Bravo tout d'abord aux membres de KORPIKLAANI pour avoir torché ce qui sera sans doute la pochette la plus moche de l'année. Non vraiment, bravo, j'ai bien rigolé. Un shaman qui fait du ski nautique sur un tronc d'arbre, non vraiment, c'est de plus en plus surréaliste.

Euh mince, je suis déjà casse-couilles là non ?
Bon tant pis, de toute façon après Tervaskanto je ne pouvais pas commencer cette chronique sur une note positive ou « neutre ». Malgré tout ce que l'on m'aura dit, on ne m'enlèvera certainement pas de la tête que ledit précédent album était une belle purge torchée en une semaine de cuite au Fantom Studio, tout juste bon pour animer une aprem barbecue entre potes.

Quant à cette nouvelle galette, j'ai fait tout mon possible pour l'aborder avec la plus grande objectivité. Si si je vous promets.

Devinez quoi. J'ai presque trouvé ça bien et j'en viens même à penser que j'aurais octroyé une étoile de plus à cet album s'il avait été la suite directe de Voice Of Wilderness...mais comme entre temps il y aura eu deux albums similaires, je n'ose certainement pas mettre Korven Kuningas au même niveau qu'un Slania de ELUVEITIE.

Similaires, j'ai bien dit "similaires". Un adjectif que KORPIKLAANI n'arrive désormais plus à décrasser de ses godasses, s'enfonçant dans ses automatismes, et donnant à chaque écoute l'impression d'être un vieillard sénile, majoritairement chiant quand il se répète... mais parfois, le vieillard fait preuve d'un peu de lucidité, et cette fausse compassion se transforme en sympathie.

C'est là que Korven Kuningas a ses quelques petits moments d'évasion : « Metsämies » et son tempo un peu ralenti a un côté accrocheur et amusant, même s'il ne parvient pas à aller au delà d'un adaptation basique de sa mélodie folk. On se prend à sourire sur « Northern Fall » et l'on se pâme à merveille sur l'instrumental « Shall We Take A Turn ». Par la suite, seul l'acoustique « Gods On Fire » me botte bien...parce que mine de rien, la voix de Jonne Järväla est une des plus originales qu'on aie eue dans le folk metal ces dernières années.

Alors au final Korven Kuningas casse moins le crâne que Tervaskanto ou Tales Along This Road, et c'est plus écoutable d'un bout à l'autre que les deux albums cités (les derniers instants mélancoliques du morceau éponyme sont plutôt sympathiques d'ailleurs).
Je me sens encore très loin de la petite étincelle qui avait jaillit de Voice Of Wilderness, je ne parlerai pas de renaissance donc. Cet album est le moins pire que KORPI nous ait sorti depuis VOW et on y trouve quelques morceaux festifs prenants. Cette impression que tout est fait un peu à l'arrache et que rien n'est vraiment finalisé prédomine toujours, malheureusement.

Continuer de créer un album par an prenant toujours la voie de la facilité et en finissant par oublier que les gens claquent 15 euros là dedans, moi, ça me fait toujours suer. Il me semble que le groupe n'a VRAIMENT plus qu'un argument pour lui: être signé chez NUCLEAR BLAST. Ce qui lui assure un tapage promotionnel et publicitaire assez probant pour qu'il garde son public, et une prod' assez correcte pour ne pas le ridiculiser.

Au bout du quinzième album sans véritable renouvellement artistique, ils finiront peut être par arrêter.