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TAGADA JONES - Les Compteurs à Zéro (2008)
Par DARK SCHNEIDER le 15 Décembre 2008          Consultée 5683 fois

15 ans… 15 ans que les TAGADA JONES se sont formés, eh oui déjà ! Nos punks rennais ont vu les années défiler, sans que cela n’altère leurs convictions, leur énergie, leur colère, leurs revendications. Les Bretons ont eu un parcours admirable, un succès qu’ils se sont forgés eux-mêmes, à force de tournées quasi permanentes, en France, et aussi à l’étranger. Le groupe gagne sa vie sur scène : du sang, de la sueur et des larmes. Toujours très proche du public, les Rennais n’oublient pas d’où ils viennent, et à vrai dire, ces gars n’ont sans doute pas changé depuis leurs débuts. Toujours prêt à taper la discute autour d’un demi, avant ou après un concert. C’est ça TAGADA JONES, des types simples, porteurs d’un message peut-être un peu naïf, un peu utopique, mais des intentions louables, des gars loin de l’indifférence engendrée par une société individualiste. Et au bout de 15 ans de carrière, d’un nombre d’albums conséquents, de très nombreux concerts, le groupe a eu envie de faire une sorte de bilan. Prendre un peu de recul, regarder ce qui a été accompli, regarder de l’avant, bref, mettre les compteurs à zéro. Le titre de ce nouvel opus est superbement choisi, totalement véridique.

Si on m’avait dit il y a 10 ans que les TAGADA JONES sonneraient comme ils sonnent aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru. J’aimais les TAGADA, mais j’avais bien du mal à les voir jouer autre chose qu’un punk hardcore bourrin ultra efficace, mais manquant quand même de mélodies (mélodies qui étaient pourtant présentes durant leurs débuts très punks) et surtout d’aération. Et pourtant, l’excellent "Le feu aux poudres" de 2006 annonçait la couleur : oui, les TAGADA JONES pouvaient atteindre l’excellence, à coup de refrains tonitruants, ultra fédérateurs, et surtout mélodiques. En 2007, l’album de reprises, d’inédits et de remixes, "6.6.6", le confirmait, avec notamment le retour d’une inspiration plus punk. Les Bretons mettaient un peu en retrait l’aspect hardcore de leur musique ; on sentait bien que les groupes français des 80’s étaient revenus en force sur leurs platines : PARABELLUM, TRUST, BERURIER NOIR et bien d’autres, un formidable héritage !

Je n’ai jamais aimé ce terme, mais il faut bien avouer qu’ici il convient parfaitement : "Les compteurs à zéro" est l’album de la maturité. En témoigne le morceau titre qui ouvre cet opus : un texte qui dresse un constat sur la raison d’être du groupe, empreint d’une certaine nostalgie et d’un certain dépit. Musicalement, c’est du jamais vu chez eux : un tempo assez lent, une atmosphère pesante, et surtout une prestation étonnante de Niko, ce dernier faisant preuve d’un véritable et indéniable feeling vocal, proposant des lignes de chant mélodiques et particulièrement soignées. On est bien loin sur ce titre du jeunot énervé au débit vocal impressionnant, à la hargne et à la conviction très proches de celle d’un certain Bernie Bonvoisin d’il y a 30 ans, dont on avait l’habitude. L’autobiographique « D.I.Y » (pour "Do it yourself") et l’hommage aux fans « Merci (thx)» sont autant de morceaux qui prouvent que le groupe se questionne sur lui-même. Un constat poignant sur toute une carrière, une prise de recul évidente, et l’assurance que le groupe n’est pas près de baisser les armes.

Les autres titres, aux discours plus habituels, toujours dénonciateurs, témoignent également de cette prise de maturité. Le message est plus global, moins événementiel, lorgnant moins vers des préoccupations altermondialistes, mais toujours focalisé sur la société et ses problèmes.

Musicalement, le groupe a encore évolué. Il faut dire que les TAGADA sont revenus à une formation à quatre, comme à leurs débuts : exit Gus, donc, second chanteur et manipulateur de samples, présent depuis l’album "Manipulé" (en 2001).
Le recul, entamé en 2006, de l’aspect électro limite indus, s’accentue très fortement mais n’a pas encore totalement disparu, comme le prouve le titre « Garde à vue ». Cependant, l’esprit punk et rock est bien plus mis en avant.
Les parties de guitare lead, souvent jouées en trémolo, qui avaient fait un retour en force sur "Le feu aux poudres", sont plus que jamais de la partie. Elles sont la caution mélodique du groupe, cette fois-ci largement renforcées par les lignes de chant de Niko. Des guitares mélodiques très présentes donc, notamment sur « D.I.Y », « Au nom de tous les siens », « Solution ».
Le très libertaire « Désobéir », sonnant téléphoné et semblant n’être là que pour prouver que le groupe sait toujours y faire en matière de tabassage en règle, représente un moment de faiblesse. Le contraste est fort avec le titre qui lui succède : le tubesque « Une fois de trop », nettement plus accessible, qui pourrait presque sonner mainstream et radio mais qui ne délaisse pas l’efficacité et la puissance. Un excellent morceau en tout cas, pas étonnant que le groupe ait voulu lui consacrer une vidéo.
Quant au titre « Merci (thx) » qui clôt le disque, il est un ultime témoignage de cette réaffirmation punk : c’est avec bonheur que les Rennais nous refont un morceau assez joyeux, ce qu’ils n’avaient plus fait depuis leur premier EP datant de 1995 !

Et si la facette hardcore des Bretons a également cédé beaucoup de terrain, ce n’est pas le cas de l’influence metal qui a toujours caractérisé le groupe. En témoigne le morceau « Camisole », très heavy, à la rythmique intense que lui envieraient plus d’un combo metal. D’ailleurs au niveau du son, le groupe sonne très metal et pas du tout punk, pas si étonnant quand l’on constate que Stéphane Buriez (LOUDBLAST) en est le producteur, et que l’album a été masterisé par Ted Jansen (SOULFLY, METALLICA…). Il s’agit bien entendu de leur plus grosse production à ce jour.

"Les compteurs à zéro" est donc un bien bel album. Pas aussi fort et ultime que "Le feu aux poudres", mais plus accessible, plus metal et plus mélodique. Les TAGADA JONES continuent de faire le lien entre plusieurs styles et devraient satisfaire nombre d’amateurs de musique bruyante. Jamais leur musique n’a été aussi ouverte à de larges horizons. Mais surtout, ils confirment qu’ils sont tous simplement un des meilleurs groupes français actuels, ni plus ni moins. Ne les ratez donc pas s’ils passent près de chez vous, ils écument nombre de salles, et pas seulement dans les grandes villes. Et au Québec aussi vous pourriez les croiser. TAGADA JONES est devenu un grand groupe, qui mérite une large reconnaissance.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Niko (chant, guitare)
- Stef (guitare)
- Seb (basse)
- Boïboï (batterie)


1. Les Compteurs à Zéro
2. Désobéir
3. Une Fois De Trop
4. Oeil Pour Oeil
5. D.i.y
6. Au Nom De Tous Les Siens
7. Camisole
8. Solution
9. Aux Urnes
10. A Force De Courir
11. Garde à Vue
12. Merci (thx)



             



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