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SYMPHONIC BRUTAL PURéE  |  STUDIO

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FLESHGOD APOCALYPSE - Labyrinth (2013)
Par DARK MORUE le 3 Octobre 2013          Consultée 7777 fois

Tommaso – "Bon, les mecs, je crois que le groupe commence déjà à aller un peu loin, on a bien poussé le bouchon sur "Agony" quand même..."
Francesco – "Ouais mec, t'as raison. Il serait grand temps de..."
Tommaso – "MAIS pour moi c'est pas encore assez. Y'en a jamais de trop. Pour le prochain opus on en fait encore quatre fois plus, et tout le monde sera content".


Voilà à peu près à quoi doit ressembler la genèse de "Labyrinth" dans mon esprit. Parce que bon, "Agony" était déjà vachement ambitieux, et arrivait à mêler une débauche de brutalité énorme avec des arrangements symphoniques dans tous les sens et un côté lyrique appréciable. Bien dans le Too Much mais avec des moments marquants, une voix claire bien utilisée, une force de frappe monumentale et une certaine retenue. Cet album que je n'avais pas du tout apprécié à sa sortie a pu révéler tout son potentiel sur scène, où les Italiens ont excellé en compagnie de SEPTICFLESH et mis tout le monde d'accord. Du coup, après ce rachat, ce nouvel opus était attendu au tournant. Surtout que la pochette est magnifique et rattrape l'abomination précédente, et que le tout est annoncé comme une fresque épique et mythologique, de quoi bien donner l'eau à la bouche. Et alors oui, l'ambition y est.

FLESHGOD APOCALYPSE nous ont refait le coup en servant un album surchargé, travaillé à l'extrême, boursouflé et d'une lourdeur sans pareil. Encore plus d'instrumentations, des chœurs dans tous les sens, des compos chiadées à en crever, du break symphonique en-veux-tu-en-voilà, chant Death surpuissant et rapide signé Tommaso Riccardi, blasts et double à foison. Bref, un véritable missile nucléaire à la digestion lourde, et lente. Enfin, dans l'idéal.
Parce que quoi qu'on dise, "Labyrinth" souffre d'un sacré problème. Et on s'en rend compte direct. Passé une introduction où on entend un mec se masturber dans les bois tellement fort qu'il atteint le paradis (désolé mais moi c'est tout ce que ça m'évoque), "Kingborn" débarque sur des chœurs grandiloquents, et quand le reste de l'orchestre les rejoint lors du plus gros coup de compresseur qu'on ait entendu dans l'histoire de la musique, ben... Ben non, ça passe pas. Fin de la première écoute, comme de la vingtième, le constat est le même, on a rien retenu, aucune piste, rien à siffloter. Parce que le problème de "Labyrinth", c'est que peu importe sa complexité, la richesse de ses arrangements, la multiplication des couches, le travail, ben il est inécoutable.
Désolé, mais c'est pas la moitié d'un problème. On entend rien, on comprend rien. Comment tirer du plaisir de l'écoute dans ces conditions ?

Sérieusement, c'est encore pire que le dernier IMMOLATION. Parce que 1/ la prod est encore plus compressée et sans aucune dynamique, et 2/ la musique est bien trop riche. Résultat on a une énorme purée, un brouhaha constant où se mélangent chœurs qui auraient été jouissifs si la batterie ne les dissimulaient pas totalement, guitares dont on ne peut même pas discerner les riffs, chant qui est à peu près le seul truc qui surnage par-dessus, et le côté symphonique on en parle même pas, bien caché derrière tout ce bordel, toujours présent mais jamais audible, en mode "hey y'a tout plein de violons, je suis presque sûr que c'est méga épique tout ça ! J'entends pas du tout ce qu'ils jouent mais c'est sûr que ça doit probablement tabasser !". Et du coup, pas la moindre forme d'émotion. Jamais vraiment épique ni rien. On a tout simplement l'impression qu'on est en train d'écouter simultanément le dernier SEPTICFLESH et le dernier JOB FOR A COWBOY. Du coup, on profite des accalmies qui prennent au tripes et se révèlent souvent très épiques ("Towards The Sun" à la première partie très prenante mais dès que le tabassage revient, c'est fichu). Mais y'en a pas tant que ça, vu leur amour pour l'ultra brutalité... Et à partir du moment où il y a autre chose que juste l'orchestre, ben c'est foutu. Trop tape à l’œil, tout simplement trop italien, mais privé de lisibilité, comme une exposition des plus belles statues de Michel-Ange qu'on aurait fondu entre elles afin d'en faire une gigantesque statue grossière du Bonhomme de Pain d’Épices de Shrek. Un matériau de choix avec lequel on fait tout simplement n'importe quoi.

En fait, "Labyrinth" c'est un peu une magnifique œuvre de musique classique qui aurait été totalement pourrie par un groupe amateur qui s'amuse à jouer par-dessus. Alors oui, c'est super brutal, la batterie s'arrête jamais de cogner à fond de chez à fond pour exploiter pleinement les capacités d'un monstre tel que Francesco Paoli, mais les riffs sont tout simplement inexistants. On écoute pas du Brutal Death mais davantage de la purée symphonique entrecoupée de soli (qui ont au moins le mérite d'être de très haute qualité). FLESHGOD APOCALYPSE a eu les yeux plus gros que le ventre, se sont fait chier à composer des titres hautement complexes, avec des chants d'opéra de grande qualité répondant à un growl du tonnerre (on regrette cependant la quasi totale absence du chant lyrique de Paolo Rossi, ses interventions se faisant trop criardes et énervées au vu de sa voix d'or), énormément de bonnes idées, le tout foutu au shaker, solidement assemblé, finement composé au millimètre, arrangé de main de maître, et par la suite massacré par une production sans aucune dynamique foutant la quarantaine d’éléments simultanés au même plan, anéantissant la richesse musicale en la transformant en une masse informe et difforme suppliant qu'on l'achève. Alors oui, du coup ça en fait un gros bloc, c'est brutal et ça cogne, mais... Mais non. En un mot comme en cent, pas la peine de s'étendre vous avez compris l'idée : on entend rien.

Alors oui, des compositions comme "Minotaur", "Warpledge" ou l'épique "Under Black Sails" et son introduction efficace (bien qu'en faire des tonnes à ce point devrait être passible de sanction) révèlent un talent énorme. D'ailleurs j'espère sincèrement les voir prochainement jouer ces morceaux en live, parce que comprendre ce qu'il s'y passe exactement m'intéresse au plus haut point. Mais non, rien à faire, dés qu'il y a plus de 2 éléments à analyser on sombre dans le chaos le plus total. Et c'est peut-être le pire gâchis que j'ai jamais vu de ma vie. Comme quoi même avec des gros moyens, avec Nuclear Blast derrière, un album ambitieux et travaillé à l'extrême peut être ruiné par un son de merde. Vous pensez qu'il n'est pas possible d'avoir un son rendant hommage à une œuvre aussi alambiquée ? Je vous renvoie tranquillement vers KALISIA. Et en plus c'est une autoproduction alors y'a pas d'excuses.
En attendant, si vous pensez pouvoir sauver ce "Labyrinth" et qu'encaisser ces quelques 55 min de bouillon de blast beats aux trois bordels symphoniques ne vous pose pas de problème et vous procure même un certain plaisir auditif, ben... Peu importe à quel point vous m'estimez de mauvaise foi, passez vous juste un petit "Embodied Deception", ou n'importe quel autre morceau de "Oracles" juste après. Quand même, ça fait moins mal au crâne, hein ?

Sprotch : Plein de bonnes idées, beaucoup trop même, qui une fois assemblées nous offrent une magnifique purée tout bonnement inaudible.

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Par MEFISTO




 
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   (2 chroniques)



- Tommaso Ricardi (chant, guitare)
- Paolo Rossi (chant clair, basse)
- Cristiano Trionfera (guitare, arrangements orchestraux)
- Francesco Ferrini (piano, orchestrations)
- Veronica Bordacchini (soprano)
- Francesco Paoli (batterie)


1. Kingborn
2. Minotaur (wrath Of Poséidon)
3. Elegy
4. Towards The Sun
5. Warpledge
6. Pathfinder
7. The Fall Of Asterion
8. Prologue
9. Epilogue
10. Under Black Sails
11. Labyrinth



             



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