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TAGADA JONES - Tagada Jones (1995)
Par DARK SCHNEIDER le 29 Novembre 2013          Consultée 2271 fois

Ah 1995, année charnière par excellence. Le mirage Grunge s’estompe et l’on parle désormais de Metal Alternatif, le Heavy Metal est ringardisé même si ça bouge du côté de l’Allemagne et des pays nordiques, et c’est l’explosion internationale d’un Punk américain easy-listening qui ne fait peur à personne. Rien d’étonnant au fait que le Rap s’impose en tant que style revendicateur. En France, le Punk/Rock Alternatif s’était effondré au début des années 90, splits à la chaîne, plus rien n’allait. Mais en 1995 des groupes plus funky comme SILMARILS ou FFF parviennent pourtant à percer, à être radiodiffusés, mais ce n’étaient que des groupes inoffensifs. Le salut viendra de la Bretagne, du moins dans le milieu underground. Là, de vrais punks à crêtes tout droit sortis du début des années 80, des squatters, des jeunes issus de la moyenne classe qui refusent réellement le système forment moult combos Punk et Rock Alternatif et accumulent les concerts. On pourrait faire une longue liste de ces groupes mais pour cela je vous invite à consulter les running orders des différentes éditions du festival Breizh Disorder de cette époque. On retiendra essentiellement TAGADA JONES pour leur durée de vie et leur qualité.

Et c’est donc en 1995 que les TAGADA sortent leur premier EP. À peine sorti du bahut, nos quatre lascars ont la rage au ventre et tiennent à le faire savoir. Les influences sont alors évidentes : BÉRURIER NOIR, The EXPLOITED, PARABELLUM parmi d’autres. Mais déjà les TAGADA JONES imposent leur propre personnalité. Ce premier EP, qui ne lésine pas sur le contenu, se veut résolument Punk, mais du Punk survitaminé où l’ont sent déjà poindre les influences Hardcore et Metal. La puissance de feu du groupe est phénoménale et ce bordel sonore évoque largement la vague Punk Hardcore anglaise de 1982.

Mais nos rockeurs bretons sont encore jeunes, et ça aussi ça s’entend. Si le discours social est déjà là, l’esprit de déconne y est aussi. C’est ainsi que le groupe accouchera de l’hymne pour alcoolo breton "Ultime Défoncé" : morceau ravageur, pogo assuré, et texte qui parlera à n’importe quel cuitard du samedi soir habitué à la gueule de bois du dimanche. Une tonalité assez humoristique présente aussi sur "36 15" et son intro Rock’N’Roll, titre qui évoque le minitel rose et la misère sociale de ses utilisateurs. Tout cela peut paraître un peu daté à l’heure d’internet, mais le fond y est toujours, plus que jamais d’ailleurs. Néanmoins, cette facette plutôt festive du groupe disparaîtra totalement par la suite pendant longtemps, au profit d’une gravité affichée.

Déjà sur cet opus, le propos se veut très engagé. L’apocalyptique "Urgence" et sa charge contre l’ONU incapable de prendre des décisions en temps et en heure, ou le provocant "Hold Up" qui ouvre les hostilités dans une atmosphère de terreur urbaine. Et puis bien sûr et surtout, les deux grands classiques de cet EP : "Solidarnosk", pamphlet contre les violences des CRS face à des manifestations pacifiques, et le génialissime "Violence" à ne pas mettre dans les oreilles d’un beauf supporter de foot et encore moins d’un hooligan.

Cet EP est donc un véritable cri du cœur, du Punk engagé, mais plus anar que réellement gaucho, humaniste avant tout. Le groupe a de l’énergie à revendre et l’ensemble sonne parfois un peu bordélique d’autant que les musiciens ne sont pas encore totalement aguerris, mais difficile de faire la moue pour autant. Ces petits défauts de jeunesse ne sont pas grand-chose face à la conviction qui émane de cet opus et la sincérité des zicos. Le succès ne fut que très confidentiel, et c’est surtout par la scène que le groupe se fit connaître. Il n’en reste pas moins que ce premier fait d’armes demeure un des opus les plus réjouissants des TAGADA JONES.

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- Niko (chant, guitare)
- Pascal (guitare)
- Pepel (basse)
- Benoït (batterie)


1. Hold-up
2. Ultime Défoncé
3. Solidarnosk
4. 36 15
5. Violence
6. Innocent
7. Urgence



             



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