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NEO METAL  |  STUDIO

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1998 4 System Of A Down
2001 6 Toxicity
2002 4 Steal This Album !
2005 4 Mezmerize
5 Hypnotize

E.P

2020 Protect The Land/Genocidal Hum...

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2006 Lonely Day
 

- Style : Bloodywood
- Membre : Serj Tankian, Scars On Broadway
 

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SYSTEM OF A DOWN - Mezmerize (2005)
Par BAAZBAAZ le 18 Juillet 2005          Consultée 32214 fois

Tout d’abord écartons d’autorité deux débats qui n’ont pas lieu d’être. Non, ce nouvel album de System of a Down n’est pas trop court et oui, « Radio / Video » est un tube énorme qui s’est installé au panthéon du genre aux côtés de « Go With the Flow », « Smell Like Teen Spirit » et surtout… « Livin’ on a Prayer ».

Mais avant tout, l’album. Il est concis, rapide, et épuré. Face à la surenchère à laquelle se livrent de nombreux groupes de metal, un album de moins de quarante minutes est une bouffée d’air frais et peut-être un retour à ce qu’un disque de rock ne doit pas oublier d’être : un concentré de déflagrations sèches et nerveuses, pas une succession de morceaux épiques de plus d’un quart d’heure entrecoupés de passages orchestraux ou narratifs. Ici, chaque chanson a son importance, chaque plage engage la qualité de l’œuvre tout entière. Impossible, en cas de défaillance, de planquer un morceau médiocre à un moment du disque que personne n’atteindra.

Le tube, ensuite. Le collage de reggae et de néo-metal de « Radio / Video » réussit là où Soulfly s’est souvent planté. Dans le mélange des cultures, le choc des sonorités. Il y a ici comme une marque de fabrique du groupe : le rappel au sein du monde du metal d’autres façons de faire et d’écouter de la musique ; la confirmation d’une certaine ouverture au monde que l’on pressentait depuis longtemps chez System of a Down. Mais surtout, ce morceau condense toute la recette à présent éprouvée et rodée qui va permettre au groupe de vendre sûrement encore des millions et des millions de disques : les cavalcades rythmiques thrashisantes et élastiques, les ruptures de ton, l’envolée régulière de mélodies accrocheuses portées par une voix et des chœurs à l’intensité dramatique étonnante. En un sens, on tient là une alchimie unique à l’équilibre fragile.

Cette recette émergeait déjà dans Toxicity, qui avait encore un pied dans le néo-metal plus classique qui caractérisait très largement le tout premier album du groupe. Mais elle est maintenant systématique : Daron Malakian et Serj Tankian prouvent là leurs réelles qualités de songwriters ; ils ont su comprendre très exactement ce que le public – dans sa majorité – attendait de System of a Down ; et ils le répètent jusqu’à plus soif. Souvent, cela fonctionne. « Revenga » vous écrase contre le mur, et « Old School Hollywood », pour peu qu’on en supporte le côté electro-cartoon, se chante à tue-tête sous la douche, en bagnole, où vous voulez. Et je ne parle même pas de la perle de l’album, vraie chanson politique au refrain universel, « Sad Statue » – oui, ma préférée.

Le reste est plus gênant. Bien sûr, on ne constate aucune baisse de régime, et même la ballade finale, « Lost in Hollywood », se révèle intéressante après un premier abord un peu fade. Bien sûr, quelle que soit la plage que vous choisirez, vous en aurez pour votre argent. « Violent Pornography » ou « Cigaro », n’importe laquelle. A chaque fois, une grosse rythmique cinglante, une flopée de mélodies vocales ensorcelantes, un zest d’influences exotiques, et l’on tape du pied, et l’on claque les mains, et l’on bouge la tête. Tout le monde est content, tout cela est formidable. Mieux, tout cela est réellement parfait ; un chaos sonore parfaitement délimité, organisé. Une folie millimétrée. Mais de la répétition naît un doute. Tout, dans le dernier album de System of a Down, est trop immédiat. Les compositions et le plaisir qu’elles procurent, leur évidence rythmique et mélodique, leur enchaînement, le déroulement des plages : tout interpelle immédiatement, sans retenue, avec une facilité déconcertante. Cet album est une parfaite collection de tubes imparables et définitifs qui relève d’une non moins parfaite gestion commerciale d’un style artistique pleinement exploité. Juste ce qu'il faut pour toucher sans vergogne le plus de monde possible. Bon sang, même le producteur est parfait, en plein dans l’air du temps…

Le néo-métal, et sa violence ultra-commerciale, est sublimé ; le groupe s’est inventé un son original et parfaitement reconnaissable. Le talent est là, sans aucun doute. Mais l’inspiration ? Le risque ? Rien ici ne choque, rien ne dépasse, ne dérange, n’appelle une ou deux écoutes supplémentaires ; tout flatte l’oreille, anticipe la demande de l’auditeur. L’intensité du disque paraît elle-même calibrée, pensée et pesée. S’immerger dans cette œuvre, c’est donc hurler au génie. S’en abstraire, prendre un peu de recul, c’est à l’inverse craindre sinon la supercherie, du moins le cynisme et la roublardise d’un groupe dont les chansons sont remplies à craquer de formidables passages en « ho ho ho » et en « la la la » qui, personnellement, me rappellent surtout Bon Jovi période Desmond Child. Période « Livin’ on a Prayer », justement. Une époque que j’ai certes adorée, mais c’était tout de même il y plus de quinze ans. Alors, même si je reconnais que ce disque puissant est une bombe, on ne me la fait plus.

Parfait, formidable et fatiguant. La perfection lisse et consensuelle de Mezmerize dégage une vraie monotonie. Il manque ici une bonne dose de diversité et de spontanéité. Cet album a été conçu pour marquer l’histoire du rock, et il va le faire, quoi qu’on en pense, quoi que j’en dise. System of a Down est le nouveau groupe qui va plaire aux branchés parisiens, ceux-là même qui sont allés voir autrefois les « Red Hot » en croyant que Californication était leur premier album. Les mêmes qui ont adoré ensuite Queens of the Stone Age sans trop savoir pourquoi. Nous avons là, tout simplement, le prochain groupe à la mode, la nouvelle sensation très temporaire de ceux qui flirtent ponctuellement avec le metal quand celui-ci atteint enfin le grand public. L’avenir commercial est assuré, mais l’avenir artistique inquiète. Car la répétition d’une seule recette, si parfaite soit-elle, ne peut marquer que le tarissement à venir de toute inspiration.

C’est pour cette raison que la suite programmée et déjà très attendue de cet album prendra une importance cruciale. Quel ensemble formeront les deux albums ? Nous serons peut-être face au clone musical de Mezmerize, ce qui confirmerait – hélas – l’enlisement créatif d’un groupe au potentiel incroyable. A moins que l’album à venir ne soit plus novateur et plus étonnant, s’engageant dans des cheminements inattendus, fruits d’un groupe ayant libéré en une seule fois toute la force commerciale dont il était capable. Mais je n’y crois pas trop. C’est pourquoi, puisqu’il faut se mouiller, je me lance : System of a Down, c’est génial. Mais c’est déjà mort.

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   (5 chroniques)



- Daron Malakian (chant, guitare)
- Serj Tankian (chant, claviers)
- Shavo Odadjian (basse)
- John Dolmayan (batterie)


1. Soldier Side - Intro
2. B.y.o.b.
3. Revenga
4. Cigaro
5. Radio / Video
6. This Cocaine Makes Me Feel Like I'm On This Song
7. Violent Pornography
8. Question !
9. Sad Statue
10. Old School Hollywood
11. Lost In Hollywood



             



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