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RED MOURNING - Flowers & Feathers (2022)
Par KOL le 9 Janvier 2023          Consultée 2279 fois

La scène Metal française est (enfin) en train d’exploser. Sans même parler des leaders GOJIRA qui partent en tête d’affiche tourner de par le monde, chaque sous-genre tend à laisser émerger de solides têtes de ponts, signées sur des labels prestigieux et tournant à l’international, à l’instar de CELESTE, HANGMAN’S CHAIR, The AMSTERDAM RED LIGHT DISTRICT ou de REGARDE LES HOMMES TOMBER. C’est tout le mal que je souhaite à RED MOURNING, au vu de la classe dont il fait preuve sur ce "Flowers & Feathers". Alors la France ne sera sans doute jamais la Finlande (630 groupes de Metal par million d’habitants), mais nous voir passer devant les Anglais, même de peu (69 vs. 68) me met malgré tout le cœur en joie. Après vous me direz que la qualité ne fait pas la quantité, et vous aurez raison. Sauf que, pour le coup, l’excellence est bien au rendez-vous.

Décrire le registre dans lequel évolue le combo francilien, formé il y a près de vingt ans déjà tout de même, est chose peu aisée, tant il fait tout pour éviter une classification trop restrictive. Tirant son nom de la couleur du deuil des esclaves du Mississippi, il puise logiquement une partie de ses influences dans le Blues, l’harmonica venant régulièrement enrichir le son des Parisiens. De ces racines pousse un solide tronc Southern qui voit ses branches se teinter de la rage Hardcore. De subtiles couleurs Progressives et Sludge/Stoner viennent mâtiner les feuilles et conférer à leur musique une dimension relativement unique. Mais s’il me fallait en choisir un seul avec qui comparer RED MOURNING, celui-ci ne serait pourtant issu d’aucun de ces courants. Par certains aspects sur lesquels je reviendrai, il y a du MASTODON chez nos Frenchies.

"Flowers & Feathers" n’est que leur cinquième LP mais démontre une maîtrise absolue à tous les niveaux. Si la production est proprement intouchable, c’est l’enchaînement de la tracklist qui me scotche littéralement. L’enchaînement des pistes est pensé avec soin, alternant les morceaux de sorte qu’aucune lassitude ne se fait sentir à l’écoute des dix titres, pour 46 minutes à la balance. Les passages plus aériens ou acoustiques tombent à point nommé, comme pour laisser l’auditeur respirer entre deux séries d’agression, la charge sachant se faire violente si besoin. Car il ne faut pas s’y méprendre, la formation avoine aussi en bonne et due forme. "225" et son intro que ne renieraient pas les Landais de GOJIRA ou "The Coming Wind" qui lance les hostilités sont bien là pour en témoigner.

Mais "Blue Times" vient ainsi me démontrer à quel point j’avais tort en écrivant que seuls les Américains peuvent écrire une balade si typiquement Rock Sudiste, de celles qui font dresser les poils. La chance peut-être ? Et bien non, car RED MOURNING récidive sur le conclusif "Auburn". Il utilise d’ailleurs toute la palette des instruments à disposition dans le genre : outre l’harmonica, on a également le droit au banjo ou au Lapsteel, parcimonieusement distillés au sein de leurs chansons. "Black Gold" constitue également un condensé de tout leur savoir-faire, certes dans un registre plus énervé, prenant malgré tout le temps de poser ses ambiances habitées et gluantes.

La particularité du groupe qui m’évoque MASTODON, c’est notamment ce chant constamment harmonisé, les quatre musiciens y apportant chacun leur écot. Bien évidemment, les riffs pachydermiques ou les aspects Prog y contribuent aussi, mais je retrouve dans les voix certains traits des Géorgiens qui me touchent éminemment. Aurélien, le batteur, dispose d’une palette bien large, de celle qui ouvre toutes les possibilités. Aussi à l’aise sur les chansons plus directes, comme la Punkisante "Forget I’m Alone", que sur des mouvements plus Jazzy (le title-track), il pose les fondations d’un son profondément original et sans réelle limite, exploité au mieux par ses comparses. Le travail sur les cymbales est notamment remarquable.

Les guitares sont poisseuses, nous délivrant des riffs méandreux qui entrent dans le crâne ("Six-Pointed Star"), pour mieux laisser place à des arpèges malicieux ou à des passages plus lourds à la DOWN, qui lorgnent vers des rives Metalcore, genre auquel est étrangement souvent rattaché le combo, de façon bien trop étroite à mon sens. C’est ce mélange qui crée l’identité de RED MOURNING, et il m’a fallu me creuser les méninges pour entrer cette chronique dans notre interface du siècle dernier.

Bluffant de bout en bout, "Flowers & Feathers" délivre de plus une partition sans fausse note, l’écriture étant constante et solide. Si l’on souhaite faire la fine bouche, on pourra éventuellement regretter une voix principale qui pourrait se montrer à l’occasion plus puissante, ou l’absence d’une chanson réellement culte (même si "Blue Times" s’en rapproche fortement), mais ce serait un réel manque de respect pour cette œuvre franchement aboutie de A à Z.

Note réelle : un vrai 4,5/5

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- Sébastien Meyzie (basse, chant)
- Aurélien Renoncourt (batterie, guitare, chant)
- J.c. Hoogendoorn (chant, harmonica)
- Alexandre Bourret (guitare, lapsteel, chant)


1. The Coming Wind
2. Flowers & Feathers
3. 225
4. Blue Times
5. Six-pointed Star
6. Aeon's Crest
7. Alien Language
8. Forget I'm Alone
9. Black Gold
10. Auburn



             



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