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ARCHITECTS - For Those That Wish To Exist (2021)
Par KOL le 14 Mars 2023          Consultée 1504 fois

Il fallait bien que cela arrive un jour...

Aucun artiste, pas même parmi les glorieux anciens, n’est à l’abri de de se rater. Maintenir un niveau de qualité comme celui qu’ARCHITECTS tient depuis plus de vingt années d’existence est déjà un exploit. Redéfinir les contours d’un genre devenu moribond à force de tourner en rond ne relève d’aucune gageure. Et les Anglais étaient même parvenus à créer un sous-sous-courant, qu’on pourrait décrire comme étant du Metalcore éthéré, un comble quand on sait que l’une des caractéristiques du style est de savoir assommer sans prévenir.

Non pas que "For those That Wish To Exist" soit franchement mauvais. C’est même un album tout à fait correct dans l’absolu. En revanche, il évolue bien en-deçà des standards habituels du combo de Brighton. À force de faire évoluer sa musique vers les grands espaces aériens, ARCHITECTS a perdu de son contraste, basculant volontairement de ce côté planant, abandonnant ce désespoir qui venait contrebalancer justement la douceur apparente.

L’aspect le plus flagrant est bien entendu la voix de Sam Carter, qui ici use et abuse de son chant clair, très largement majoritaire. Auparavant distillé avec parcimonie, il est ici omniprésent. Son registre extrême est très largement sous-exploité sur cet opus, ce que je ne peux que regretter tant le bougre excelle en la matière. Il sait d’ailleurs nous le rappeler à l’occasion, mais je suis désolé, le compte n’y est pas.

En ce faisant, ARCHITECTS expose plus évidemment les aspects over-accessibles de sa musique, les mélodies léchées mais aguicheuses, les nappes de clavier aériennes, les grattes en retrait, que ce soient les leads ou même, un comble, les murs de son auxquels nous étions habitués. Il suffit d’un titre, "Impermanence" pour nous faire prendre conscience de l’écart qui sépare le reste des pistes de l’identité du groupe. Pour l’occasion, Winston McCall (PARKWAY DRIVE) vient nous coller une bonne mandale dans les gencives, au relais d’un Sam Carter retrouvé. Ami de longue date depuis une tournée commune, l’Australien parvient à provoquer ce petit frisson que l’on n’attendait plus. À côté de ce morceau, les autres tracks semblent tellement fades et vides d’une quelconque intensité.

Il faut dire que l’enchaînement "All Our Gods Have Abandoned Us" en 2016, suivi de "Holy Hell" deux ans plus tard, avait propulsé les Britanniques sur le devant de la scène, tant qualitativement qu’en termes de notoriété. La barre était donc placée haute. Sans doute trop pour eux, qui ont de plus perdu leur cofondateur (et frangin de Dan, le batteur) Tom Searle d’un cancer.

Si "Black Lungs" fait malgré tout le job dans un style sans mordant, le proto-tubesque "Animals" tombe à plat, faisant de l’œil de manière trop appuyée aux charts du monde entier tout comme "Dead Butterflies" ou "Little Wonder" avec son featuring du gars à la mode, Mike Kerr de ROYAL BLOOD. Hasard ? Je ne crois pas.

Autre problème (ça commence à faire beaucoup), ce LP est gavé jusqu’à la gueule. quinze titres pour près d’une heure. Bien trop long pour la quantité d’inspiration disponible, il résulte de la première écoute le sentiment de n’avoir rien retenu. Je vous rassure (ou pas), ça ne sera pas vraiment mieux la seconde. On lance le disque, et sans s’en rendre compte, notre esprit s’évade et l’attention est immanquablement détournée par la moindre distraction. C’est dire si la galette manque d’accroche.

Alors bien sûr, tout cela est parfaitement produit et exécuté, ARCHITECTS parvenant de plus à nous éviter le trop-plein de guimauve malgré sa volonté de rendre le son mainstream. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est le signe d’un talent d’écriture toujours vivant, mais paradoxalement, cela ne fait que renforcer le sentiment de déception qui prédomine à l’écoute de "For Those That Wish To Exist". Et ce n’est pas le featuring indigent de Simon Neil (BIFFY CLYRO) sur un morceau qui partait plutôt bien ("Goliath") avec un riff bien énervé comme il faut, qui me fera mentir.

De fait de sa durée excessive, l’agonie se prolonge bien trop longtemps et l’on attend avec une certaine impatience que celle-ci s’achève, n’espérant plus rien, ayant compris depuis longtemps où le groupe voulait en venir avec cet opus. Au final, on a le sentiment d’assister au premier (et espérons dernier) disque de Lounge Metalcore de l’Histoire. Pas certain au vu des critiques globalement élogieuses et au classement des ventes, "For Those That Wish To Exist" entrant directement à la première place des ventes au UK. Peut-être qu’il plaira à nos lecteurs réfractaires aux voix Hardcore et leur permettra de pénétrer dans un nouvel univers ? C’est tout le mal que je leur souhaite.

Il fallait bien que cela arrive un jour...

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- Sam Carter (chant)
- Josh Middleton (guitare, chœurs)
- Adam Christianson (guitare, chœurs)
- Alex 'ali' Dean (basse, claviers)
- Dan Searle (batterie, programmation)


1. Do You Dream Of Armageddon ?
2. Black Lungs
3. Giving Blood
4. Discourse Is Dead
5. Dead Butterflies
6. An Ordinary Extinction
7. Impermanence (feat. Winston Mccall)
8. Flight Without Fears
9. Little Wonder (feat. Mike Kerr)
10. Animals
11. Libertine
12. Goliath (feat. Simon Neil)
13. Demi God
14. Meteor
15. Dying Is Absolutely Safe



             



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