Pour cet été, les vikings suédois de MÅNEGARM ont décidé de se calmer un peu, de partir loin de la violence guerrière décuplée par leurs précédentes réalisations, de changer de registre, de multiplier le morceau "Vergevisa" (sur Vredens Tid) par 6…bref de faire une chose que j’apprécie tout particulièrement de la part des groupes de viking, folk ou pagan metal : Un petit EP acoustique entièrement folk.

Allez, on va se promener en forêt les amis ! On prend que les grattes sèches, les guimbardes, pas de batterie, c’est trop encombrant…mais prends quand même tes percus et ta caisse claire, évidemment on oublie pas le violon, puis le violoncelle, ouais je sais c’est lourd mais bon on va pas loin alors prends-le fais pas chier, la flûte (mouais un peu mais au cas où on sait jamais)… et puis tiens, appelle Umer, on va la faire un peu plus chanter, ça changera un peu!

Voilà donc nos compères partis, quelques bruitages d’une toute relative utilité en guise de première piste (on finit par être habitué avec le groupe)… Abracadabra… et hop dès les premières notes on croirait entendre le BLACKMORE’S NIGHT des premières heures. Même type de percus, même type d’accords, même type de mélodie qui redonne le sourire et en bonus, une bonne vague de bonne humeur. A cela près que le morceau est toujours chanté en suédois, avec un chant féminin rappelant davantage Emma Härdelin de GARMARNA ou la nouvelle chanteuse de LUMSK (pour rester en Suède) que Candice Night. Quelques chœurs viking mélodieux (assez inhabituels chez MÅNEGARM) complètent habilement le chant voluptueux de la chanteuse.

« Ütfard », petite ode à la santé du dieu borgne continue sur cette même voie (joyeux et vivant!), « Alvatrans » également, mais nous réserve aussi un jeu d’arpèges allié à des chants plus mystiques, rappelant la partie folk d’un ULVER ou d’un EMPYRIUM. Sous les crépitements du feu, « Hemkost » nous fait vivre un instant plus nostalgique, la magie des chants y est plus que jamais au rendez vous. Morceau qui m'évoque par ailleurs les essais sans distorsion des teutons d'ODROERIR.
Après ce petit temps d’émotions sous le charme des étoiles, le petit matin réapparaît sur « Ooden », avec le retour de la tessiture rauque d’Erik Grawsiö et quelques violons à nouveau plus dynamiques.

« Vaggvisa », final charmeur où s’entrecroisent de fins arpèges, un violoncelle bas et plaintif, et des chants toujours aussi beaux, annonce la fin de cette (trop courte?) ballade en compagnie des Suédois.

Urminnes Hävd est un album de folklore aux ritournelles et aux "berceuses" fortes sympathiques et pas prise de tête, hautement recommandable pour les fans du genre, les fans du groupe (forcément) et ceux qui aiment les ambiances nordico-vikings plus relaxantes que barbares (ou qui aiment bien le changement, comme moi). On est certes loin de la profondeur du Weiland d’EMPYRIUM, du Maaäet de TENHI, mais bon, un petit EP comme celui-là, c’est franchement rafraîchissant, ça change un peu, et c’est un véritable plaisir à chaque écoute.

Peut-être que finalement, MÅNEGARM y gagnerait à lâcher le métal extrême pour un véritable album...