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NEO METAL  |  STUDIO

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2000 1 The Sickness
2002 2 Believe
2005 Ten Thousand Fists
2008 Indestructible
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DISTURBED - Ten Thousand Fists (2005)
Par BAAZBAAZ le 14 Novembre 2005          Consultée 15443 fois

Disturbed est peut-être l'un des plus grands groupes américains de ce début de millénaire.
Pas le plus technique, pas le plus artistique, pas le plus intelligent. Pas le plus varié et le plus aventureux non plus : la formule, depuis l'album précédent – le surhumain Believe, gravé au fer rouge dans l'histoire récente du rock – n'a pas vraiment changé. Non, ce groupe est le plus grand parce que toute sa musique, chaque note, chaque son, chaque mot, est entièrement dirigée vers un seul et unique but. L'efficacité. Dantesque, infernale. Absolue. Un morceau, puis un autre, puis un autre encore. Des hymnes pour les dix prochaines années.
Voici la musique du peuple, celle qui rassemble les foules, qui vous attire – quand vous l'écoutez – dans quelque chose de plus grand, de plus vaste, qui vous dépasse de très loin.
Sans répit. Sans respiration. Cette musique est proche d'une certaine quintessence du rock dans ce qu'il a de plus puissant, de plus entraînant et de plus fort. De plus beau, aussi. Car il existe peu d'équivalent aujourd'hui pour les mélodies vocales terribles, arrogantes et désespérées qui sont la clef de voûte de ce monstre sonore. Oui, il n'y a qu'un maître ici : la voix. Omniprésente, obsédante, elle fait l'objet de toutes les attentions, elle porte à bout de bras la totalité des morceaux. Stupéfiante, écrasante sur les couplets, déchirantes sur les refrains, elle donne à ce disque, plus encore que sur les précédents, cet arôme rare et précieux qui est celui des vrais chefs d'œuvre.
Bien sûr, Believe semblait indépassable. Un tel album. Une révélation ahurissante pour certains, un coffre-fort à jamais fermé – incompréhensible – pour d'autres. En un sens, d'ailleurs, il n'a pas été dépassé : il reste fondateur. Celui-ci, Ten Thousand Fists, n'en est que le prolongement et l'accentuation. Plus vif, plus brutal. Encore plus mélodique et plus immédiat.
Du heavy métal, tout simplement. Du pur, du lourd, terriblement moderne et actuel. L'héritier direct des groupes les plus importants du genre, Judas Priest en tête.

On peut toujours passer à l'attaque, et ressortir la vieille artillerie rouillée contre le néo-métal. Oui, cette musique est simple, basique, et commerciale. Oui, elle est racoleuse, un peu vulgaire. Elle ne vise pas l'immortalité. Mais c'est justement ce qui la rend si géniale. Une volonté radicale et extrême d'écrire un tube après l'autre, de foudroyer sur place celui qui écoute – vaincu ou écoeuré – ces chansons où le chant de Draiman est devenu si épique, si poignant, comme sur « Deify » qu'il vous retourne les tripes à chaque note. Des lignes vocales qui sont des montagnes russes, des trains fantômes, à la fois aigues et rugueuses, saisissantes par leur aisance et leur maîtrise, lorsque les couplets s'enchaînent aux refrains : « I'm Alive », répété inlassablement, si bien que vous finissez par le croire bien que ce disque-là vous ait presque tué.
Et si la musique est au service de l'un des meilleurs chanteurs métal actuels, elle n'en est pas pour autant rendue anecdotique. Elle ne pourrait en effet jouer correctement son rôle si elle se contentait de s'effacer, incolore, sans personnalité. De plus en plus influencée par le heavy européen, elle s'éloigne aussi peu à peu du néo originel. Les riffs, les solos : tout cela invoque en fait le spectre tonitruant d'un Painkiller allié à la brutalité obtuse du meilleur du métal allemand, Running Wild en tête.
C'est évidemment le meilleur album du groupe.
Tant pis si les morceaux sont presque identiques. Tant pis si les lignes de chant sont toutes les mêmes. Et tant pis aussi si une ou deux chansons, vers la fin, sont dispensables. On évitera de commenter – par pudeur – la reprise de Genesis, « Land of Confusion ».
Tout cela ne compte pas. Disturbed a atteint une forme d'apogée. L'écoute des disques précédents paraît d'ailleurs un peu terne à présent. Alors que les cicatrices qu'ils ont laissées sont encore visibles. Le groupe a réussi à hisser son propre style jusqu'à une perfection dont on ne soupçonnait pas l'existence. L'énergie à l'état brut, le métal dans ce qui constitue son unique raison d'être : balancer jusque dans les plus lointains recoins de notre corps une dose mortelle et sidérante d'adrénaline. Une dose, puis deux, et trois. Dix fois de suite au moins.

Et malgré la recette simple et répétée sans cesse, malgré la structure prévisible des morceaux et l'absence totale de scrupule d'un groupe qui a décidé de s'en servir sans relâche, encore et encore, on en redemande. Quand arrive finalement « Pain Redefined », vers la fin, on recommence : les glissades vocales calquées sur la rythmique, les refrains grandiloquents, l'étirement métallique. Et ça fonctionne. On en reprend. On repart à zéro, et l'on hurle en même temps que Draiman. C'est reparti, « Ten thousand fists in the air ! »…
Pour dire quoi, au fait ? Au service de quoi, ou de qui ? Un coup d'œil sur les paroles, et l'on s'aperçoit soudain que le groupe a rejoint les rangs des contestataires. C'est évident sur « Sacred Lie » qui interroge le bien fondé de la guerre en Irak. Disturbed contre George Bush… voilà qui est assez inattendu si l'on pense que cette musique, et son style d'appartenance initial – le néo-métal – est peut-être l'une des plus écoutées par les américains moyens au patriotisme outrancier. Alors on ne va en rajouter sur les clichés anti-impérialistes. Mais la politisation d'un tel groupe est une surprise pleine d'ironie. On appréciera, ou pas.
Disons que le contenu des paroles ajoute un peu de subtilité à des morceaux qui en sont dépourvus. Pas de place ici pour les nuances, pour la complexité ou pour de quelconques expérimentations audacieuses.
Non, Disturbed mise tout sur un unique objectif clairement affiché : plaire toute de suite, immédiatement, réussir à accrocher sans délai, sans retard, dès la première note, et ensuite durer le plus possible. Etre entraînant sans attendre, et surtout ne pas lasser. Et de ce côté-là, c'est réussi. Le disque est convaincant – ou insupportable peut-être pour certains – en une écoute à peine.
On le sait, la lassitude viendra. Apprécier aussi vite une telle musique permet déjà d'anticiper le moment où elle deviendra insupportable. Cette collection reluisante et brillante de tubes identiques finira forcément par générer une vraie fatigue, voire un certain dégoût.
Mais tant pis pour ça aussi.
Car d'ici là, il y aura le tonnerre, le feu, le sang, le poing levé en l'air, et cette impression à la fois diffuse et persistante de participer à quelque chose de grand.

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   BAAZBAAZ

 
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- David Draiman (chant)
- Dan Donegan (guitare)
- The Fuzz (basse)
- Mike Wengren (batterie)


1. Ten Thousand Fists
2. Just Stop
3. Guarded
4. Deify
5. Stricken
6. I'm Alive
7. Sons Of Plunder
8. Overburdened
9. Decadence
10. Forgiven
11. Land Of Confusion
12. Sacred Lie
13. Pain Redefined
14. Avarice



             



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