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RIVAL SONS - Lightbringer (2023)
Par DARK BEAGLE le 13 Novembre 2023          Consultée 3805 fois

Un peu plus de quatre mois après "Darkfighter", leur tournée mondiale déjà entamée, RIVAL SONS publie "Lightbringer", le second volet de ce diptyque qui se vit comme deux concept albums étroitement liés, les tigres présents sur les pochettes nous renvoyant à cela. Et en parlant justement d’illustrations, celle de "Lightbringer" pique gentiment les yeux et se veut assez illisible, tout comme son livret d’ailleurs (1). Un texte jaune sur un fond jaune, cela expliquerait pourquoi Scott Holiday porte toujours des lunettes de soleil et ça sent mine de rien le contrat juteux avec la branche ricaine d’Optic 2000. Mais finalement, ce n’est là que la seule faute de goût d’un disque en tout point remarquable.

Nous avions laissé les SONS sur un "Darkside" qui ne respirait pas la quiétude, une fin d’album assez étrange pour un groupe qui aime bien terminer sur une note lumineuse ; ici nous embrayons sur un "Darkfighter" – le titre – qui nous embarque pour neuf minutes d’un Rock qui flirte assez ouvertement avec le Progressif. "Lightbringer" est moins aisé d’approche que son grand frère, qui se voulait plus tubesque, avec des refrains qui finalement se mémorisent plutôt bien (pêle-mêle "Nobody Wants To Die", "Bright Light", "Bird In The Hand"…). Ici, à l’exception de "Mercy" qui se veut très directe, les morceaux demandent un peu plus de patience pour être parfaitement assimilés, le disque en lui-même est plus exigeant, comme en témoigne donc cet opener vertigineux.

Ceux qui ont découvert "Lightbringer" sur scène ces derniers jours ont peut-être été décontenancés de découvrir un Jay Buchanan très impliqué derrière sa guitare acoustique et qui livrait son récital malgré de gros problèmes de voix (et si c’était leur première expérience scénique avec les SONS, la possibilité d’être déconcerté par un Scott Holiday qui change de guitare sur chaque morceau). Sur "Darkfighter" – l’album – l’acoustique et l’électrique étaient déjà très entremêlées, sur "Lightbringer" cela prend toute son importance. Ce sont deux univers qui se télescopent et qui fusionnent pour former des lignes mélodiques remarquables, une mosaïque où les deux univers s’enchevêtrent pour n’en faire qu’un, qui va servir d’écrin de luxe pour le chant de Buchanan.

Aussi "Darkfighter" – la chanson – est quasiment un paradoxe car le texte est court, le mot se fait rare, ce sont les guitares qui sont bavardes. Acoustiques et électriques. La première nous conduit en nous tenant la main, la seconde nous pousse dans le dos pour le grand saut. Tour à tour calme et furieusement Heavy, "Darkfighter" étonne par sa complexité, envoute par ses motifs mélodiques toujours très présents. La voix de Buchanan semble d’abord bien fragile, mais elle retrouve toute sa puissance sur un refrain qui, au fil des écoutes, s’avère de plus en plus efficace. Holiday est écœurant de feeling et si l’on tient à faire une comparaison facile et un brin putassière, on peut affirmer sans trop se tromper que RIVAL SONS tient là son "Stairway To Heaven" à lui. Placer ce morceau en ouverture pourrait être suicidaire pour le reste du disque, mais il fait la jonction avec "Darkside" à merveille. Et surtout, le reste possède de nombreux arguments en sa faveur.

Aussi, "Mercy" nous ramène en terrain conquis. C’est du RIVAL SONS pur jus, avec un riffing assez classique de Holiday, il porte clairement sa signature. Il s’agit probablement du titre le plus faible de l’album, du moins en termes d’effet de surprise. Peut-être était-ce dû aux problèmes de voix de Buchanan, mais ni cette compo ni "Nobody Wants To Die" n’ont été joués à leur concert au Radiant Bellevue de Lyon ; d’ailleurs il est intéressant de les mettre en parallèle, les deux sont situés en seconde place sur leurs albums respectifs et ont pour rôle de donner un sacré coup de fouet avant que la subtilité s’installe quand on attend un déluge de Rock’N’Roll. Buchanan est toujours impérial derrière le micro. En lisant une interview de lui, j’ai appris dernièrement que ses parents étaient pentecôtistes et que lui-même avait fréquenté cette église dans sa jeunesse, jusqu’à ce qu’il soit en âge de faire ses choix. Et cela l’a beaucoup marqué.

Pour ceux qui ont eu la chance de les voir sur scène, nombreux sont ceux qui ont dû remarquer que ce type dégage quelque chose de fort. Appelez cela du charisme si vous voulez, mais il a une façon de bouger son corps, de danser, de chanter souvent avec les yeux clos qui conduisent quasiment à un état de transe. Alors, à partir de ce moment, on comprend qu’en réalité il ne chante pas, mais qu’il prêche. Pas pour une quelconque église, une quelconque religion. Non, il prêche sa parole, ses convictions, ses tortures et ses émois avec force. Ce n’est pas de la performance. Le souvenir de ce gars seul sur scène avec sa guitare, la voix flinguée, interprétant "Shooting Stars", va me hanter encore un long moment et sans exagération, j’ai les poils des bras qui se hérissent à vous en parler. Aussi sa prestation sur "Lightbringer" pèse énormément sur le résultat final. Comme sur tous les disques des SONS en fait.

Il est donc le phare. La lumière dans les ténèbres. Il éclabousse chaque morceau de sa classe et de sa passion. "Mosaic", qui clôt définitivement les débats de la période "Darkfighter"/"Lightbringer", est une de ces perles tellement parfaites qu’elle ne nous laisse absolument pas sur une sensation d’inachevé, malgré un album qui dure 33 minutes pour six morceaux assez différents les uns des autres, qui nous conduisent chacun à des lieux différents, dans endroits nimbés de Rock, de Hard et de Soul, entre les clins d’œil aux Grands Anciens du genre, le respect de leur style et une volonté farouche de proposer la meilleure musique qui soit, quelle que soit la durée du disque où le nombre de morceaux qu’il contient. Alors pourquoi ne pas avoir conservé le tout en un seul opus ? Parce que les deux univers sont finalement assez différents bien que complémentaires et que 70 minutes, pour du Rock, c’est finalement trop long, le genre n’étant jamais aussi brillant que sur sa concision, à quelques exceptions près.

Ce second chapitre n’est donc pas qu’un complément de "Darkfighter" – l’album. Il le complète, il l’enrichit également par sa présence. Aucunement fait à l’économie, "Lightbringer" est un disque fort, où la puissance n’est pas forcément là où nous la cherchons, dans les assauts de guitare de Scott Holiday même si ce dernier ne donne pas sa part au chien, mais bel et bien dans l’émotion que dégagent les morceaux, riche, foisonnante, qui leur donne littéralement vie. "Lightbringer" est moins immédiat que son grand frère, il se « mérite » un peu plus peut-être, mais il s’agit d’un très grand disque de Rock, au sens le plus large, le plus noble du terme. Et RIVAL SONS devient plus que jamais l’un des groupes incontournables de la scène Rock actuelle, en tout cas l’un de ceux qu’il convient de suivre avec attention.

(1) Seul T-Ray m’en a dit du bien dans l’équipe pour l’instant. Mais lui et moi ne nous entendons en général pas très bien sur les jaquettes.

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   DARK BEAGLE

 
   JOHN DUFF

 
   (2 chroniques)



- Jay Buchanan (chant, guitare)
- Scott Holiday (guitare)
- Dave Beste (basse)
- Michael Miley (batterie)


1. Darkfighter
2. Mercy
3. Redemption
4. Sweet Life
5. Before The Fire
6. Mosaic



             



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