BOLT THROWER fait et fera toujours du BOLT THROWER, CANNIBAL CORPSE fait et fera toujours du CANNIBAL CORPSE (quoique), OBITUARY fait et fera toujours du…OBITUARY, gagné!

Certes, il faut bien vivre et nourrir sa petite famille. Certes, OBITUARY possède un son dont il est le seul à détenir le secret (tout le monde ne sera pas d’accord, tant pis). Certes, le groupe est très respecté dans le petit monde de l’underground. Mais enfin, après avoir capitalisé sur le succès de Slowly We Rot en créant un clone (et ce bien avant Raël) du nom de Cause Of Death, nos charmants garçons auraient pu comprendre que la formule finirait par en lasser plus d’un. Que nenni, faisant fi de toutes les critiques qui commençaient à accoler au nom du groupe les adjectifs monotone et répétitif, le quintette nous en remet une troisième couche avec The End Complete, copie conforme des deux autres forfaits, tant au niveau du packaging (pochette typique du genre), du son (production classique des studios Morrisound) que de la musique.

Alors évidemment, The End Complete n’est pas intrinsèquement moins bon que Cause Of Death ni même que Slowly We Rot, tout le problème est que ce fameux son si spécifique ne suffit plus à nous divertir. Le manque d’ambition (de créativité?) de ces déjà dinosaures du death metal est flagrant et fort dommage. Je ne cesserai en effet de répéter à quel point avec des joyaux tels que les cordes vocales de John Tardy, un vrai talent de composition et un certain souci de l’innovation auraient permis à ce quintette d’aller plus loin et peut-être de survivre tel MORBID ANGEL à la décadence annoncée d’un genre qui en 1992 atteint son apogée commercial.

Il n’y a vraiment pas grand-chose à dire de la musique gravée ici. Les surprises se comptent sur les doigts d’une main de manchot (?!?). Donc, bref, alors, euh…ben rien en fait, la formule est éculée. Ah si, Allen West est revenu pour nous gratifier de quelques soli de guitare (il était absent de Cause Of Death). Cela n’intéresse personne?

Je passerai alors directement à la conclusion: cette galette est destinée soit aux chevelus atteints de collectionnite aigue qui se doivent de posséder la discographie complète de tous les groupes ayant un jour sorti un disque décent, soit à ceux qui désirent découvrir la formation de Floride et qui trouveront l’album dans les bacs d’occasions de leur disquaire fétiche. En effet, The End Complete est, en dehors de toutes circonstances extérieures, loin d’être nul et celui qui n’a jamais écouté le reste de l’œuvre d’OBITUARY trouvera tout ceci fort agréable.

Mais ceux qui comme moi ont torturé leurs cages à miel au son de Slowly Of Death, ou Cause We Rot (je ne sais plus, je fatigue), éviteront de dépenser leur temps et leur argent sur ce calque et iront plutôt dénicher les opus de la plus grosse influence avouée du quatuor, CELTIC FROST.