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(BRUTAL) DEATH SYMPHO  |  STUDIO

Lexique death metal
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2009 Oracles
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2013 1 Labyrinth
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2019 Veleno
2024 Opera

E.P

2010 Mafia
 

- Style : Septicflesh, Helioss, Exanimis
 

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FLESHGOD APOCALYPSE - Opera (2024)
Par MEFISTO le 1er Octobre 2024          Consultée 793 fois

Donc me voilà, gros jeans comme denim, à vous causer encore de FLESHGOD.

Un des groupes le plus bizarres de tout le siècle actuel, car il nous a à la fois ébloui et déçu comme c'est pas possible et humain de le faire. Humhum… "Mafia" & "Labyrinth", c'est vous qu'on pointe du doigt ! Et là, c'est le sixième album, ben ouais. Et on s'en fout un peu parce que… Les Italiens sont de sacrés salopards et ont le chic pour nous essouffler avec leur Death Sympho preste et, depuis quelques années, leur one-woman show hollywoodien aux orchestrations ampoulées. Oui, car chez FLESHGOD, la capitaine du vaisseau se nomme désormais Veronica Bordacchini. Et j'affirme cela sans machisme. Sur "Opera" c'est d'autant plus vrai.

Tiens, et si j'essayais un autre type de chronique… J'ai bien l'droit, non ? Je suis un vieux, avec mes 43 ans bien tassés ! Qui va cracher sur d'la nouveauté, mes prompts princes et graines des neiges ? … C'est ce que j'anticipais : par-so-nne. Je vais donc comparer, sans les avoir au préalable relus, mes écrits de "Veleno" avec ceux de "Opera". Pourquoi ? Parce que je suis certain que ça ne bougera pas de milliards d'iotas.

Ahhhhhh, "Opera", dont le titre cadre parfaitement bien avec la crème fouettée distribuée allègrement sur le gâteau par FLESHGOD le pâtissier. Du gros drame, de l'exagération, de la paillette et du cuir, mais pas que ; une envie de poursuivre sa séduction des masses avec une approche mainstream alliant puissance, hymnes, refrains catchy et… Veronica.

"Veleno"
Poison. Venin. Veleno.
"Opera"
Opéra. Œuvre. Opera
"Veleno"
Voilà maintenant treize ans que la pieuvre italienne nous casse les tympans et les burnes, pour notre plaisir, en nous inoculant son poison singulier. D'une toxine à action rapide, son atout meurtrier a muté avec le temps. Il en a gardé l'essence profonde, soit une mixture de vélocité, de brutalité, de mélodicité et d'orchestrations tapageuses.
"Opera"
Rien n'a changé côté musique, c'est toujours la cacophonie contrôlée, version grandiloquence drapée. À part que F. Paoli a failli crever lors d'un voyage en montagne et que la pandémie a frappé. Pour du storytelling, c'est le rêve ! Ceux et celles qui voudront y imaginer une quelconque influence dans la ziquezique à colloblastes des Ritals sont les bienvenus dans la pièce "fantasme onirique et organique". J'ai pas d'cœur et je m'assume, AVFF.
"Veleno"
Mais… Au fur et à mesure qu'il peaufinait la composition de sa drogue, il a appris à doser intelligemment. Sur "Mafia" d'abord ; on entendait une volonté d'ajuster les quantités des ingrédients pour migrer vers un Death plus lumineux. Pas encore sensible cependant. "Agony" a été une révélation de ce côté, autant pour les Italiens que le monde entier, car il alliait la fureur des débuts à une ouverture symphonique qui ne le quittera désormais plus. Sans doute décontenancé après un tel effort de guerre, et cherchant encore des ancrages salvateurs, FLESHGOD a trébuché dans le "Labyrinth", car il a poussé le bouchon trop loin.
"Opera"
Sans évoquer encore l'absurdité labyrinthique, FLESHGOD a toujours flirté avec l'extrême et repoussé les limites du supportable, comme DRAGONFORCE dans son genre. On sait tous ce qui est arrivé ensuite… Bien sûr, la technique demeurait, mais la formule a manqué d'oxygène populaire après un certain temps.
"Veleno"
C'est en 2016 que le quintette a trouvé sa voie avec "King", le premier disque de sa carrière à présenter un équilibre entre des facettes débridées et poétesses. FA plongeait pour de bon et s'affichait comme un fervent défenseur d'un Death Brutal orchestral pleinement assumé. Les germes de "Agony" fleurissaient enfin et un monde de possibilités avait été créé. Les critiques du monde entier ont loué "King" pour son jeu de nuances et ses tableaux complémentaires ; épiques, romantiques, pugnaces, éthérés. Le tout attaché dans un paquet cadeau tressé de certaines des plus belles mélodies et harmonisations de FA. Un bien bel album, qui nous a donné faim pour l'avenir.
"Opera"
Le problème avec la faim c'est qu'elle se transforme parfois en gourmandise. Pour le reste, vive le spleen !
"Veleno"
Nous voilà donc en 2019 avec la suite de cet empoisonnement, sensé nous garder prisonniers d'une formule bien établie. Sera-t-elle confirmée et maîtrisée ?
"Opera"
Merde, comment enchaîner avec une telle question empreinte d'espoir innocent, surtout après "Veleno" ? Eh beh… Espérons que ça ne sera pas aussi… neutre. Les initiés n'auront pas peur en lisant cette question. Or, lorsque viendra le temps d'y répondre, le refrain sera moins doux. Si la mécanique a été huilée, consolidée pour les plus hiérarchiques d'entre-vous, "Opera" est le témoignage ultime d'une orientation pleinement assumée par les Italiens et, bien sûr, conspuée par une marée de nostalgiques.
"Veleno"
La réponse est simple : c'est la qualité dans la continuité, sans énorme surprise ! Cela malgré le départ, en 2017, de deux piliers en Cristiano Trionfera et Tommaso Riccardi. Francesco Paoli assure maintenant le chant et empoigne sa guitare, après avoir cédé la batterie au nouveau venu David Folchitto.
"Opera"
Le bassiste Paolo Rossi a quitté le navire, remplacé par… Paoli. Quant aux drums, c'est l'Ukrainien Eugene Ryabchenko qui s'en charge. Veronica est enfin reconnue pour la première fois comme membre du groupe et putain de bordel, elle en profite au max !
"Veleno"
"Veleno" déploie un chapelet de onze autres réceptacles venimeux. Au menu, neuf grosses orgies ronflantes qui virevoltent dans tous les sens et deux instrumentales : "The Praying Mantis' Strategy", qui aurait bien pu être fusionnée à "Monnalisa" et la finale au piano, comme à l'habitude, avec la pièce-titre. Cette dernière est d'aussi bonne facture qu'était "Mafia", sur l'EP du même nom, bien que plus émotionnelle. De l'émotion, il y en a plus que jamais sur ce LP, grâce entre autres à la soprano Veronica Bordacchini, quasiment membre à part entière du groupe depuis "Agony". Sa performance est encore une fois rafraîchissante, sa touche réconfortante atteignant un sommet sur la sirupeuse "The Day We'll Be Gone". Certains la trouveront sans doute exagérée…
"Opera"
Justement, Veronica. Elle brille de mille feux sur "Opera" et fait sentir sa présence dès que la radiophonique (oulà, blasphème !) "I Can Never Die" déboule après l'intro instru'. Le refrain fonctionne bien, mais on dénote déjà un fumet de commodité chez FLESHGOD. Ça se confirmera sur les deux titres suivants, dont "Bloodclock", rehaussé par le timbre aguicheur de Veronica. Mais… ne crions pas au scandale.
"Veleno"
Je l'ai écrit plus haut, les surprises ne sont pas au rendez-vous, autant qu'on connaisse son FLESHGOD APOCALYPSE. Le trio de départ envoie du lourd et hameçonne aisément. Les guitares sont super incisives et aériennes, Ferrini nous pianote le cervelet à vitesse grand V et le chant, bien que renouvelé depuis "King", nous est familier. On est en terrain connu, tout va bien. "Carnivorous Lamb" lance les hostilités pour de bon, avant que le single "Sugar" n'achève la séduction. On tient là un futur classique du groupe. "Monnalisa" aurait pu elle aussi prétendre à ce titre, mais je la trouve un brin redondante et elle pourra tomber sur les nerfs des amateurs de défonce comme "Worship And Forget", mon choix pour l'or ; j'adore les arrangements de Ferrini et l'ambiance sombre qui y plane.
"Opera"
Notre patience est récompensée après quinze minutes, avec le duo hyper réussi "At War With My Soul" et "Morphine Waltz". La première, mid-tempo, pesante et savamment orchestrée, est brillamment complétée par la folie dévergondée de la seconde. Ces morceaux forment un cœur solide à "Opera", qui n'aura plus que trois titres pour se faire valoir, avant la classique fermeture au piano.
"Veleno"
Pour le reste, "Absinthe" possède quelques bons moments, la dualité des voix en premier, "Pissing On The Score" est assez convaincante et "Embrace The Oblivion" s'avère une solide clôture, sans réinventer la roue.
"Opera"
Bordel, on dirait vraiment que cette chro de "Veleno" a été rédigée par bibi, n'est-ce pas ? Comme quoi les patterns… Alors, que vaut ce trio de fin ? "Matricide" dépeint assez bien son intitulé, grâce encore à Veronica, dont la touche lyrique et sensible est exploitée avec justesse. N'eut été de son concours, je n'aurais pas parié sur les boys pour nous rendre la pareille. "Per Aspera" possède de bons riffs et un refrain… opératique. C'était l'idée ! Les Italiens achèvent leur démolition pompeuse avec un autre cliché des planches, "Till Death Do Us Part", enfonçant un dernier clou dans notre chair.
"Veleno"
Bon, tout ceci a l'air négatif, n'est-ce pas ? "Veleno" est une vraie travailleuse de rue : elle a les attributs pour vous arracher des dollars, mais dès qu'elle se dénude, vous risquez d'être légèrement déçu des retouches sur son corps, qui, on l'espérait très fort, serait à 100% naturel, sans antibios. La réalité est que FLESHGOD APOCALYPSE, sans lorgner vers un "Labyrinth II", a manqué un peu d'altitude pour ce cinquième envol. Il manque du muscle, la profondeur de "King" et des titres véritablement mémorables.
"Opera"
FLESHGOD demeure cette travailleuse de rue, mais elle revêt de plus jolis et flamboyants atours qu'en 2019. Le rythme enflammé et débilos qu'on a tant haï à une époque pas si lointaine a laissé sa place à plus de nuances, de variété et de mélodicité. Veronica Bordacchini contrôle ce nouveau vaisseau avec brio, reléguant souvent le muscle évoqué dans la chro précédente au second rang. C'est un « beau » problème, diront les optimistes.
"Veleno"
"Veleno" n'est certes pas une déception, seulement une occasion un chouïa gaspillée par les Italiens d'enfoncer le clou. Et non pas le bouchon. Est-ce en raison des adieux de Trionfera et Riccardi ?
"Opera"
Je ne ressens pas de conséquences majeures dans les modifs de personnel cette fois. Je suis impressionné par la dégaine de Veronica, mais préoccupé par l'avenir de FLESHGOD dans sa forme la plus pure. Alors oui, "Opera" supplante "Veleno", mais pas "King", assise de la deuxième partie de carrière des Italiens. Qu'est-ce que cela donnera dans le futur ? Gros stress.

Note réelle : 3,5/5.

Podium : (or) "Morphine Waltz", (argent) "At War With My Soul", (bronze) "Per Aspera Ad Astra".

Indice de violence : 3/5.

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- Francesco Paoli (chant, guitare, basse)
- Francesco Ferrini (piano, orchestrations)
- Eugene Ryabchenko (batterie)
- Fabio Bartoletti (guitare)
- Veronica Bordacchini (chant soprano)


1. Ode To Art (de' Sepolcri)
2. I Can Never Die
3. Pendulum
4. Bloodclock
5. At War With My Soul
6. Morphine Waltz
7. Matricide 8.21
8. Per Aspera Ad Astra
9. Till Death Do Us Part
10. Opera



             



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