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TERAMAZE - And The Beauty They Perceive (2021)
Par HAPLO le 12 Avril 2022          Consultée 1086 fois

Je dois l’avouer ici; la question primordiale qui me taraudait l’esprit dans les secondes ayant précédé ma première écoute de "And the Beauty They Perceive", dernier rejeton en date du combo de Prog powero-enrichi australien TERAMAZE, était la suivante : la quantité peut elle naturellement impliquer la qualité ?

Une quantité pour laquelle le mentor multi-instrumentiste et producteur Dean Wells n’a de cesse de hausser la barre avec cette troisième sortie d’affilée sur douze mois et qui peut laisser songeur par rapport à des formations dont le temps de ponte s’étale parfois sur plusieurs années ! En outre, la population australienne ayant été particulièrement soumise aux douceurs cocoonesques du confinement afin de mieux lutter contre notre chère saleté virussante, l’ami Wells s’est retrouvé privé de son passe-temps favori, à savoir rencontrer et jouer avec ses potes instrumentistes de TERAMAZE… et au lieu de verser dans une passion soudaine pour les mots fléchés ou de s’attaquer à la maquette en allumettes du Sydney Opera House (320 000 pièces), il s’est mis à jouer puis à enregistrer comme un furieux : le haut débit et les installations respectives de ses compères permettant la co-réalisation de ces projets un peu fous.

C’est ainsi que dans la lignée d’une discographie déjà bien remplie depuis les origines de 1995, TERAMAZE offre d’abord à son public confiné le sucré "I Wonder" (octobre 2020), suivit du surprenant "Sorella Minore" (mai 2021) pour aboutir enfin à ce "And the Beauty They Perceive" (octobre 2021) à la pochette aussi géométrique que monochrome. Une rafale de sorties donc, pour lesquelles le Grand Maestro du Prog australien non content de se coller définitivement au chant, revient également sur ce qui faisait la marque de fabrique du combo ; à savoir le principe du line-up tournant ! Fidélisés pour la troisième fois consécutive sur leurs postes respectifs, Chris Zoupa (guitare), Andrew Cameron (basse) et Nick Ross derrière les fûts, dérogent ainsi à toutes les règles de sièges éjectables qui prévalaient dans le TERAMAZE post-covidien… une page qui tourne.

Une qualité quant à elle associée à une générosité instrumentale indiscutable auxquelles nous a accoutumé cette formation abrasive du bout du monde dans sa façon si particulière de saupoudrer son Metal Prog léché et musclé transpercé par des mélodies délicieusement accrocheuses enroulées autour de lignes rythmiques ultra-ciselées, caractérisé par une mise en place au millimètre ou encore d’une richesse instrumentale qui ferait passer les sangliers d’Obélix pour de vulgaires souriceaux ascétiques… Le sommet de ce Metal-art des antipodes étant sans conteste atteint au travers du magnifique et inégalé "Her Halo" (2015) par lequel Wells et ses complices de l’époque parviennent selon moi à se hisser à l’étage des plus grands du style concerné (perle de Prog dont tu n’auras pas manqué, ô lecteur consciencieux, de lire la kro dithyrambique sur ton site de Metal préféré, ben voui !).

Or, en fidélisant son équipe puis en prenant fermement la main sur le chant, Dean Wells a volontairement fait évoluer le style de TERAMAZE vers un Metal plus lissé, plus sucré, dont les quelques relents popisants ont pu faire tiquer les fans historiques… Un groupe évolue avec les risques que cela implique. "I Wonder" amorcera ce tournant, temporairement suspendu par la longue et énigmatique pièce éponyme de "Sorella Minore" dont les 25 min de circonvolutions ambitieuses replongent l’auditeur dans les caresses vertueuses de "Her Halo"… pièce de choix associée de manière incompréhensible à trois titres passe-partout et qui laisse ainsi le goût amer du déséquilibre en bouche : dommage.

Parlons peu mais parlons bien : Quid de cet opus automnal et des évolutions qu’il est susceptible d’impliquer ? Pour cela, deux possibilités de réponse.

[option 1] – réaction du fan néo-covidien émerveillé qui a rencontré TERAMAZE à l’occasion de "I Wonder" :
"- Waouh ! C’est top Dean ce que tu as fait sur cet album ! Un joli mélange de sucré-salé avec une musique à la fois puissante et punchy aux mélodies accrocheuses dignes d’un TOTO des meilleurs années… Ta voix claire et aérienne vient se poser sur des compos fédératrices à la mise en place impeccable et les pousse sur des envolées mélodiques enivrantes mais sans jamais oublier une base rythmique tabassante à souhait. C’est frais, c’est énergique et ça renouvelle un genre trop codifié ! La patte de TERAMAZE est bien là : breaks à tout va, incursion surprise d’une guitare pour un solo rapide et efficace, quand il ne s’agit pas d’une belle ligne de riffs ciselés ou d’une variation alambiquée qui nous déverse sur un refrain catchy ! Qu’il s’agisse du titre éponyme d’ouverture dont l’accroche, la richesse et la technicité toutes TERAMAZienne lance admirablement la machine, de l’entraînant "Search For The Unimaginable" dont la ligne de piano s’oppose si bien à la rythmique velue ou encore du très prenant "Untide" aux mélodies captivantes… Tu as réalisé un sacré beau boulot ! "And the Beauty They Perceive" parvient à amalgamer le monde de la puissance et celui d’un Pop Rock riche et nerveux qui réconcilie les amoureux des deux mondes et auquel j’attribue un 4/5 bien tassé pour ce nouveau TERAMAZE qui sait vivre avec son temps !"

[option 2] – réaction colérique du fan historique qui ne comprend plus rien à rien :
"- Ben merdum alors… C'est quoi cette daube sucrée en barre Dean ? Non, mais je rêve ! À quoi ça sert de mettre tous ces talents, ces capacités instrumentales au service d’une soupe Metal-Pop de première classe dont l’écoute ressemble à une pluie de marshmallow ? Tu chantes bien Dean, c’est pas le sujet, mais comparé à un Brett Rerekura ou à un Nathan Peachey on est quand même loin de leurs qualités expressives sur une musique qui se voulait quand même moins consensuelle, plus hargneuse et globalement plus ambitieuse… Ici, pour la faire courte, c’est du déjà-vu ou du encore plus déjà-entendu ! C’est à peine si on y reconnaît TERAMAZE. Je te passe ce "Blood Of Fools" sans saveur ni relief, j’oublie la gentille balladounette dégoulinante "Waves" et j’évoque du bout des lèvres le tristement linéaire "Jackie Seth". Réveille-toi camarade ! Il faut se reprendre et retrouver la fougue d’antan ! Alors, d’accord, il y a quand même quelques trucs qui sortent du lot même si la base de comparaison est vachement basse : le joliment travaillé "Modern Living Space" où le bridge accélérant qui lance le solo guitare puis le solo clavier pour finir sur une belle escalade rythmique m’ont rappelé la virtuosité ainsi que l’agressivité d’antan, ou même le rapide "Son Rise" et ses cassures rythmiques parsemées de soli virevoltants (on aimerait avoir bien plus de titres de cet acabit !)… Nostalgique par essence, j’irai même jusqu’à encenser la longue pièce de clôture "Head Of The King" qui malgré quelques séquences de remplissage (faut bien meubler les 11 min coco !) fait souffler une petite brise épique sur cet ensemble par ailleurs bien terne. Je te balance quand même un 1/5 pour les frais d’enregistrement et la note d’électricité. Tchao."

N’étant moi-même pas un vrai fan historique mais ayant découvert TERAMAZE avec "Her Halo", je n’adhère évidemment pas à ces jugements à l’emporte-pièce, bien éloignés du professionnalisme et de la pondération qui caractérisent nos écrits sur NIME… "And the Beauty They Perceive" confirme donc ce tournant stylistique par lequel un Dean Wells hyperactivo-confiné souhaite rendre sa musique plus accessible, quitte à la dépouiller de ce qui pouvait en faire l'attrait. Enfoncé jusqu’au cou dans ma baignoire remplie de marshmallows multicolores, j’attribue quant à moi un triste mais résigné 2/5 pour cet album qui, sous de nombreux aspects, me semble quand même bien moyen.

- pour le sursaut : "Son Rise".

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   HAPLO

 
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- Dean Wells (chant, guitare)
- Chris Zoupa (guitare)
- Andrew Cameron (basse)
- Nick Ross (batterie)


1. And The Beauty They Perceive
2. Jackie Seth
3. Untide
4. Modern Living Space
5. Blood Of Fools
6. Waves
7. Son Rise
8. Search For The Unimaginable
9. Head Of The King



             



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