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BORN OF OSIRIS - The Discovery (2011)
Par REMISSA le 27 Novembre 2023          Consultée 1053 fois

Dans la série, c’était mieux dans mes souvenirs d’antan… Non je suis vache. Malgré l’immaturité musicale manifeste de mon moi-même de dix ans plus jeune, il faut avouer que ce deuxième album de BORN OF OSIRIS (BoO, même pas peur, pour les intimes) est assez fourni, et recèle bien des surprises… Des bonnes, comme des mauvaises !

Quinze titres pour une cinquantaine de minutes, nous sommes déjà comptablement sur un bon pavé à ingérer. Le changement de line-up y est vraisemblablement pour quelque chose : l’hétérogénéité des influences de chacun des membres étant flagrante sur des morceaux bien définis (ça, et un peu leurs égos au passage). Plutôt qu’un consensus, il est apparent que chacun a eu le droit à des titres avec "carte blanche" pour satisfaire toutes les sensibilités… Résultat, si vous êtes un fan absolu de Lee McKinney ou de Jason Richardson, vous passerez en boucle leurs morceaux signatures, mais lors d’une écoute de bout en bout, vous trouverez l’ensemble sacrément décousu. Pour tempérer mes propos, à la place de McKinney, ça m’aurait tanné au même titre de me faire rétrograder au poste de guitariste rythmique à l’arrivée d’un nouveau type (pas sorti de nulle part, car débauché d’ALL SHALL PERISH tout de même). Et comble du comble, "JR" se fera limoger dans la foulée, n’étant pas en phase avec le mode de vie festif des autres membres. Cela leur vaudra un procès intenté par le fayot… qu’il gagnera dix ans plus tard !

Si l’on ajoute à cela des titres aux influences Hip-Hop, Électro et compagnie, cet album aux relents de concept album semble filer des doigts de ses créateurs, comme mutant en une entité à la volonté propre. Tantôt habiles, tantôt maladroits et/ou ennuyeux, ces morceaux aux faux-airs de transitions ont le mérite d’ajouter un éclectisme bienvenu dans une branche dérivée (du Metalcore donc), à laquelle il est souvent reproché l’aspect caricatural et peu inventif des compositions. La triplette "Two Worlds Of Design", "A Solution" et la seconde moitié de "Shaping The Masterpiece" est parfaitement ornementale et dispensable, sauf si un petit instant revival du LINKIN PARK de "Hybrid Theory" vous fait rétrécir votre falzar…

La disposition des morceaux est également un point curieux, comme s’ils avaient été fourrés dans un sac et piochés ensuite au hasard, ambiance tirage de coupe du monde de insérez-le-sport-de-votre-choix-pour-ne-fâcher-personne… Pour illustrer, "The Omniscient - An interlude" aurait pu s’appeler "Bis Repetita - An introduction" et se placer en première place, la transition avec le monument "Follow The Signs" semblant avoir été faite sur mesure, ce dernier attaquant fort, peut-être un peu trop au regard du reste de l’ensemble. Le combo "XIV" / "Behold", d’une efficacité redoutable (et étant les bébés de Richardson, qui les repompera dix ans plus tard sur son projet solo) comme conclusion de l’album est également un choix douteux. L’arythmie imposée par le Djent est à l’image de l’ascenseur émotionnel que procure "The Discovery" dans la dizaine de titres composant le ventre parfois mou, et parfois ciselé de l’album.

McKinney a beau être un guitariste avec une palette de sonorités très colorée et jouant dans un Prog moderne assez conventionnel (son projet solo étant clairement digne d’y poser une oreille), la technicité absolue de Richardson oblitère toute possibilité de dualité entre les deux membres, le côté sensationnel du prodige prenant naturellement le dessus tant il est ostentatoire.

Les claviers de Joe Buras sont disposés intelligemment et ne sont pas utilisés à outrance sur les morceaux, ni comme liant illusoire entre les autres membres. Point de surproduction pour accentuer l’aspect Djent, assuré de la plus classique des manières par les à-coups secs des deux gratteux et la rythmique saccadée des morceaux. Je passe volontairement sur le chant terne de Canizaro et sur les paroles insignifiantes, nous faisant malgré eux converger vers les instrumentaux.

En résumé, "The Discovery" est un album par lequel NE PAS commencer le Deathcore, ou même la discographie de BoO. Trop alambiqué, assez inégal, et qui n’arrivera pas facilement à être convaincant de bout en bout avant de nombreuses écoutes, qui demanderont indubitablement du temps et de l’attention. Le passage éclair de Jason Richardson représente tout de même un moment-charnière du groupe, ce dernier pouvant se targuer d’avoir hissé le groupe d’un Deathcore Prog/Mélo vers un Death Tech de haute volée… que BORN OF OSIRIS délaissera petit à petit au profit d’une approche plus Prog-Pop… et bien plus chiante finalement.

Note réelle : au sein du microcosme de la discographie des Américains, il vaut évidemment un 5… Mais aux yeux du monde entier plutôt un 3, donc… 3,5/5 arrondi au supérieur et tout le monde est content ? Non ?

Morceaux préférés : "XIV" / "Behold", "Follow The Signs", "Devastate"… Quel est le dénominateur commun selon vous ?

Point pochette : Sublissime, tout simplement.

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   REMISSA

 
  N/A



- Ronnie Canizaro (chant)
- Jason Richardson (guitare)
- Lee Mckinney (guitare)
- David Da Rocha (basse)
- Joe Buras (claviers)
- Cameron Losch (batterie)


1. Follow The Signs
2. Singularity
3. Ascension
4. Devastate
5. Recreate
6. Two Worlds Of Design
7. A Solution
8. Shaping The Masterpiece
9. Dissimulation
10. Automatic Motion
11. The Omniscient
12. Last Straw
13. Regenerate
14. Xiv
15. Behold



             



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