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2024 Hunger

WORM SHEPHERD - Hunger (2024)
Par REMISSA le 9 Décembre 2024          Consultée 1099 fois

Disclaimer : Si seulement je pouvais m’en passer… Mais dans le monde “merveilleux” du Deathcore, le bruit ne vient pas toujours que des instruments. En effet, sitôt "Hunger" sorti, le chanteur Devin Duarte s’est vu enclencher son siège éjectable suite à des accusations d’abus par une ex-compagne (*), tout comme un certain CJ McCreery d’IMMORTAL DISFIGUREMENT, copain de tournée (**). Ne présumons pas du caractère contagieux de ce phénomène infectant la gente masculine Deathcorienne à être vectrice de ce genre de tristes scandales ; souhaitons simplement que toutes les formes de violence cessent, et que la musique puisse redevenir le seul sujet de discussion. Parce qu’en ce qui concerne "Hunger", elle le mérite amplement.

WORM, WORMED, WORMHOLE, WORMWOOD, GRAVEWORM, et désormais WORM SHEPHERD : il semblerait que l’équipe éditoriale de NIME fasse une fixette sur nos petits amis excréteurs de cadavres en tous genres, vitaux pour la survie de la faune et de la flore. Et à en juger par le dégainage de l’encart “Sélection” tant convoité, nos bergers de lombrics mis sous les feux des projecteurs le temps d’une semaine ont également eu un rôle salvateur pour mes frustes tympans en manque de violence sophistiquée.

Désespérant trouver des adversaires à la hauteur de LORNA SHORE, indétrônables leaders de la mouvance Sympho Blackened Deathcore, les prolifiques Massachusettais de WORM SHEPHERD (trois albums et un EP en quatre ans d’existence) viennent nous enténébrer de leur prise de maturité soudaine, tels des bodybuilders ayant découvert la créatine entre deux compétitions de Monsieur Univers. En effet, difficile de parler d’illumination ou d’avoir été touché par la lumière divine, tant l’atmosphère oppressante couplée à la brutalité faisant le sel du genre nous assaille à chaque instant.

Si ce LP ne devait être résumé qu’en un piètre et réducteur adjectif au regard de ses immenses qualités, ce serait “équilibré”. Dix titres pour cinquante minutes suffiront ainsi à démontrer par A + B ce que le Deathcore moderne peut accomplir lorsqu'il est affiné et réfléchi, dans un exercice d’équilibriste perfectionnant ses arcanes de prime abord abruptes et frontales. Ainsi, "The Anguished Throne", le titre introductif, incarne à lui seul l’extrême polyvalence du quartet, dans un titre à la fois intimiste, intimidant, solide sur ses bases, intense, et évidemment avec du gros breakdown en “BLEGH”.

L’excuse a déjà été poncée jusqu’à l’os sur des albums précédents, mais une revue en track-by-track serait le minimum pour rendre justice à tous les puissants titres de la galette, chacun à leur manière. Aussi, pour ne pas m’attirer les foudres des lecteurs et surtout des patrons, je ne citerai que des influences, parmi lesquelles l’évidence avec MESHUGGAH sur l’éponyme, LORNA SHORE sur "Of Ruin And Banishment" avec le breakdown en snarl rappelant "To The Hellfire", ou encore SLEEP TOKEN sur "lluminate Oblivion". Oui oui, on passe de LORNA à ST sur un même album (***). Ajoutez des longs riffs Djentys-doomesques, et des altos, et vous comprendrez la singularité de cet album.

La performance vocale de Duarte est remarquable, d’une violence et d’une précision inouïe, appuyant là où ça fait mal aux moments cruciaux grâce à un éventail de couteaux vocaux, pour assombrir ce tableau déjà bien maussade et dépressif. La production impeccable, nettement supérieure à celle de "Ritual Hymns" propulse d’ailleurs cette violence ras-du-sol vers un mal-être plus profond et intense, sans reléguer au second plan le travail au corps constant des musiciens restants (****) pour donner des coups de collier fulgurants.

Sans vouloir crier au génie par ignorance, facilité, ou provocation, WORM SHEPHERD explore et ne s’égare jamais. Les plus exigeants décrèteront un petit coup de mou après l’interlude "Six". Certes. Mon aveuglement et mon admiration pour le travail en présence me pousseront plutôt à y dénicher une recherche davantage axée sur le Sympho afin de ne pas tomber dans le piège de l’insipidité au travers d’une déferlante monolithique ; mais peut-être que je surinterprète, et que l’acide lactique coule désormais à flot après un effort tout sauf contenu dans le premier acte. En cela, "The Waters Of Lethe", avec ses nombreuses séquences aurait pu servir de parfaite outro, "And At The End Of Fear, Silentium" tirant quelque peu le final dans la longueur.

Il est presque habituel que la fin de l’année réserve des pépites qui viendront bousculer un top construit consciencieusement semaine après semaines de sorties, et qui semblait immuable au bout de onze mois bien remplis. 2024 ne fera pas exception, et c’est "Hunger" qui viendra bousculer les pronostics. Magistral, grave, réfléchi, violent, poignant : pour le coup, défense de s’abreuver des eaux du Léthé, au risque de perdre le souvenir de cette sublime, et hélas, trop brève heure.

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "The Whistles In The Cold", "Illuminate Oblivion", "Of Ruin And Banishment".

- - -

(*) Il se verra remplacer par "The Orc King". Tout ne peut que bien se passer avec un pseudo pareil.
(**) Et que dire du pauvre Harry Tadayon, qui a officié dans les deux formations, le type le plus guignard du Deathcore-game !
(***) Un détour sur la cover "Chokehold" par Will Ramos est plus que conseillé pour votre santé mentale.
(****) Leo McClain s’étant barré en 2022 par consanguinité chez IMMORTAL DISFIGUREMENT, et aucun nouveau batteur n’étant crédité sur l’album.

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   REMISSA

 
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- Tre Purdue (guitare, claviers)
- Devin Duarte (chant)
- Nahuel Lozano (batterie)
- Harry Tadayon (guitare)
- Thomas O’malley (basse)


1. The Anguished Throne
2. Hunger
3. He Who Breathes Fire
4. The Whistles In The Cold
5. Of Ruin And Banishment
6. Six
7. Illuminate Oblivion
8. A Harrowing Dawn
9. The Waters Of Lethe
10. And At The End Of Fear, Silentium



             



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