« Tales from the B-sides » (jeu de mot avec l'un des titres de SOTWA « Tales from the hardside » et les B-sides, morceaux oubliés ou retirés d'une tracklist) regroupe des compos mises de côté (le plus souvent jugées de qualité moindre ou hors propos par rapport au reste de l'album), des démos des titres précédemment publiés, des remix et des morceaux uniquement dédiés à des bandes sons de films auxquelles le groupe a participé... « et des tonnes d'autres merdes cool » dixit le combo lui même !
Réalisons un bilan comptable, si vous le voulez bien:
- Inutile de s'attarder sur les morceaux démo (je ne comprends toujours pas leur véritable intérêt... en tout cas je reste plus qu'indifférent à ce type de produit... Bref...) qui ne font que correspondre à une version β d'une composition: « Sumptin' To prove » version punk d'une minute 28 secondes (bien sympa et furieux ! Un exutoire !) plutôt dispensable au final, « Shades of Grey » (excellent morceau s'il en est, ici plus roots) et « Punishement ».
Sur 13 titres, on peut déjà en virer 3 soit un reliquat de 10 pistes.
- Dégageons les remix. Pourquoi ? Car... « Slam » est à chier. Point barre. Rap de merde, loin du refrain un poil fusion/hardcore faisant penser à SUCH A SURGE. Là les mecs, fallait garder cela dans les oubliettes les plus profondes... avant, en plus, de foutre en l'air un des titres majeurs du groupe tiré du génialissime « State of the World Address » qu'était « How it is »... Ici, on tombe sur un truc rapcore, sans intérêt aucun. On zappe.
10 titres – 2 Remix = 8 morceaux à se mettre sous la dent...
- Reste ainsi les tracks ressuscitées et les compos réunies pour la bonne cause après publication dans un autre contexte.
« Three Point Back » est un titre vraiment bon. Hardcore estampillé BIOHAZARD du début à la fin. Efficace, le chant de Seinfeld et de Graziadei est toujours aussi bon et complémentaire. Sur un riff très punk, les deux lascars s'en donnent à coeur joie ! Il y avait bien longtemps que le groupe avait su être aussi performant ! Largement plus agressif dans son jeu de guitare, « Sadman » saura ravir les plus énervés d'entre nous avec les mêmes ingrédients faisant la réussite de ce groupe mythique (Seinfeld n'a d'ailleurs jamais été autant présent à la basse que sur ce titre, s'offrant un petit break funky et quel final à la gratte quand même !!)...
« Falling » donne dans le hardcore rouleau compresseur, plombé et mastodonte. On remue les cervicales à bon escient dans la veine des très bons titres du groupe. Bravo encore une fois !! Mais pourquoi nous avoir cacher tout cela en fin de compte !! Sans compter que nos petites canailles de BIOHAZARD nous refont le coup du morceau punk attitude (« Inhame) pour moins de 2 minutes de pur plaisir (en tout cas de leur côté c'est indéniable !). Frais et aussi inattendu que la suite de la galette !
« Enslaved » enfonce le clou avec une volée de bois verts d'énergie et de rage ! Quelle furie ! Un titre qui saccage comme à la grande époque (période « Urban Discipline » et « SOTWA » pour rappel !).
« Beaten » officie dans un registre un poil moins inspiré: riff facile, solo sans profondeur... Pas un ratage en soit mais véritablement une face B !
Par contre rien à faire sur ces titres durant lesquels le rap prend de nouveau le pouvoir pour un hardcore beaucoup trop parlé et saccadé à mon goût (« Judgement Night » tiré de la B.O du film éponyme, dont la setlist est monumentale... Jetez-y un coup d'oeil si ce n'est déjà fait !). Pas ma tasse de thé, mais alors vraiment pas...
Globalement, on pourra parfois reprocher aux tracks d'avoir ce son trop « roots », avec ce sentiment qu'elles n'ont pas eu la chance de bénéficier de post productions: une caisse claire qui claque trop, un chant trop sec, sans rondeur ni chaleur propre au style du groupe... Tout ceci est perceptible sur « Piece Of Mind »... Sentiment d'inachevé...

Sentiment qui, finalement, se doit de planer au dessus de ce type de produit. Genre de « vide grenier » d'un groupe, il est ainsi difficile de considérer cette opération en dehors d'un contexte « business »... Ou encore « je tente de sauver la face suite à des revers cuisants ou à un vent qui tourne »... Le problème étant que la traversée du désert s'annonçait déjà rude à l'époque pour le groupe...
Au final, une bonne moitié d'album plus que dispensable mais quelques pépites qui sauvent un petit peu l'ensemble... Ceci expliquant donc cela...
BIOHAZARD va devoir s'atteler désormais à construire son avenir, libéré de tout reliquat... Et celui-ci sera loin de s'annoncer aussi tranquille...

Verdict: 2,5/5

Top: « Three Point Back », « Sadman ».