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ARCHITECTS - The Sky, The Earth, & All Between (2025)
Par KOL le 23 Mars 2025          Consultée 747 fois

21 grammes, c’est selon Duncan MacDougall, émérite chercheur du début du siècle dernier, le véritable et très concret poids de l’âme. Celle-ci ferait ainsi intégralement partie du corps humain qui, au moment de la mort, se délesterait instantanément de cette masse devenue de par trop encombrante. Cette théorie n’a jamais pu être corroborée par la communauté scientifique, au grand désarroi des poètes de tout genre. Elle reste néanmoins suffisamment populaire pour avoir été reprise par André Maurois en 1931 avec sa nouvelle "Le Peseur d'Âmes", ou plus récemment en 2003 par Alejandro González Iñárritu et son film, judicieusement appelé "21 Grams", mettant en scène un casting cinq étoiles composé de Benicio Del Toro, Sean Penn, Naomi Watts et Charlotte Gainsbourg, excusez de peu. Quel rapport avec la choucroute me demanderez-vous ? Et bien, malgré une louable débauche de muscles tout au long de ce onzième LP, ce sont bien ces 21 grammes qui viennent à manquer cruellement au moment d’établir la cuenta de "The Sky, The Earth, & All Between".

Après une trilogie bénie des dieux ("Lost Forever // Lost Together", et surtout "All Our Gods Have Abandoned Us" et "Holy Hell"), ARCHITECTS a séché les larmes liées à la disparition de Tom Searle avec "For Those That Wish To Exist", un opus bancal et surtout trop long, puis avec "The Classic Symptoms Of A Broken Spirit", réel mais timide rebond, que j’avais très (trop ?) généreusement arrondi à la hausse, notant ici et là quelques tentatives d’ouvertures intéressantes vers de nouveaux horizons. J’appréhendais donc avec envie cette cuvée 2025, intéressé de voir le chemin pris par nos Anglais, désormais fers de lance établis de la scène Metalcore britannique, d’autant que "Whiplash", seul single écouté parmi les quatre publiés, laissait percevoir un retour à plus de barbaque, ce qui n’était pas pour me déplaire, bien au contraire.

Avec "The Sky, The Earth, & All Between", le gang de Brighton a cherché à pousser tous les curseurs à balle, tant ceux de la brutalité que ceux de la mélodie. Or, nul n’est besoin d’être Rick Rubin pour deviner qu’il s’agit là d’une idée pour le moins… discutable. Ainsi, paradoxalement, ARCHITECTS n’a en effet jamais sonné aussi lourd, qu’il emprunte des gimmicks GOJIResques ("Seeing Red"), ou qu’ils lorgnent par instants vers le Deathcore, Sam Carter allant même jusqu’à growler comme un bœuf (le furieux "Blackhole" en étant l’une des illustrations les plus criantes, c’est le cas de le dire). Malheureusement, ce qui aurait pu fonctionner sur le papier ne marche qu’à moitié, car ces pistes/passages coexistent avec des "machins" tous mous, déjà entendus mille fois, et souvent en mieux ("Everything Ends", insipide au possible, tout comme "Broken Mirror" que l’on croirait écrit par I PREVAIL). L’ensemble perd ainsi toute cohérence, toute substance, d’autant que les pistes les plus Pop ne font pas étalage de grande originalité dans la recherche de lignes mélodiques, à l'exception peut-être de la conclusive "Chandelier", très atmosphérique en mode LINKIN PARK moderne, et plutôt intéressante au demeurant (certains détesteront également).

Alors, la faute à qui ? Ben à Jordan Fish (ex clavier de BRING ME THE HORIZON), pardi ! Le coupable est tout trouvé, qu'on l'exécute immédiatement sur la place publique, pendu par les parties. Nouveau producteur à la mode (il s’est occupé notamment de PUSCIFER, SPIRITBOX ou du dernier POPPY), c’est lui qui a été nommé grand ordonnateur de l’album, et clairement, le moins que l’on puisse dire, c’est que cela s’entend. Le son est massif, mais totalement impersonnel. On croirait d’ailleurs écouter "Negative Spaces", à peu de choses près. J’ai dû me repasser "All Our Gods Have Abandoned Us" et "Holy Hell" pour vérifier si je n’avais pas totalement plané à l’époque (je vous invite à faire le test, la différence d'intention et de son est sidérante). Où est passé ce papier de verre sophistiqué, qui arrachait les tympans ? Où sont les cris habités, malades de désespoir et de colère, de Carter, qui déchiraient le cœur en même temps que les oreilles ? Non pas que le disque précédent se signalait par sa forte identité, mais certaines pièces parvenaient à toucher la corde sensible, telles que "Tear Gas" ou surtout "Burn Down My House". Tout constitue ici une maîtrise bien trop contrôlée pour être honnête, constituant un épais mur de prod à travers lequel ne peuvent passer les émotions. On a alors affaire à un gros produit bien emballé façon Apple, mais les gars se sont à l'évidence trompés de combat. Nom de Zeus, ce n’est pas cela qui fait le sel d’ARCHITECTS (le refrain de "Evil Eyes" est à la limite de l’audible) ! Et dans le genre, je préfère cent fois le POPPY, qui apporte pour le coup plus d’originalité, de nuances, et de sentiments, quels qu’ils soient.

Après les gars sont grands, hein. Tout n’est pas à foutre sur le dos de Fish, qui a malgré tout, comme si cela ne suffisait pas, également participé à la composition de la quasi-totalité de la galette. À ce stade de leur carrière, ils doivent avoir suffisamment de poids pour dire "niet" à toute suggestion déplacée de la part d’un élément extérieur. ARCHITECTS est bien le premier responsable de cette pente savonneuse sur laquelle il s'est engagé depuis 2018. Et après le décès de Searle, suivi par le récent départ d’un Josh Middleton reparti se concentrer sur son groupe SYLOSIS et qui assurait avec brio l’intérim, on peut se demander si une bonne partie de l’identité de la formation ne s’est pas faite la malle par la même occasion. 21 grammes de moins, c’est peu et beaucoup à la fois.

Note réelle : 2,5/5.
Indice de déception : 4/5 (©Mefisto), ce qui explique mon arrondi à la baisse, cette fois.

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   KOL

 
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- Sam Carter (chant)
- Adam Christianson (guitares)
- Alex 'ali' Dean (basse, clavier)
- Dan Searle (batterie, arrangements)


1. Elegy
2. Whiplash
3. Blackhole
4. Everything Ends
5. Brain Dead (feat. House Of Protection)
6. Evil Eyes
7. Landmines
8. Judgement Day (feat. Amira Elfeky)
9. Broken Mirror
10. Curse
11. Seeing Red
12. Chandelier



             



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