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TERAMAZE - Flight Of The Wounded (2022)
Par HAPLO le 22 Novembre 2023          Consultée 734 fois

Bim ! Et de dix !
C’est la première chose qui me soit venue à l’esprit quand j’ai vu débouler ce "Flight Of The Wounded" dans les bacs en ce début octobre 2022, lâché par ce singulier combo du bout du monde qui parvient à survivre aux modes ainsi qu’à ses multiples changements de line-up. Ce cru 2022 matérialise en effet le dixième effort studio d’une longue histoire entamée au travers d’un Metal bien plus brut comme le présentait le premier-né "Doxology" en 1995.

La vache ! Mais ça n’arrête pas !
Telle a été ma seconde et bousculante pensée pour l’illustrissime Maestro de TERAMAZE, l’emblématique Dean Wells, enfant prodige du Prog’ australien qui tient les rênes de la formation depuis ses plus sombres balbutiements du milieu des 90’s jusqu’aux tirs en rafale opérés depuis 2020 (quatre album en deux ans!) et qui semble touché par la corne d’abondance en matière de compositions… Même si le glissement stylistique opéré par ce brillant musicien ne contente pas forcément toutes les oreilles (dont le miennes comme tu pourras t’en assurer, Ô lecteur méticuleux en allant consulter les Kros correspondantes).

En outre, et sans être un besogneux frénétique de l’écriture, j’avoue quand même m’être un tantinet laissé décourager par cette cadence infernale de sorties, marquée par un "I Wonder" quelque peu décevant (2020), un "Sorella Minor" brillant mais déséquilibré (2021) ou encore un "And The Beauty They Perceive" (2021) clairement popisant. Je rangeais alors sans vergogne "Flight Of The Wounded" dans un coin de mes trucs à faire si j’en avais le temps… Ouvrage auquel je ne me collais finalement pas dans le temps impartit aux nouveautés sur NIME, loupant du coup l’occasion de traiter cet opus à l’égal de ses prédécesseurs. Dean Wells s’est ainsi avéré trop productif pour mes faibles capacités d’écriture alors monopolisées sur d’autres combos ! Mais comme il n’est jamais trop tard et que j’ai quand même une affection particulière pour le Prog’ léché et puissant de Mister Wells, il est temps de rectifier le tir… Avant que TERAMAZE ne sorte sont prochain album !

Il faut dire que le Maestro des antipodes, récemment rallié au célèbre adage "il n’y a que les crétins qui ne changent pas d’avis", en clôturant une époque de line-up tournant avec le Metal fortement calorique de "Are We Soldiers" en 2019, a entamé un nouveau chapitre dans l’histoire de TERAMAZE en fixant au boulon de 16mm ses chers musiciens à leurs tabourets de studio tout en s’emparant du micro pour nous faire découvrir un organe clair, puissant qui excelle dans les mélodies fédératrices et quelque peu lissées portées par des riffs plus calibrés composant un Metal globalement plus accrocheur qui fait sa signature depuis 2020. Les sorties s’enchaînent ainsi sur un tempo frénétique, laissant ponctuellement apparaître en guest la voix joliment expressive d’un Nathan Peachey (single "The Heist" 2019 et surtout le titre-fleuve de "Sorella Minor" en 2021) qui rappelle les grandes heures du combo ("Her Halo" 2015) et dont le statut d’électron libre (me) laisse espérer un retour officiel dans la formation.

Et bien crois-le ou pas, cher lecteur sourcilleux, j’ai bien failli en manger mon chapeau lors de ma première écoute d’un "Flight Of The Wounded" qui, si il n’égale pas le mythique "Her Halo", s’avère néanmoins être une bonne surprise au regard de mon ressenti des trois opus qui précèdent. Car sans tenter de singer le TERAMAZE des origines et sans tomber dans la pop rose-bonbon (ce que pouvait laisser envisager un dernier opus plus que chamalowesque), Wells renoue selon moi ici avec un Metal qui, s'il demeure volontairement accessible et catchy, dispose d’une épaisseur de composition, d’un art de la nuance et de la finition nettement supérieurs à ce que proposaient ses prédécesseurs… Et ça fait plaisir !

Une musique ample, des soli calibrés qui ne sombrent pas pour autant dans l’onanisme technique, des lignes rythmiques soignées, un socle basse-batterie dynamique et percutant le tout enrobé par un son riche au mixage équilibré, c’est ce que révèle dès l’ouverture de "Flight Of The Wounded" le (long) titre éponyme sur lequel les Australiens démontrent d’entrée toute l’étendue de leur savoir-faire : le pic de plaisir étant atteint au travers d’un bridge central à la brillante montée en puissance guidé par une voix porteuse et déboulant sur un solo de guitare délicieusement aérien qui accélère tout en se complexifiant. TERAMAZE y ancre une signature ambitieuse par laquelle la couleur est clairement annoncée. On est pas là pour rigoler et ceux qui nous avaient trop rapidement classé parmi les combos de Metal-Guimauve n’ont qu’a écouter le reste de l’album… Et c’est ce que j’ai fait !

Les amateurs de ce retour en grâce apprécieront ainsi le très aboutit "The Thieves Are Out" dont l’attaque n’a d’égale que l’art de la retenue et des nuances à l’image de son refrain aiguisé et de son solo acrobatique, ou pourront encore jouer aux montages russes avec un "In The Ruins Of Angels" qui alterne avec bonheur les séquences toutes en retenue et les distributions de barres énergétiques à grands coups de rythmiques nerveuses ou de double grosse caisse en mode points de dentelle. TERAMAZE s’amuse, vibrionne et indique à tous ceux qui l’avait enterré un peu vite qu’il compte encore parmi les combo dont ont peut attendre du bon.

Tout en mâchonnant mon dernier bout de chapeau, et sans pour autant me vautrer dans l’habituelle mauvaise foi propre au chroniqueur tranquillement planqué derrière son clavier, je pourrais dire pour ma défense que si le gang de Wells signe dignement son retour avec ce nouveau virage, ce n’est pas pour autant que cette dixième sortie n’est pas exempte de petits défauts. Ce qui me chafouinait sur les productions post-covidiennes de TERAMAZE est encore présent par petites touches sur "Flight Of The Wounded", à l’image d’un "Ticket To The Next Apocalypse" qui, malgré quelques accélérations et des growls un peu cheaps, finit par tourner en rond… ou un "Battle" certes bellement rythmé mais qui demeure finalement très passe-partout. Mon avis reste également assez mitigé à l’écoute de la jolie power-balade "Until The Lights" dans laquelle Wells met pourtant tout son cœur et sa maîtrise vocale mais qui demeure sans surprise ; rivée dans les sentiers battus du genre sans faire vraiment d’étincelles. D’autant plus dommage quand ont sent que les musiciens en ont pourtant la carrure.

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que TERAMAZE livre avec le dixième chapitre de son histoire, un album qui demeure d’un accès facile et punchy (propre à ses dernières productions) mais qui montre un peu plus de caractère et d’ambition que n’en ont affiché les australiens depuis 2020. Soigné, globalement bien pensé et surtout bien interprété, "Flight Of The Wounded" rééquilibre un chouia les choses entre la période de surenchère en lipides riffés de 2019 et le glissement savonneux que l’on connaît depuis 2020 (à l’exception notable du morceau fleuve de "Sorella Minor" qui lorgnait quant à lui plus sur la période "Her Halo"). Restent quelques bouts de barbe-à-papa collés ça et là mais qui pris dans une logique d’ensemble vertueuse, demeurent très écoutables. Mon espoir consistant à ce que ce rééquilibrage se poursuive.

Finissant de rédiger une cinquième petite annonce afin de trouver un Kroniqueur-adjoint chargé à lui seul de suivre la discographie des hyperactifs de TERAMAZE, je rafraîchis fébrilement la page d’accueil du site officiel du combo… redoutant de voir s’afficher une nouvelle sortie triomphante ! Je griffonne un très mérité 3/5 pour ce bon "Flight Of The Wounded" rafraîchissant quand j’aperçois du coin de l’œil une nouvelle pochette apparaître sur la disco des Australiens… Aargh ! Ils l’ont fait… 2023 ne sera donc pas une année sans TERAMAZE !

- pour la longue et belle entrée en matière: "Flight Of The Wounded",
- pour la joie des montages russes : "In The Ruins Of Angels",
- pour les relents de barbe-à-papa : "Battle".

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- Dean Wells (guitares, voix)
- Chris Zoupa (guitare)
- Andrew Cameron (basse)
- Nick Ross (batterie)


1. Flight Of The Wounded
2. Gold
3. The Thieves Are Out
4. Until The Lights
5. Ticket To The Next Apocalypse
6. For The Thrill
7. Dangerous Me
8. Battle
9. In The Ruins Of Angels



             



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