NIGHTRAGE avait réussi son retour avec son précédent opus, rectifiant clairement le tir. La bonne idée du leader Marios Iliopoulos ? Réussir à conserver (enfin !) un line-up sur deux albums consécutifs. Évidemment, fort de ce premier constat, le groupe continue logiquement sur la même voie (et c’est tant mieux) et nous revient avec ce nouvel album, "Insidious". On notera toutefois entre ces deux actualités la sortie de "Vengeance Descending" (compilation des deux premiers albums).

Programme du jour : une production béton, des musiciens inconnus mais talentueux et une palanquée de guests, comme à chaque fois. À ce niveau, Gus G., Tom S. Englund, Thomas Lindberg, Apollo Papathanasio sont de la partie pour notre plus grand plaisir. En apportant des voix claires par leur prestation, Tom et Appollo ratent toutefois leur passage : ils rompent à chaque fois une belle énergie et semblent tomber un peu comme un cheveu sur la soupe. En effet, Tom S. Englund fait mal à l’excellent "Wrapped In Deceitful Dreams" et Papathanasio sur "This World Is Coming To And End" et la cover ratée de "Photograph" de DEF LEPPARD (bonus track totalement hors sujet ici).

Si NIGHTRAGE était initialement originaire de Grèce, le groupe s’est par la suite installé à… Göteborg ! Comme une évidence, certes, mais là il faut bien reconnaître que "Insidious" est un pur produit hommage au genre.
Ici, c’est clairement du :
- ARCH ENEMY : "Wrapped In Deceitful Dreams", "Hush Of Night" période Johan Liiva, "Sham Piety" plutôt période Angela Gossow.
- AT THE GATES : "Hate Turns Black" avec ce grain plus rageur (notamment avec le refrain), "Poignant Memories".
Quel plaisir de voir le retour d’un ex-membre (!) comme Thomas Lindberg ! En effet, il serait temps de proposer une statue pour ce véritable dieu référence du chant Death Mélodique.
Il vient donc participer à cet opus sur "Insidious" (il y est excellent comme toujours), "Sham Piety" et "This World Is Coming To An End".
- IN FLAMES (à leur début) : plus mélodique évidemment, avec "Delirium Of The Fallen", "Cloaked In Wolf Skin", "Utmost End Of Pain", "Poisoned Pawn".

Pour le reste, du Death Mélodique comme le groupe sait nous en proposer mais surtout un O.V.N.I musical en la présence de "Solar Corona" (et de son inutile prélude "Solar Eclipse (Prelude)") : une piste très Prog’, chant clair (proche de HELLYEAH en mode soft) avec de très (trop) longs passages instrumentaux et un solo de Gus G.
En un peu moins de 58 minutes de Death Mélodique vraiment agréable, NIGHTRAGE contente son auditoire. Il faut toutefois avouer que cet opus est au final trop long (15 titres dont trois titres instrumentaux "So Far Away (Intro)", "Solar Eclipse (Prelude)" et "Emblem Of Light (Outro)") et apparaît composé d’un ventre mou de tracks assez classiques dans leur proposition.
En s’ouvrant sur une belle brochette, "Insidious" s’essouffle et tourne un peu en rond au fil des écoutes, sans se révéler aussi marquant qu’on pourrait l’espérer.

Un bon album sincèrement mais qui n’arrive pas à briser une sorte de plafond de verre, la faute à ces choix discutables en terme de propositions et d’offres.
Conseil : arrêtons les guests à gogo et proposez-nous une véritable identité dans la veine des influences majeures qui sont les vôtres messieurs !
Frustrant de mesurer autant de potentiel et le voir rester à quai...

Note réelle : un 2,5/5 arrondie à la note supérieure.

Top : "Insidious", "Wrapped In Deceitful Dreams" et "Hate Turns Black".