Quand on tombe de vélo, il faut de suite remonter en selle pour combattre l’appréhension…

Quand "The Puritan" interrogeait ouvertement sur l’avenir à donner au "projet" NIGHTRAGE pour la bande de Marios Iliopoulos, force est de constater que ce dernier a appliqué ce bon vieil adage que tout parent prononce à son enfant lors de cette formidable étape de la vie qu’est le "retrait des petites roues". Pourtant NIGHTRAGE est désormais bien loin de ses premiers pas : nous sommes en 2017 et il s’agit du bien du septième L.P du groupe. Le premier depuis "The Puritan", vraiment raté. "The Venomous" allait-il avec un titre de la même veine poursuivre cette entreprise de déception ?

Une fois n’est pas coutume c’est du côté du line-up qu’il faut encore surveiller la valse des postes : c’est le batteur de CARNAL FORGE qui arrive sur le poste (Lawrence Dinamarca) et on retrouve enfin un vrai second gratteux en la présence de Magnus Söderman. Ouf, Marios n’est plus vraiment seul (c’était clairement douloureux sur "The Puritan") et retourne au pays pour enregistrer ce nouvel opus.
Une fois ces éléments présentés, que retenir des cinquante minutes de Death Mélodique proposées ici ?
L’adjonction donc d’un second guitariste (re)donne clairement davantage de sens à l’ensemble. La diversité du jeu et les soli gagnent en intérêt ("From Ashes Into Stone") sans pour autant bouleversé une règle établie : NIGHTRAGE puise clairement ses influences chez IN FLAMES (de moins en moins, même si un "Trail Of Ghosts" plaira gentiment) et terriblement sur ARCH ENEMY ("Disturbia", "In Abhorrence"). Il propose néanmoins un peu de diversité avec par exemple, la modernité d’un AVENGED SEVENFOLD sur un morceau comme "Affliction" (on s’imagine bien sauter sur place en live sur le riff lead suivant l’introduction). Certains pourront y trouver des relents de Metalcore par moments.

Si l’idée de terminer par un morceau instrumental reste à mes oreilles une hérésie, "Denial Of The Soul" répond au format du genre, clairement en singeant le travail d’un Michael Amott, bien moins inspiré toutefois. La faute bien évidement à un manque d’entrain et une rythmique quelconque.

Ainsi, la section rythmique est totalement dévouée au riffing des guitares tout en réussissant à mettre en valeur les efforts d’un Ronnie Nyman au chant. En effet, ce dernier était vraiment la déception du précédent album, la faute à une absence totale de variation de sa voix. Il propose ici une partition moins fade et aseptisée, aidé par moments par quelques guests une fois encore (Lawrence Mackrory de DARKANE sur "Affliction").

Ne nous méprenons pas : NIGHTRAGE ne retourne pas la table et ne change pas radicalement. Comprenez que nous sommes loin des émotions d’antan. Certes, de jolies mélodies sont bien de retour mais la gestion du rythme laisse encore trop souvent à désirer : des titres s’engagent avec l’énergie espérée avant de trop rapidement connaître une baisse de flux. J’en veux pour preuve un "Metamorphosis/Day Of Wrath" qui s’ouvre avec une "bestialité" peu commune à l’échelle du groupe, avant de ne plus proposer une telle offre par la suite. Sans doute l’une des déceptions de cet album, il existait ici clairement un moyen de se démarquer.

"The Venomous" est sans doute aucun plus inspiré et travaillé que son prédécesseur, à force de l’écrire, j’espère pouvoir vous en convaincre. Pour autant, il n’en demeure pas moins qu’il reste bien gentillet et peu original pour susciter autre chose qu’une sympathie tout contenue. La marque fabrique est telle désormais que peu d’écoutes permettent de reconnaître et assimiler la proposition livrée par NIGHTRAGE.

Note réelle : un 2,5/5 arrondie à la note inférieure.

Top : "Affliction".