Second souffle : regain de vitalité chez quelqu'un qui accomplit un effort physique intense ; reprise d'activité après une période de fléchissement dans un domaine quelconque.

Voilà sans doute une jolie définition pour qualifier le travail de NIGHTRAGE qui a su se remettre en selle après une sale chute. Sans jamais rien révolutionner, bien au contraire, c’est en appliquant des recettes éculées du Death Mélodique que le groupe prend le parti de poursuivre son travail.

"Wolf To Man" est un album que l’IA apprécierait : si le félin flatulant pouvait par exemple répondre à "créez moi un album qui définirait totalement le son Göteborg du Death Mélodique", je pense que cet opus sortirait en guise de réponse.
Marios remplace à nouveau sa section rythmique et repart au combat sur les principes donc clairement établis : un hommage désormais, on ne peut plus à ce stade parler d’influences tant les riffs semblent tout droit sortis de chez IN FLAMES ("Desensitized", "Escape Route Insertion"), d’ARCH ENEMY (cette intro de "Starless Night" est tellement un hommage à notre Michael Amott) et de AT THE GATES (un peu moins sans doute de ce côté mais c’est sans doute la voix de Ronnie qui maintient ce sentiment, comme sur "God Forbid" par exemple). SOILWORK arrive également clairement davantage à ce niveau ("Wolf To Man").
Au programme : des mélodies "chaudes" et rondes, des refrains catchy, du riffing simple et efficace. C’est impressionnant comme la construction des morceaux se calque sur celle d’ARCH ENEMY, quasiment toutes périodes confondues même si la période Alissa semble plus marquée.

Je dois toutefois revenir une fois encore sur la prestation parfois très limite de Ronnie Nyman dont la voix sans grande modulation semble se perdre par moments : j’en veux pour preuve "The Damned", où il est clairement hors-jeu en poussant hors limite sa prestation. Il singe souvent la référence Tomas Lindberg ("Desensitized") mais finalement se retrouve à souvent fleurter avec la prestation d’un ARCH ENEMY récent.
Certaines constructions sont en décalage avec la qualité intrinsèque des morceaux : il est surprenant de se prendre en pleine tronche le fade to black de "Arm Aim Kill" (vraiment mal produit) alors que l’énergie du titre permettant d’espérer un meilleur final. C’est d’ailleurs surprenant de mesurer sur "Gemini" le même constat : la production globale, pourtant intéressante et plaisante, montre à quelques moments des limites très délicates, affichant une certaine forme d’amateurisme.

En douze titres dont un instrumental en guise de conclusion, NIGHTRAGE fait le travail avec application et énergie. "Gemini" dont le riff introductif vous fera penser à "Paschendale" d’IRON MAIDEN (si, si je vous assure !) se montre inventif, complet, avec notamment un solo qui, comme pour tout le reste de la galette, se veut joliment exécuté. Il est évident que Marios retrouve ici davantage "d’inspiration", comprenez par là une qualité intéressante, sans grande révolution.

"Wolf To Man" est un sympathique et réussi voyage dans le passé, en direction des années 2000 dans le paysage du Mélodeath. NIGHTRAGE corrige donc clairement le tir en ajoutant cette fois-ci davantage d’énergie, un aspect plus incisif et efficace. J’ai envie de dire "enfin" !
Attention, nous ne sommes pas revenus à l’âge d’or du groupe avant l’accident commercial "The Puritan" mais il faut bien reconnaître que les signaux sont désormais au vert : le groupe semble avoir donc appris de ses erreurs en signant un joli retour en forme là où les derniers albums étaient encore à nous laisser un doute. Sans aucun originalité ni révolution, NIGHTRAGE réussit donc un joli petit tour de force : proposer une définition sans prétention d’un son et d’un genre. "Wolf To Man" serait sans doute l’un des albums de seconde division du Death Mélodique que je proposerais à un néophyte pour lui proposer un panel le plus complet en guise d’amuse bouche… Déjà pas mal non ?

Note réelle : un 3,5/5 arrondie à la note inférieure.

Top : "Desensitized".