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TAGADA JONES - Manipulé (2001)
Par DARK SCHNEIDER le 31 Décembre 2013          Consultée 2162 fois

Savoir se remettre en question, c’est tellement simple à dire mais peu de monde peut se targuer d’y parvenir, les TAGADA JONES, eux, ont su appliquer cette bonne résolution.
Bien conscient d’avoir livré un album en demi-teinte avec "Virus", les Rennais ont pris la décision de ne pas s’enliser sur ce terrain et d’inclure de nouveaux éléments à leur musique. Évoluer, quitte à se mettre à dos une partie de son public : un pari risqué pour n’importe quel groupe, mais un défi parfaitement relevé par la formation bretonne. En 2001, c’est à une véritable renaissance musicale que nous conviait TAGADA JONES : il y aura désormais un avant et un après "Manipulé".

Comment donc s’extirper de la stagnation ? En apportant du sang neuf, évidemment. L’arrivée de Gus, en tant que second chanteur et sampleur est un événement décisif pour l’évolution musicale du groupe. Une deuxième voix donc, forcément très différente de celle de Niko. Gus adopte un chant pour le moins guttural, tout à fait comparable à certains vocalistes de Death Metal mais ici parfaitement adapté au Hardcore pratiqué par le groupe. Cette seconde voix est un vrai plus, elle s’imbrique parfaitement avec les lignes de chant de Niko ou en renfort pour les chœurs. Mais Gus, ce n’est pas qu’une voix. Il fait aussi dans le sample, ce gugusse… Ainsi, la musique de TAGADA JONES se voit considérablement enrichie par des éléments électro qui s’intègrent très bien à la base Hardcore. Une prise de risque évidente car la musique du groupe se métamorphose réellement, mais une véritable réussite, tant la greffe prend.
En ajoutant des samples, le groupe ne pouvait pas non plus se contenter d’une production basique voir minimaliste : désormais ça sonne puissant, très clair (la basse ressort enfin !), très années 2000 en somme. Ce qui convient parfaitement à la nouvelle orientation musicale du groupe.

Bon et maintenant, est-ce que les morceaux suivent au moins ? Globalement, oui, clairement, ce "Manipulé" est un bon disque. Forcément, musicalement l’album est beaucoup plus riche, on a déjà évoqué l’apport des éléments électro, mais ils ne sont pas seuls : l’influence fusion est tout aussi évidente. Ce qu’illustre plutôt bien "Assez !" et sa basse groovy, ouverture très efficace avec ce pamphlet anti-G.W Bush. Et quand ça s’enchaîne avec un titre aussi efficace que ce surpuissant title track qu’est "Manipulé", brutal tout en parvenant à rester ancré dans nos têtes un bon bout de temps, là on se dit qu’on a même carrément un putain d’album !
Et si "États d’Armes" fait un peu retomber la pression, "Libre De Penser" nous remet une bonne droite dans la tronche : sur ce titre c’est Niko qui se distingue plus que jamais de part cette conviction inébranlable. On est libre de penser nous dit-il ? Certes, mais pour le coup on n’a vraiment pas envie de le contredire !

À ce rythme-là on pourrait croire que je vais m’étendre sur tous les titres les uns à la suite des autres, mais non. Car tout l’album n’est pas de la trempe des trois mandales susmentionnées. C’est que "Manipulé" a ses limites : la deuxième partie de l’album est moins convaincante, un peu comme sur "Virus" d’ailleurs. Malgré toutes les nouveautés qu’apporte cet opus, on finit par ressentir une certaine linéarité sur les "Ensemble", "G-Nome" (malgré son habillage Techno et ses effets de guitares) et autre "Bouge". Des compos moins bonnes tout simplement : toute l’énergie déployée par le groupe ne parvient pas toujours à nous faire remuer de la tête. On notera cependant au rayon surprise le titre mid-tempo, "Mea Culpa". Première fois que les TAGADA JONES ralentissent le tempo, eux qui ne semblaient jurer que par le speed, hélas si le morceau est correct, il ne nous donne pas forcément envie de voir le groupe persévérer dans cette veine.
Un titre un poil plus léger également (bien que le propos reste engagé) pour finir l’album avec "D'Autres Sonorités", où l’on retrouve des réminiscences Punk : ça repose un peu après tous les parpaings qu’on s’est mangé avant.

Au niveau des textes, là aussi le changement est perceptible. Un peu moins centré sur des événements politiques internationaux, mais nettement plus ancré dans un combat altermondialiste où l’écologie prend une part grandissante. Mais bien sûr ne laissant pas de côté les thèmes de société (notamment "H 200" sur les beaufs qui explosent les compteurs et les vies au volant de leur bagnole, avec un riff très bien senti et faisant écho au propos de la chanson). On sent des progrès dans l’écriture, même si la pleine maturité n’est pas encore au rendez-vous.

Une mutation parfaitement maîtrisée de la part d’un groupe courageux qui avait beaucoup à perdre en jouant à ce petit jeu-là. Il est certains que les fans punks de la première heure auront du mal à s’y reconnaître désormais dans la musique pratiquée par TAGADA JONES, très compréhensible, mais il semble aussi évident que le groupe a élargi sa fan base grâce à ses influences plus larges et un son plus moderne, tout en restant plus que jamais fidèle à ses idées. L’ensemble manque juste encore un peu d’homogénéité qualitative, pas d’inquiétude : ça viendra !

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Niko (chant, guitare)
- Stef (guitare)
- Pepel (basse)
- Boiboi (batterie)
- Gus (chant, samples)


1. Assez !
2. Manipulé
3. État D'armes
4. Libre De Penser
5. Mea Culpa
6. P : Echelon
7. H 200
8. Ensemble
9. G-nome
10. Bouge
11. D'autres Sonorités



             



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