les barres au « t ». Quant à « Mango Kid », il synthétise déjà ce qu’est aujourd’hui notre Danko ; obsédé sexuel, imbu de lui-même et de son image. Même constat pour « Sex Change Shake ». Sans se départir de la ligne directrice qui est la sienne, Danko enchaîne les titres rock et trousse des tubes en puissances comme « Cadillac » ou « My Love Is Bold » (référence a l’ « Axis : Bold As Love » d’une autre entité « black », j’ai nommé Jimi HENDRIX). Entre punk et hard rock, on pressent parfois, le Danko d’un genre nouveau, assumant son organe pour offrir un album au chant mélodique comme sur le récent « Never Too Loud ». Ce disque est une belle réussite dont la chance nous est donné de le redécouvrir. Parce que si Danko Jones n’avait pas continué à bosser dans la même direction sans se poser de question, le groupe aurait été aussi mort et enterré que ce disque. Ce qui n’est heureusement pas le cas. Peu de groupe peuvent se vanter d’avoir des « Early Years » aussi réjouissantes, profitons-en donc. Pour les fans, je rappelle qu’un « B Sides » de pur hard rock est disponible. Sur les 27 titres de celui-ci, nous ne retrouvons aucun doublon avec la présente galette. Le travail du groupe est énorme depuis leur début mais la rage qui les anime est restée inchangée.

Pour en revenir à Danko Jones, le personnage de scène, sachez qu’il est aux antipodes de l’homme qui pourrait très bien se fondre dans la masse et devenir un quidam lambda. En effet, d’un calme et d’une gentillesse confondante, Mister Jones ne se regarde pas le nombril en tripotant les femmes des autres. Et quelque part, c’est tant mieux !!

Note : 3/5.