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TAGADA JONES - L'envers Du Décor (2003)
Par DARK SCHNEIDER le 20 Janvier 2014          Consultée 2833 fois

C’est quoi être anti-système ? Faire le kéké en posant devant un lieu de commémoration en détournant un geste de salutation de triste mémoire affublé du nom d’un aliment pourtant fort goûteux quand il est parfumé au saumon, le tout pour flatter son petit ego sur fessebouc ? Mouais. Pas convaincu mais bon. Ça fait plaisir à certains faut croire.
Mais être anti-système ne serait-ce pas plutôt de refuser le choix de vie du citoyen lambda ? Par exemple en partant sur la route les deux tiers de l’année afin de faire un max de concerts, seul moyen de manger des quenelles (sans OGM) à la fin du mois ? Le tout, en délivrant un message à chacune de ses apparitions, à chacune de ses chansons ? Certes, l’on pourra rétorquer que derrière ces tournées incessantes, même pour un groupe qui ne roule pas sur l’or, qu’il y a derrière toute une logistique qui est clairement ancré dans le système, c’est vrai. Mais le bon vieux Bernie disait que le système était « une béquille », une sorte de mal nécessaire, un peu facile l’argument, mais ça se tient.

Vous en voulez donc de l’anti-système ? Et bah écoutez donc ce 4ème album des TAGADA JONES, dont le titre en dit déjà long. On le sait depuis le début que ce groupe est particulièrement engagé, et que cet engagement fait partie intégrante de leur projet musical. Mais cette fois-ci, en voulant nous révéler l’envers du décor, TAGADA JONES décide de jouer encore plus la transparence et l’explicite. Le propos est clair et net : il y a un ennemi à abattre, le capitalisme libéral et toutes ses dérives. Tenez-le pour dit. Pour apprécier la musique des TAGADA, faut être un minimum en accord avec leurs idées sinon vous pouvez passer votre chemin.

Malgré leur patronyme humoristique et idiot, les TAGADA JONES ne sont absolument pas décidés à rigoler. Ils nous livrent donc ici leur album le plus puissant et véritablement violent de leur carrière au moment de sa sortie. On se souvient tous du contexte : 2003, post-traumatisme 11 septembre, la guerre en Irak, etc… Les gendarmes du monde ont à leur tête Double You : il va s’en manger plein les dents sur le titre d’ouverture "{d^blju:}". Les paroles vont loin dans la violence, sans doute un peu trop, mais bon sang que c’est jouissif et libérateur toute cette colère qui s’exprime ! Pour le coup, Niko durcit carrément son chant : plus grave, avec nettement plus de coffre, peut-être un peu forcé mais bon. Gus est également toujours là en tant que seconde voix, et tout du long de l’album il va fortement contribuer à arranger les morceaux avec des éléments électro, des samples divers. Pour un résultat plus abouti que sur "Manipulé".

Le capitalisme, les Ricains, les politiciens, tous les extrémismes religieux, la société de consommation, la manipulation médiatique : tout le monde va en prendre pour son grade. C’est un manifeste de colère, d’envie de se rebeller. Le groupe n’a jamais paru aussi énervé. Alors parfois, c’est vrai, on aimerait que ça se calme un peu, qu’on respire, ce que le groupe essaye de faire en ralentissant le tempo sur "S.O.S" : pas encore très convaincant mais toujours plus réussi que "Mea Culpa". On aurait souhaité également que les quelques passages où la guitare lead pointe le bout de son nez avec ses trémolos soient un peu plus mis en avant dans le mix : mais non car ici on joue la carte du 100% Hardcore et les keupons sont priés de patienter en attendant la sortie du prochain opus.
Pour le reste, cet album de brutasse n’en est pas pourtant ultra linéaire, loin de là. Grâce déjà à tout ce travail d’arrangement qui donne de l’identité à chaque morceau. Grâce aussi au "tube" de l’album, l’excellentissime "Ecowar" et ses paroles à l’avenant, et tellement pertinentes.

"L’Envers du Décor" est une franche réussite. Un groupe qui se radicalise encore un peu plus, qui a parfaitement réussi son virage des années 2000, et qui sonne du tonnerre. Pas de compromis, on adhère ou on rejette.  

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Niko (chant, guitare)
- Stef (guitare)
- Seb (basse)
- Boiboi (batterie)
- Gus (chant, samples)


1. {d^blju:}
2. À Gauche Comme À Droite
3. Ecowar
4. Un Kulte
5. Sos
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10. Euthanasie
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12. Cash
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