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ARCHITECTS - Daybreaker (2012)
Par KOL le 27 Septembre 2024          Consultée 299 fois

Avant d’épurer son style pour toucher un public plus large, il convient de se rappeler d’où ARCHITECTS est sorti. Avant que la fatalité ne vienne fracasser les certitudes d’une formation en voie de reconnaissance, les Anglais n’en menaient pas large, perdus entre volonté d’expérimentation et nécessité de retour à des sonorités plus brutes. "Daybreaker" est le témoignage sincère de ces atermoiements, de la recherche vocale de Sam Carter, d’une envie irrépressible d’explorer des voies Mathcore tout en restant relativement accessible via des intermèdes éthérés qui forgeront un style aujourd’hui acclamé.

Bancal, ce cinquième opus l’est indubitablement. On ne sait jamais sur quel pied danser tout au long des quarante minutes que compte le disque, incontestablement déstabilisant pour le commun des mortels. Entre sophistication et rage contrôlée, le gang des frangins Searle n’a pas réussi à trancher, ce qui confère à cet opus une dimension quasi-unique dans la discographie des Britanniques. Difficile à appréhender, délicat à cerner, l’auditeur se retrouve perdu dans les méandres des démons de la formation, qui régurgite toutes ses fêlures et tous ses doutes sur bandes sans pudeur ni restriction. Il en résulte un album unique oscillant entre élitisme intellectuel (le title-track) et aspirations viscérales ("These Colours Don’t Run"), Carter nous offrant son chant clair tout autant que ses complaintes screamées un peu à la vau l’eau, au feeling. En cela, "Daybreaker" est un vagissement, irréfléchi, instinctif, qui possède le charme de ses défauts, comme dirait l’homme à la tête de choux.

Le goût du groupe pour la perfection dans la restitution de ses envies se manifeste déjà, en contradiction avec des compositions instinctives. La production est ainsi diablement efficace et pré-augure des efforts qui seront fournis sur les trois livraisons suivantes, sans doute le sommet de la carrière du combo. Aucunement linéaire, l’écriture trouve une forme de confort via cette recherche sonique qui permet au public d’y trouver une sécurité, un apaisement contrastant avec le chaos ("Even If You Win, You’re Still A Rat" qui convie Oli Sykes de BRING ME THE HORIZON en featuring) des structures proposées. Déjà, à l’époque, ARCHITECTS se mérite, il ne s’offre pas au premier venu, malgré des abords aguicheurs.

Le travail sur les guitares est déjà à des années lumières de ses contemporains. Disons que quand d’autres se trainent en queue de peloton, les Anglais se tapent le Kessel Run en moins de douze parsecs. Riffs, plans tappings, leads sinusoïdaux, ARCHITECTS nous propose une palette infiniment plus riche que ses congénères qui se bornent à aligner trois plans (ho hisse) éculés pour mieux éructer leur haine du système. Si les passages évaporés sont encore timides, ils n’en restent pas moins salvateurs ("Behind The Throne") et contribuent à aérer l’album, instillant une touche de préciosité fleurtant parfois avec un maniérisme discutable.

Les Die-hard fans regretteront sans doute par la suite cette offrande, épurée de tout calcul, dont les manques révèlent les qualités et vice versa. Pour ma part, l’illisibilité de certains morceaux me perd parfois en route tout en m’intriguant profondément ("Devil’s Island"), malgré le respect que je peux éprouver devant tant de spontanéité. N’ayant jamais eu de réel penchant pour le Mathcore, il est probable que je ne constitue par le chroniqueur idéal pour attester du génie de la bête devant laquelle je ne reste pas pour autant insensible.

Car s’il est bien une chose que l’on ne saurait reprocher à Carter et sa clique, c’est de ne pas coller ses tripes sur chaque note, chaque pont, chaque hurlement. Ceux-ci transpirent le malaise, la sensibilité à fleur de peau. Nul besoin de se référer aux textes pour saisir la substantifique moëlle de l’intention des musiciens, de leurs fêlures, de leurs colères. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser porter par l’alchimie d’un groupe soudé et uni dans ses émotions, ses ressentis, ses frustrations.

ARCHITECTS jette avec "Daybreaker" un premier pavé dans la mare, de ceux qui lui permettront de peaufiner sa formule sans mouiller son futal, et d’entamer son ascension méritée dans un genre tant décrié et caricaturé à l’extrême par des détracteurs aux dents acérées et à la mauvaise foi digne d’un politicien en mal de reconnaissance. Notez que je ne vise personne, hein ! On ne fait pas de politique chez NIME, Mefisto(phélès) nous en préserve. Non exempt de tout reproche, à commencer par une accessibilité ne s’accompagnant pas des hooks espérés, le disque fait preuve d’une audace somme toute remarquable ainsi que d’une maîtrise assez bluffante pour l’époque ("Alpha Omega").

La marque des grands malgré tout, je ne cesse de vous l’affirmer.

Note réelle : 3,5/5.

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- Sam Carter (chant)
- Tom Searle (guitare, claviers)
- Tim Hillier-brook (guitare)
- Alex 'ali' Dean (basse)
- Dan Searle (batterie)


1. The Bitter End
2. Alpha Omega
3. These Colours Don't Run
4. Daybreak
5. Truth, Be Told
6. Even If You Win, You're Still A Rat
7. Outsider Heart
8. Behind The Throne
9. Devil's Island
10. Feather Of Lead
11. Unbeliever



             



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